Syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine
Dans un communiqué ce mardi, le président de La Poste, Jean Paul Bailly annonce qu’il va ouvrir « un dialogue sur le bien être au travail » pour étouffer les raisons qui ont poussé au suicide le collègue de Rennes et avant lui la collègue du centre financier de Paris. Cela nous fait penser à Mac Mahon qui disait : « quand je veux enterré un problème, je crée une commission »
En effet, le « bien être au travail » n’est pas nouveau à la Poste puisque de multiples commissions ont déjà eu lieu sur ce thème depuis deux ans, commissions qui se bornaient à amuser les organisations syndicales avec l’attribution de deux fauteuils par ci et de 3 lampes de bureau par là. Après le suicide de Brigitte du centre financier de Paris le 15 septembre dernier, le cabinet d’expertise mandaté pour mener l’enquête avait conclu clairement à la responsabilité de La Poste.
Concernant le suicide de Jétrémy, le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine avait demandé qu’une enquête totalement indépendante de la direction de la Poste soit menée par les représentants du personnel. La direction a refusé en indiquant que si enquête il devait y avoir, la commission qui la mènera comportera obligatoirement un membre de la direction dans tous ses faits et gestes.
Dans ces conditions, M. Bailly peut toujours dire que « la Poste met tout en œuvre pour que les trois enquêtes ouvertes à l’issue du suicide se déroulent dans les meilleures conditions », mais nous, nous affirmons que c’est faux.
Ainsi, dès l’annonce du suicide, le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine a mené sa propre enquête dans les lieux où était passé Jérémy Buan. Nous avons eu d’abord la surprise de constater que le personnel du CTED, direction d’attache de Jérémy, faisait l’objet d’une « surveillance toute particulière » de la part de 2 membres de la direction spécialement envoyés par le directeur de la DOTC le jeudi 1er mars et que le lundi 5 mars, le personnel du matin avait été dissuadé de se rendre à l’hommage rendu devant le lieu du suicide.
Nous avons fait paraître les premiers résultats de nos investigations et de nos analyses dans un tract distribué à 3000 exemplaires hier dans tous les services de La Poste et qui concluait à une responsabilité sans appel de 3 directeurs.
Compte tenu de l’accumulation des faits, les dirigeants de La Poste tentent de faire diversion en parlant de « bien être au travail » alors que la gestion du personnel, la stratégie de La Poste (augmentation de la productivité, alourdissement de la charge de travail, remise en cause générale des horaires, contournement systématique de la législation du travail, etc..) et un management militaire ont au contraire aggravé les conditions de travail. Si le président de la Poste pense nous calmer avec cette pitoyable diversion, c’est raté.
Plus que jamais, nous sommes en colère, et le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine appelle les postiers, cadres et employés, à parler de leurs conditions de travailler et à organiser la résistance.
Rennes-info.org, 6 mars 2012