[Royaume-Uni] Des policiers infiltrés ont eu des enfants avec des militantes

Voir l’article original (The Guardian, 20 janvier 2012) :

http://www.guardian.co.uk/uk/2012/jan/20/undercover-police-children-activists

Traduction chopée sur le forum de La Sulfateuse :

Des policiers infiltrés ont eu des enfants avec des militantes

Cette révélation devrait intensifier la controverse sur les opérations policières de long terme visant à infiltrer et saboter des groupes contestataires.

Deux policiers infiltrés ont secrètement eu des enfants avec des militantes politiques qu’ils avaient été envoyés pour espionner et ont ensuite complètement disparu de leurs vies et de celles de leurs enfants, nous révèle aujourd’hui le Guardian.

Dans les deux cas, les enfants ont grandi sans savoir que leurs pères biologiques – qu’ils n’ont pas vus depuis des décennies – étaient des agents de police qui avaient adopté de fausses identités pour infiltrer des groupes militants. Les deux hommes avaient caché leurs vraies identités aux mères des enfants pendant plusieurs années.

Un des espions était Bob Lambert, qui a déjà admis avoir amené par la ruse une deuxième femme à avoir une relation de long terme avec lui, dans le cadre d’une tentative élaborée de renforcer sa crédibilité en tant que militant engagé.

Le second policier espion a suivi la progression de son enfant et de la mère de l’enfant en lisant des rapports de police confidentiels qui traçaient les activités politiques et la vie de la mère.

Cette révélation devrait intensifier la controverse sur les opérations policières de long terme visant à infiltrer et saboter des groupes contestataires.

Les chefs de police prétendent que les agents sous couverture ont la stricte interdiction d’avoir des relations sexuelles avec les activistes qu’ils espionnent et ont qualifié cette situation de : « extrêmement irresponsable » et « moralement répréhensible ».

Mais cette protestation a été étouffée, de nombreux officiers ayant été démasqués ayant admis (ou ayant été accusé d’avoir) couché avec les objets de leur surveillance.

Le mois dernier huit femmes qui disent avoir été amenées par la ruse à avoir une relation intime de long terme ayant duré jusqu’à neuf ans avec cinq policiers infiltrés ont commencé une action légale sans précédent. Elles disent avoir souffert un traumatisme émotionnel et une douleur immense du fait de ces relations, qui s’étendirent sur la période de 1987 à 2010.

Jusqu’à présent, on ignorait que des policiers avaient eu des enfants en secret alors qu’ils étaient infiltrés. L’un d’eux est Lambert, qui avait adopté une fausse identité pour infiltrer des groupes environnementalistes et de défense des droits des animaux dans les années 80.

Après s’est fait démasquer au mois d’octobre, il a admis qu’en tant que « Bob Robinson » il a amené par la ruse une femme à avoir une relation de 18 mois avec lui, apparemment afin de pouvoir convaincre des militants qu’il était une véritable personne. Cette femme est une de celle qui fait un recours en justice contre les chefs de la police.

Le Guardian peut à présent révéler que dans le milieu des années 80, un an après le début sa mission, Lambert est devenu le père d’un petit garçon avec une autre femme, qui était également une des cibles de sa mission.

Son fils a vécu avec sa mère durant son enfance, puisque sa relation avec la mère n’a pas duré très longtemps. Durant cette période, Lambert était en contact régulier avec son enfant, arrangeant des visites avec lui dans le cadre de ses activités clandestines.

Après deux ans, la mère a épousé un autre homme et c’est avec lui qu’elle a élevé son enfant. Lambert a déclaré que la mère a tenu à ce qu’il abandonne son droit de visite à l’enfant et qu’elle l’a coupé de sa nouvelle vie. Il prétend que c’était un arrangement à l’amiable et il n’a plus revu ou entendu parler de la mère de son fils depuis.

Lambert n’a jamais dit à son fils ou à sa mère qu’il était un agent sous couverture, étant donné qu’il lui fallait cacher sa véritable identité aux activistes qu’il espionnait. Le Guardian n’a pas donné le nom de la femme ni de son fils pour protéger leur vie privée.

Lambert était marié durant cette mission, qui s’est poursuivi jusqu’en 1988.

L’opération hautement secrète visant à observer et perturber les activistes politiques, opération qui se poursuit depuis 40 ans, est de plus en plus surveillée depuis l’année dernière, à la suite des révélations concernant les activités de Mark Kennedy, le policier sous couverture qui s’est pris au jeu après avoir passé 7 ans dans le mouvement environnemental.

Les commissaires et procureurs ont ouverts 12 enquêtes au cours de l’année passée pour examiner les allégations concernant les agents sous couverture, mais ces dernières ont été menées dans le secret. Il y a cependant eu de nombreux appels, y compris de l’ancien procureur général Ken Macdonald, pour une enquête publique convenable.

Le deuxième cas concerne un agent sous couverture qui a été envoyé pour espionner des activités il y a quelques années. Il a eu une relation de courte durée avec une activité politique durant laquelle il mit l’activiste enceinte.

Il a caché sa véritable identité à l’activiste et à l’enfant, car il avait pour ordre de maintenir secret son travail sous couverture, vis-à-vis d’elle et des autres activistes du groupe qu’il avait infiltré. Il a ensuite disparu, apparemment quand ses supérieurs ont mis fin à sa mission. Suite à cela, la mère de son enfant est restée sous surveillance, car elle est restée active politiquement, tandis qu’il a continué sa carrière policière.

Il semblerait qu’il avait accès aux rapports de surveillance la concernant et qu’il lisait régulièrement les détails de sa vie avec intérêt. Il l’a observée, vieillissant et élevant seule leur enfant, selon un individu qui était au courant des détails de l’affaire.

Le policier a été « hanté » par cette période durant laquelle il n’avait plus de contact avec l’enfant, auquel il pensait régulièrement selon notre source.