Consternant…
Les lycéens mettent le pied dans une entreprise fictive
Le lycée de Poitiers, Saint-Jacques-de-Compostelle organisait, mardi 21 février son premier salon commercial après la création de son Entreprise d’entraînement pédagogique.
La petite entreprise du lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, a remporté un grand succès auprès des élèves clients : elle vend des chocolats.
Arthur et Mathieu se frottaient les mains, en fin de matinée, hier, dans le vaste hall du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle : les affaires avaient été bonnes. Ils avaient vendu un grand nombre de boîtes de chocolat. L’établissement organisait son premier salon commercial de l’Entreprise d’entraînement pédagogique.
En septembre dernier, a été créée, au sein du lycée, une sarl baptisée « Aux délices de Compostelle ». Une société aux statuts fictifs « qui fonctionne comme une véritable entreprise », précise Martine Massé, chef de travaux. Un réseau avec d’autres EEP a été constitué.
« Un changement d’attitude impressionnant »
La SARL dispose de locaux où des lycéens en classe de première « commerce, secrétariat ou comptabilité » viennent « travailler », les mardi et jeudi. Après une réunion au cours de laquelle les tâches sont réparties, des élèves s’installent dans les bureaux des commerciaux, des achats et vente, de la comptabilité et des ressources humaines. Chacun s’investit dans son futur cœur de métier mais est aussi amené à changer de casquette. « On les amène à l’adaptabilité et à la polyvalence. Celle-ci est nécessaire pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel. C’est ce qui fera qu’ils seront recrutés ou pas », commente le directeur du lycée, Jacky Aubineau. C’est en ce lieu qu’ils ont construit leur premier salon commercial. Les « premières » de Saint-Jacques-de-Compostelle devaient vendre les produits de leur entreprise, « Les chocolats de Neuville ». Une table plus loin, une autre Entreprise d’entraînement pédagogique, celle du lycée professionnel Le Dolmen. Ici, les lycéens font commerce d’articles de jardinage, d’aliments pour animaux et de décoration. La troisième EEP, « Rêves d’Egypte » du lycée Saint-Gabriel, de Chatellerault propose des voyages. Leurs clients sont des secondes de Compostelle, munis de faux chèques. Mais, au service comptabilité, les additions sur les bons de commende ne sont pas fictives. « C’est amusant. Ca nous sort des cours qui ne sont pas assez pratiques », remarquent Arthur et Mathieu, enthousiastes. « C’est impressionnant de constater le changement d’attitude des jeunes, leur implication, l’intérêt qu’ils trouvent à leur formation grâce à ce dispositif », applaudit le directeur.
Nouvelle République, Marie-Catherine Bernard, 22 février 2012