La ville veut garder son centre d’information et d’orientation
La restructuration des centres d’information et d’orientation (CIO) va se traduire par la suppression du poste de secrétaire-documentaliste à Loudun.
Cyril Gabard : « Loudun n’a pas besoin de ça. On veut rester ici, c’est un choix et tout ne se passe pas à Poitiers. »
La poursuite de la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux passait, pour le rectorat, par le déplacement d’une dizaine de postes administratifs dans les CIO (centre d’information et d’orientation). Présentée comme des fusions et non comme des fermetures, la réalité du terrain est toutefois beaucoup plus compliquée. C’est le cas pour le CIO de Loudun, qui a officiellement appris le 27 janvier qu’il perdait son poste de secrétaire-documentaliste.
Benas et Belin en soutien
L’actuelle structure existe depuis 1979. Le CIO de Loudun est une antenne de celui de Châtellerault, avec à sa tête une directrice, Claudine Goron. Il compte deux conseillers d’orientation-psychologues, Marie Fortin et Cyril Gabard, et un poste de secrétaire-documentaliste, actuellement constitué de deux mi-temps, Geneviève Peigne et Émilie Motheau. Elles assurent chaque jour un accueil du public, y compris pendant les vacances scolaires. Gestion et prises des rendez-vous, téléphone, gestion et mise à jour de la documentation, relations avec les autres structures du Pays loudunais, mission locale, Espace Jeunes… Elles ont assuré 539 consultations, hors scolaires, en 2010-2011. Pour le maire Eleftherios Benas, si un poste doit être supprimé, il ne doit pas l’être à Loudun. « Supprimer 1 poste sur 2 à Poitiers, il en reste un, supprimer le poste de Loudun, il n’en reste plus. » Alors qu’on constate un « sous-développement non compensé » de la jeunesse loudunaise et à l’heure où la lutte contre le « décrochage » devient une priorité (c’est d’ailleurs Claudine Goron qui pilote la plateforme locale de lutte contre le décrochage), Elefthérios Benas pose une question dans une lettre ouverte aux élus, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Pierre Abelin, Alain Fouché, Alain Clayes et Ségolène Royal : « Que voulez-vous faire des territoires ruraux ? Quel avenir pour la ruralité ? » Il demande aussi à la rectrice de « réétudier ce dossier, dont la décision actuelle risquerait de compromettre fortement le bon fonctionnement de ce service public ». De son côté, le président de la CCPL, Bruno Belin, demande dans une lettre transmise au ministre de l’Éducation nationale, à la secrétaire d’État à la Jeunesse, à la rectrice de Poitiers et à l’Inspection académique de la Vienn, « de revenir sur cette décision injuste de suppression de poste au détriment de l’avenir des jeunes du Pays loudunais ». « Le CIO est un service important pour notre territoire rural, aujourd’hui très fragile, souligne-t-il. Son rôle est donc capital. »
Nouvelle République, Corr. Marie-Pierre Pineau, 25 février 2012