Conflit à Thalès : la grève est terminée
A peine arrivé de Singapour où il était en déplacement professionnel, Stéphane Quancard, le directeur d’établissement au Sanital, Thalès CSF-FR où on répare des pièces pour avions et hélicoptères (effectif : 415 CDI), a dû enchaîner avec une réunion de près de cinq heures avec ses salariés, en grève depuis mardi contre la politique salariale du groupe Thalès Avionics.
« Une hausse de 45 € garantie »
Son rôle de médiateur entre l’intersyndicale CFE-CGC (cadres), CGT et CFDT, et, la direction générale à Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine), s’est avéré payant dans la résolution du conflit. Une « solution locale » a été trouvée et le piquet de grève levé hier matin, 9 h. A 22 heures, mercredi soir, les deux parties sont tombées d’accord sur le montant de l’augmentation générale brute mensuelle pour les non-cadres (ouvriers, techniciens et administratifs) : « La direction du groupe a proposé une augmentation générale minimale garantie de 45 €(NDLR : le double était réclamé) au lieu des 33 € proposés initialement (*), et ce pour garantir le pouvoir d’achat des plus bas salaires. 45 €, ça représente + 2,5 % d’augmentation de salaire pour un salaire de 1.800 € brut », indique Silvain Ruffin, de la CFE-CGC, qui ne se satisfait toutefois pas de cet accord : « 45 € d’augmentation générale, ça couvre juste la hausse de l’inflation. C’est bien pour le maintien du pouvoir d’achat. Mais ce n’est pas suffisant. »
Retour au boulot
Toujours est-il que les salariés ont repris, hier, le travail et le chemin des ateliers. Le site est débloqué. Toutefois, l’intersyndicale de Thalès Sanital, le service après-vente du groupe, a obtenu un rendez-vous, prévu ce matin au siège à Meudon, pour « expliquer la spécificité méconnue de Châtellerault et les raisons qui ont conduit à la grève. »
(*) Pour les cadres et ingénieurs, les dernières propositions de la direction restent inchangées : +2,4 % d’augmentation individuelle et pas d’augmentation générale.
Sylvain Ruffin (CFE-CGC), de l’intersyndicale, tient à préciser que « dans le groupe Thalès Avionics, la banche support client du site du Sanital a les plus bas salaires ».
Nouvelle République, Denys Frétier, 10 février 2012