Carte scolaire : les syndicats enseignants décident le boycott
L’intersyndicale enseignante a refusé de participer hier au comité technique spécial. En cause, les mesures de la carte scolaire et le manque de concertation.
Christian Arnault, directeur académique a dû annuler, hier matin, la conférence de presse qu’il avait prévu de tenir en fin d’après-midi sur les mesures de la carte scolaire 2012. Le sujet en était les contours définis à l’issue de la réunion du comité technique spécial départemental et des premiers arbitrages. Mais voilà, le CTSD n’a pas eu lieu. Les syndicats enseignants l’ont tout simplement boycotté ! Et à cette politique de la chaise vide, – une forme plutôt inhabituelle dans la Vienne du moins ces dernières années –, il y a deux raisons. « Il s’agit de dénoncer les mesures de fermetures annoncées le 13 mars par le directeur académique. Il y en a 34 tous postes confondus, alors que Nicolas Sarkozy s’était engagé, au plan national, en juin dernier, à ne plus toucher à l’école primaire. »
« La maternelle, une variable d’ajustement »
Ces mesures ne se traduiraient pas forcément pas des suppressions de classes. « Tous les postes qui amenaient un plus à l’école comme les Rased (réseau d’aide spécialisée), les TICE (nouvelles technologies informatiques…), les enseignants en bibliothèques pédagogiques, sont en train de disparaître. C’est un retour en arrière », estime l’intersyndicale qui voit d’un très mauvais œil les neuf fermetures en maternelle. « Seulement 6 % d’enfants de moins de trois ans sont actuellement scolarisés contre 60 %, il y a dix ans. » L’éducation prioritaire et la scolarisation des élèves handicapés ne sont pas épargnées. Cinq postes en réseau réussite scolaire (à Poitiers, à Châtellerault et à Naintré) sont supprimés. Et deux départs en retraite à la direction du CMPP et l’IME de Montmorillon ne seraient pas remplacés. Cette décision de boycott est aussi motivée par un manque de concertation, concluent les représentants des personnels. « Des directeurs d’écoles, des collègues concernés par ces mesures de fermetures en ont été informés qu’il y a deux jours. De même que les parents d’élèves, les élus. Tout s’est fait dans la précipitation… »
Nouvelle République, Sylvaine Hausseguy, 17 mars 2012