Fin de la garde à vue du Normand proche du groupe de Tarnac
Un homme proche du groupe de Tarnac, soupçonné d’avoir fabriqué des crochets utilisés pour le sabotage de lignes TGV en 2008, a nié ces accusations tout au long de sa garde à vue, que ses avocats ont qualifiée de « grotesque » après qu’elle eut pris fin vendredi soir.
S’il a été libéré sans être mis en examen, cet homme d’une trentaine d’années originaire de la région rouennaise et qui a une formation de forgeron-ferronnier, pourrait être à nouveau convoqué ultérieurement, a-t-on affirmé de source proche du dossier.
Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir fabriqué les crochets constitués de morceaux de fer à béton qui avaient été placés dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 sur des caténaires, dans l’Oise, l’Yonne et la Seine-et-Marne, a-t-on indiqué de même source.
Il a catégoriquement nié ces accusations tout au long de sa garde à vue, qui avait débuté jeudi dans les locaux de la Sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Les enquêteurs ont par ailleurs perquisitionné l’atelier de son père, qui exerce le même métier que lui, un atelier auquel le suspect avait accès.
Ses avocats, Mes Jérémie Assous et Etienne Noël, ont qualifié cette garde à vue de « grotesque ».
« C’est une énième tentative de sauver du naufrage l’instruction alors que le navire a coulé depuis longtemps », a dit à l’AFP Me Assous. « Cette garde à vue ne vise qu’à donner l’illusion que l’instruction existe. »
L’homme placé en garde à vue avait été présenté de source proche du dossier comme étant proche du groupe de personnes mises en examen pour les sabotages.
Ses avocats ont expliqué à l’AFP qu’il avait été colocataire d’un des mis en examen et qu’il ne s’en était jamais caché.
« L’ami d’un ami qui a une boîte à outils peut donc selon l’accusation être soupçonné d’une infraction qu’elle n’arrive pas à prouver », a ironisé Me Assous.
Les actes de sabotage commis en novembre 2008 avaient affecté les lignes à grande vitesse (LGV) Nord, Est et Sud-Est après que les crochets eurent été percutés par les trains-balais, chargés de vérifier quotidiennement la sécurité des voies avant l’ouverture au trafic commercial.
Le 11 novembre 2008, la police antiterroriste avait interpellé une vingtaine de personnes à Paris, Rouen, dans la Meuse et Tarnac (Corrèze).
Dix personnes, dont Julien Coupat et sa compagne, Yildune Levy, ont été mis en examen dans ce dossier instruit à Paris par le juge Thierry Fragnoli, notamment pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Le parquet antiterroriste avait ouvert dès avril 2008 une enquête préliminaire sur les agissements présumés de Coupat et de certains de ses proches.
Tous les suspects ont été libérés, y compris Julien Coupat sorti le dernier de prison, en mai 2009.
La défense a entrepris de démonter l’enquête en cours.
Mais en octobre 2010, la cour d’appel de Paris a rejeté l’ensemble des demandes d’annulation des investigations déposées par les avocats de la défense, estimant qu’elles n’étaient pas entachées d’irrégularité.
Les avocats ont qualifié de « simulacre » la reconstitution organisée en janvier 2011 à Dhuisy.
En novembre 2011, une information judiciaire a été ouverte à Nanterre pour « faux et usage de faux en écriture publique » après une plainte du groupe de Tarnac qui accuse la Sdat d’avoir rédigé un PV mensonger pour les mettre en cause.
Une autre instruction, cette fois à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), a été ouverte en janvier après une plainte pour atteinte à la vie privée au sujet d’écoutes liées à la surveillance de l’épicerie gérée par des membres du groupe de Tarnac.
Paris Normandie, 24 février 2012
ndPN : réécoutons avec plaisir ce tube de la Parisienne Libérée !