Amende requise contre EDF pour une fuite à la centrale de Golfech
Voilà une décision de justice qui va intéresser la centrale de Civaux et ses détracteurs, après la pollution d’une nappe phréatique au tritium constatée il y a quelques jours. La semaine dernière, le ministère public a demandé au tribunal d’instance de Castelsarrasin, de condamner EDF à une amende de 2.000 euros pour une fuite mineure dans la centrale nucléaire de Golfech, entre Toulouse et Agen, dénoncée par des associations antinucléaires.
Jugement le 29 mars
« C’est une satisfaction pour nous, car c’est la première fois qu’une infraction dans une centrale nucléaire est jugée par un tribunal alors que d’habitude c’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui tranche », a déclaré Marc Saint-Aroman, administrateur du Réseau sortir du nucléaire, qui a déposé plainte avec les Amis de la Terre et France nature environnement (FNE). Si EDF était condamné, ce serait une première en France, ont relevé les deux parties. Le jugement a été mis en délibéré au 29 mars. Pour les trois associations, l’essentiel est d’obtenir une condamnation, même symbolique, pour cette pollution survenue le 18 janvier 2010. Dans leur citation ils relevaient cinq infractions mais le procureur n’a retenu les deux premières : « déversement accidentel » et « utilisation d’un puisard non étanche ». A l’audience, Anne-Cécile Rigail, chef de la division du Sud-Ouest de l’ASN, a déclaré que l’impact sanitaire était minime et a parlé d’une « inadaptation du traitement des effluents » radioactifs. Dans un relevé effectué deux mois après l’accident, EDF avait trouvé dans des eaux souterraines se jetant dans la Garonne une teneur supérieure à la normale (7 à 12 bq/l) de tritium, de l’hydrogène radioactif, qui s’était malencontreusement écoulé d’une cuve.
Nouvelle République, 30 janvier 2012