260 salariés grévistes des Fonderies du Poitou, soutenus par ceux de Montupet, ont investi l’usine de production, près de Châteauroux, hier matin.
Châteauroux, avec nous. Sortez, soyez solidaires. Le site de production de culasses Montupet (1), à Diors (dans l’Indre), n’avait pas connu pareil épisode depuis longtemps. Hier matin, 260 salariés grévistes des Fonderies du Poitou Aluminium (FDPA), filiale de Montupet, ont déboulé de cinq autocars devant les grilles de l’usine. Ils étaient attendus par leurs collègues berrichons.
« Des conditions de travail catastrophiques »
Dans cette ambiance survoltée, les grilles de l’usine n’ont pas résisté à la volonté de quelque 400 manifestants qui ont aussitôt investi l’enceinte du site avec slogans, pétards et banderoles. Le cortège n’a pas hésité à pénétrer directement dans l’usine pour appeler les salariés de l’Indre a cessé le travail. Tony Garrot, délégué CGT des Fonderies, a lancé un appel: « On entre calmement et on ne casse pas l’outil de travail ».
La baisse des salaires et la suppression des jours de RTT alimentent la colère des fondeurs du Poitou. « Montupet estime que l’on est trop payé mais ce plan nous priverait d’environ trois mois de salaires », lance Tony Garrot. « Les salariés de Montupet à Châteauroux sont aussi exploités, constate Christian, venu de la Vienne. Nous savions qu’ils travaillaient dans des conditions difficiles mais en voyant l’usine, c’est catastrophique. » A la différence de celui des Fonderies du Poitou, le carnet de commandes de Montupet dans l’Indre affiche complet. Non sans conséquences: « Nous vivons sous pression et l’on doit marcher à la baguette », lance un salarié résigné, après trente-trois ans d’ancienneté.
Soutenus par une délégation CGT de Renault et par les forces de gauche de l’Indre, les fondeurs du Poitou ne semblent pas avoir dit leur dernier mot: « Leur plan pourri, nous n’en voulons pas! »
(1) Montupet à Diors compte 350 salariés et 120 intérimaires.
Repères> Les Fonderies du Poitou Aluminium (FDPA) ? 480 salariés ?, auparavant dans le giron du fonds allemand Bavaria, ont été rachetées par le groupe Montupet, fin 2009. « Le 13 juillet dernier, on nous a informés d’un plan de compétitivité et de baisse de 15% sur le salaire de base qui, avec le passage à 35 heures, représente 23%. Sans oublier la perte de nos 14 jours de RTT », s’indigne Tony Garrot, délégué CGT, qui promet un beau feu d’artifice. Une cinquantaine de salariés sont également « mis à disposition pour être mutés sur d’autres sites ». L’intervention musclée des fondeurs poitevins sur le site de Châteauroux n’est qu’un coup de semonce. Avec la crainte, pour Montupet, que le mouvement gagne ses autres sites.
Jacky Courtin, Centre Presse, 09/09/2011
CONTRE LA BAISSE DES SALAIRES, LA GRÈVE
À la fonderie Montupet, dans la Vienne, qui fabrique des culasses pour l’automobile, la direction, sous prétexte de difficultés, a annoncé son intention de baisser les salaires (-15 % pour les ouvriers) de diminuer les RTT pour le 2ème collège, etc.
Pourtant l’usine a rapporté bien des profits aux patrons successifs qui l’ont achetée puis revendue quatre fois en dix ans !
Le tribunal soutenant sans vergogne la direction, les travailleurs ont décidé de se mettre en grève.
Feuille de boîte LO de Liebherr Aerospace Toulouse