[Châtellerault] Les salarié-e-s de Thalès en grève bloquent le site du Sanital

Le pataquès chez Thalès !

 Parce qu’ils ne sont pas contents des augmentations de salaire que la direction leur propose, les salariés de Thalès, au Sanital, sont en grève depuis hier.
Deuxième jour de grève aujourd'hui pour les salariés de Thalès, au Sanital.

 

Deuxième jour de grève aujourd’hui pour les salariés de Thalès, au Sanital.

Les -12 °C du thermomètre n’ont pas refroidi la colère et les revendications des salariés de Thalès hier matin, qui, dès 6 h, ont installé un piquet de grève, à l’entrée de leur usine, sur la zone du Sanital, à Châtellerault. Une petite centaine de grévistes couverts de la tête aux pieds, autour d’un bidon rouillé à boucaner et le camping-car du CE en travers… A l’entrée du site, le message est clair : personne ne passe !

Si une majorité des 415 salariés (en CDI) de l’entreprise a décrété le blocage total du site Thalès Avionics CSC-FR (Customer support Center), c’est parce qu’ils sont mécontents de la politique salariale de la direction.

 «  On réclame plus du double !  »

Lors de la dernière réunion qui s’est tenue, hier après-midi, au siège de la société à Meudon-la-Forêt (92) sur les NAO (négociations annuelles obligatoires), la direction a fait les propositions suivantes : > Pour les non-cadres (ouvriers, techniciens et administratifs) : +1,4 % d’augmentation générale (AG) avec un plancher brut mensuel de 33 € et +1 % d’augmentation individuelle (AI). > Pour les ingénieurs et cadres : + 2,4 % d’AI. « Insuffisant », protestent les syndicats réunis pour la cause en intersyndicale (la CFDT, la CGT mais aussi le syndicat des cadres, la CFE-CGC !), compte tenu de « l’inflation et des indicateurs de trésorerie de l’entreprise qui sont tous au vert ». « On réclame plus du double des propositions actuelles avec une AG aussi pour les cadres dont le pouvoir d’achat est également en baisse », martèlent Silvain Ruffin de la CFE-CGC, Didier Cigala de la CFDT et Nicolas Michel, délégué syndical CGT. Du coup, les grévistes ont décidé à la majorité de poursuivre, au moins jusqu’à aujourd’hui, le mouvement avec blocage de l’usine (242 votants, 181 oui et 61 contre). Et après ? Même si les NAO sont théoriquement terminées, la direction n’a pas pour autant rompu le dialogue avec les partenaires sociaux et accepté, d’après Jacques Roussey délégué syndical CFE-CGC présent à la table des négociations, le « principe d’une prochaine entrevue » à une date qui n’est pas encore fixée.

 (*) La direction propose aussi, pour tous, une prime de 400 € en fonction des objectifs. Pour mémoire, un salaire moyen d’un non-cadre à Thalès Sanital est de 1.900 nets après 20 ans de carrière, d’après les syndicats.

 La direction de Thalès n’a pas souhaité s’exprimer sur le conflit : « Ce n’est pas notre politique. » Le directeur du site CSC-FR, Stéphane Quancart, est en déplacement à Singapour. D’après les syndicats, les deux sites Thalès de Châtellerault, la Brelandière et le Sanital, ne sont pas concernés par le projet de délocalisation à Singapour.

bon à savoir

A Châtellerault, il y a deux sites Thalès Avionics, l’un à la Brelandière et l’autre au Sanital (CSC- fr ou Customer support center), celui qui est touché par la grève. Si le premier nommé est un site de production d’équipements de navigation aérienne, le second, en revanche, ex-Cli (Centre logistique international), a une activité de maintenance-réparation de pièces d’équipements civils et militaires pour la navigation aérienne (avions et hélicoptères). En clair, on y répare des calculateurs de vols, écrans, horizons, altimètres… pour les Airbus, bombardiers, Boeing… Thalès Sanital, c’est, en quelque sorte, le site de service après-vente (SAV) de Thalès Avionics pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.

Nouvelle République, Denys Frétier, 8 février 2012