Les ex-New Fabris à la case prud’hommes
Près de la moitié des anciens salariés de l’équipementier automobile New Fabris sont venus contester, hier, les conditions de leur licenciement en 2009.
Faute de place suffisante, le conseil des prud’hommes a dû se délocaliser, hier, au palais de justice de Poitiers. Drôle de clin d’œil alors que les délocalisations industrielles destructrices d’emplois émaillent souvent la chronique sociale du département de la Vienne.
Le conseil des prud’hommes examinait pour la première fois, hier, le dossier New Fabris. Près de trois ans après la liquidation de la société un jour de juin 2009, 155 des 366 anciens salariés de l’entreprise venaient là pour contester les conditions de leur licenciement et réclamer des indemnités.
La reprise par le groupe Zen n’avait pas fait long feu. Et, après avoir déjà connu les affres du tribunal de commerce à l’époque Fabris, la nouvelle entité, New Fabris, était purement et simplement rayée de la carte économique en juin 2009.
Un préjudice moral estimé à 15.000 E par salarié
C’était le point de départ d’un long combat, à l’époque très médiatisé. Depuis, du temps a passé. Certaines volontés se sont émoussées. Peu ont retrouvé un vrai boulot.
La liquidation judiciaire prononcée en juin 2009 était entrée en application aussitôt. A charge pour le liquidateur d’envoyer les lettres de licenciement et de s’occuper du reclassement.
C’était le principal point discuté, hier, avec l’absence de motivation du licenciement. « Il n’y avait pas de cause réelle et sérieuse de licenciement. Quant aux obligations de reclassement, elles n’ont pas été respectées. Tout n’a pas été fait correctement », expliquait Me Xavier Cottet, conseil des ex-New Fabris.
Il a réclamé quinze mois de salaire pour chaque salarié licencié indûment et une indemnité de 15.000 € pour le préjudice moral causé par ce licenciement non motivé.
Une somme forfaitaire qui a fait tiquer MMe Sauvaigo et Arzel, les avocats intervenant pour le liquidateur et l’organisme chargé de la garantie des salaires. « Si préjudice il y a, il doit être individualisé. Là, c’est une demande forfaitaire. »
L’avocate du liquidateur a demandé à ce que les salariés soient déboutés de toutes leurs prétentions. Le jugement est mis en délibéré au 21 mars prochain.
Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 24 janvier 2012