[86] Education en pièces : on réagit QUAND ?

Mise en réseau des lycées : une gestion des stocks ?

C’est l’impression de la FCPE face à cette nouvelle donne qui amènera à la rentrée, les lycéens à changer d’établissement au cours de leur cursus.

Les lycéens vont-ils devoir se balader d'un lycée à un autre au cours de leur cursus ?  Les lycéens vont-ils devoir se balader d’un lycée à un autre au cours de leur cursus ?

La DGH (dotation globale horaires) et sa répartition sont actuellement au cœur des discussions dans les conseils d’administration des établissements du second degré. Elle définit les moyens dont chaque lycée disposera pour assurer sa mission, à la rentrée prochaine. Et ils seront en baisse. Le second degré, perd dans l’académie 58 postes alors même que les effectifs sont stables (toutes filières confondues). Le département, voit la suppression de 25 postes. La mission va s’avérer délicate pour les chefs d’établissements d’autant qu’elle évolue encore cette année dans le cadre de la réforme du lycée avec, un dernier volet : la mise en réseau des établissements.

 «  Cette mise en réseau s’inscrit dans une logique comptable  »

L’objectif annoncé par l’Education Nationale est de favoriser la fluidité le parcours des élèves entre établissements d’une même ville. En clair, les élèves pourront changer d’établissement au cours de leur cursus au lycée. « Ce qui permettra de favoriser les échanges pédagogiques entre des établissements proches ou encore de constituer des réseaux « ressources humaines » dans les secteurs ruraux, avait indiqué, il y a un peu plus d’un mois, Martine Daoust, rectrice de l’académie de Poitiers, à l’occasion d’une présentation de la rentrée 2012.
Du côté de la FCPE, on ne voit évidemment pas les choses de la même façon. « Des motions, explique Isabelle Siroy, porte-parole de la FCPE, ont été déposées lors des conseils d’administration contre cette mise en réseau telle qu’elle est proposée. A Poitiers par exemple, elle va contraindre les élèves à changer d’établissement, pour certains d’entre eux ce sera chaque année, afin de pouvoir suivre le cursus qu’ils envisagent. Et, elle interdira aux élèves hors de ces secteurs l’accès à certains cursus. Pour nous cette mise en réseau s’inscrit dans une logique comptable. Elle permettra de regrouper deux groupes d’élèves de deux établissements différents, sur un seul site et de gagner ainsi un poste avec un effectif bien supérieur à 35 élèves ! Pour nous c’est du remplissage, de la gestion de stock. On a de quoi à être inquiet d’autant que nous n’avons obtenu aucune réponse à nos interrogations ; »
Contacté, le Rectorat indique « vouloir communiquer sur le sujet mais pas avant la fin du mois de mars.

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Quelles conséquences pour les ruraux ?

Cette nouvelle organisation ne manquera pas d’avoir des conséquences graves estime Isabelle Siroy. « Que va-t-il se passer sur le plan des dérogations, seront-elles toutes accordées. Si ça n’est pas le cas, les élèves n’auront pas les mêmes chances de faire ou de découvrir ce qu’ils souhaitent Nous redoutons aussi que les dérogations ne concernent que les élèves de Poitiers et que les lycéens des secteurs ruraux ne se contentent que de ce qu’ils ont. »
Déjà mobilisés, les parents d’élèves attendent maintenant la tenue du conseil académique de l’Education Nationale. Il aura lieu le 20 avril prochain.

Nouvelle République, Sylvaine Hausseguy, 1er mars 2012