Une femme sans logement tente de s’immoler par le feu
C’est un fait divers qui dit jusqu’où peut aller le désespoir des personnes qui n’ont plus de domicile fixe, notamment quand leur situation de précarité dure.
Une femme, en butte à des problèmes de logement, a tenté de s’immoler par le feu mercredi après-midi dans le hall de la mairie de Saint-Denis, en région parisienne.
Agée d’une quarantaine d’années, cette mère de famille qui est hébergée par le 115 (le numéro d’urgence des sans-abris) demandait un logement stable. En vain. En Ile-de-France plus de 400 000 ménages attendent l’attribution d’un HLM.
Vers 15h00 la jeune femme a pénétré dans le bâtiment communal, s’est aspergée d’essence et a allumé un briquet. Des gens présents dans le hall -personnel d’accueil, agents de sécurité, administrés de passage…-, sont intervenus.
Mais ses blessures sont extrêmement graves: elle est brûlée à 80% et le pronostic vital est engagé.
« Son acte désespéré crie l’urgence de mesures en faveur du droit à l’hébergement et au logement » affirme dans un communiqué la mairie de Saint-Denis, qui demande la « réquisition immédiate de logement vides publics et privés ».
La commune affirme qu’elle a un taux de HLM de 45%, et qu’elle continue à construire beaucoup. Sous entendu: elle ne peut pas tout faire à elle seule, alors qu’une crise du logement particulièrement aïgue sévit en région parisienne.
Le communiqué de la Ville de Saint-Denis, souligne qu’« il est urgent que les communes qui refusent le logement social soient lourdement sanctionnées financièrement et contraintes par l’Etat à accepter les constructions indispensables ».
En octobre 2011, une femme âgée de 68 ans, également en butte à des difficultés de logement avait tenté de s’immoler par le feu devant l’Elysée au moment où se tenait le Conseil des ministres. Une policière était intervenue à temps et la dame n’avait pas été brulée.
Libération, Tonino Serafini, 15 février 2012
Voir aussi l’article du Jura Libertaire