Allemagne: la menace d’une paralysie de l’aéroport de Francfort écartée
La menace d’une paralysie de l’aéroport de Francfort a été écartée mardi soir, après l’interdiction par la justice allemande de l’élargissement mercredi de la grève des contrôleurs au sol aux aiguilleurs du ciel.
Le tribunal du travail de Francfort a ainsi répondu positivement aux demandes du gestionnaire de l’aéroport, Fraport, de la compagnie allemande Lufthansa et de l’employeur des aiguilleurs du ciel, l’agence allemande de la sécurité aérienne (DFS).
Le syndicat des contrôleurs aériens et préparateurs au sol GDF) a indiqué mardi soir qu’il renonçait à faire appel de la décision du tribunal dans la foulée. « Il n’y a pas assez de temps pour faire appel cette nuit », a déclaré l’avocat de GDF, David Schäfer. Mais il a toutefois laissé entendre qu’il le ferait plus tard.
Les contrôleurs d’avions au sol, qui sont chargés de gérer les mouvements des machines sur le tarmac pour les mener à leurs lieux de stationnement notamment, ont entamé des grèves à l’aéroport de Francfort le 16 février. Leurs débrayages n’ont jusqu’à présent pas fortement perturbé le trafic.
Fraport assure en effet quotidiennement environ 80% des vols, notamment toutes les lignes intercontinentales, grâce à des contrôleurs au sol à la retraite venus en renfort et des salariés formés spécialement, assistés par le personnel logistique de Lufthansa.
Mais si les aiguilleurs du ciel faisaient la grève avec leurs collègues contrôleurs des avions au sol, l’aéroport risquerait d’être paralysé, et c’est pourquoi Fraport, Lufthansa et DFS avaient engagé cette procédure en référé.
GDF avait appelé les aiguilleurs du ciel à débrayer par « solidarité » mercredi entre 04H00 et 10H00 GMT. De leur côté, les contrôleurs au sol ont prévu de faire grève jusqu’à jeudi matin 04H00 GMT.
La principale compagnie aérienne allemande, Lufthansa qui a son principal « hub » à Francfort, perd déjà environ un million d’euros de chiffre d’affaires par jour de grève, un chiffre qui devrait grimper en flèche si les Tours de contrôle cessent le travail.
Fraport avait de nouveau estimé mardi que GDF se comportait de manière « totalement irresponsable pour imposer des revendications exagérées ».
GdF exige des hausses de salaires et primes couplées à une réduction du temps de travail, soit une amélioration de 50 à 70% des rémunérations, selon Fraport. Faux, rétorque le syndicat, qui estime que ses revendications reviennent à des hausses comprises entre 3 et 30%.
Les négociations entre les deux camps sont au point mort. GDF avait prévenu qu’il était prêt à envisager « plusieurs semaines » de grève.
AFP, 28 février 2012