[Poitiers] Grogne dans le secteur santé-social

Les salariés du secteur sanitaire et social alertent le public

Le manque de moyens, les conditions de travail qui se dégradent sont, selon l’intersyndicale, parmi les causes de la manifestation d’hier.

L’intersyndicale « Sud Santé Sociaux » et « Santé action sociale CGT » de la Vienne, représentée respectivement par Marie-Laure Noël et Céline Gendraud ainsi que les associations, « UDAF », « IRTS », « APSA », « ADAPEI » ont manifesté jeudi, de 12 h à 14 h, en distribuant des tracts aux automobilistes, au carrefour de la Pointe à Miteau.

L’objectif était d’informer, sensibiliser et, surtout, alerter le grand public sur les problèmes actuels et futurs du secteur sanitaire et social qui ne cesse de se dégrader, tout spécifiquement, en ce qui concerne les conditions d’accueil et de prise en charge des plus démunis. Par cette action et cette mobilisation, les participants ont dénoncé les orientations gouvernementales et le désengagement de l’Etat. Depuis plus d’une décennie, « le secteur est victime d’attaques multiples et incessantes sur la base d’un projet global de remise en cause de la protection sociale et de privatisation des services publics. Les politiques sociales sont remises en question (hébergement d’urgence, prévention spécialisée, aide sociale à l’enfance, prise en charge des personnes âgées et handicapées…) par l’élaboration de plans d’austérité et les mesures antisociales du gouvernement ». Les organisations syndicales et les associations constatent que « les besoins primaires des usagers ne sont plus respectés, que la précarité est devenue la préoccupation des seuls professionnels de terrain, que les qualifications de ces derniers sont bafouées et que les conditions de travail se dégradent à grande vitesse ; par ailleurs, les postes ne sont plus remplacés, les contractuels ne sont plus renouvelés, les TISF et les aides à domicile sont sous-payées et les services sont fortement menacés ».

en bref

REVENDICATIONS Services publics : la CGT bat le rappel

« Nous voulons agir contre les attaques incessantes à l’égard des services publics : jour de carence en cas de congé maladie, smicardisation avec perte de pouvoir d’achat, précarisation avec recrutement de contractuels, privatisation rampante… » Les sujets de mécontentement ne manquent pas pour Patrick Amand, secrétaire de la Coordination syndicale départementale des Services Publics (CSD 86) de la Vienne affiliée à la CGT. Pour la CSD il s’agit tout bonnement de bâtir un plan d’action pour 2012. Pas facile de sensibiliser les 14.000 salariés des services publics du département aux statuts très divers. Des fonctionnaires des services du conseil général à ceux du SIVEER en passant par les services d’incendie et les maisons de retraite, l’éventail est large. Pour compliquer l’action, certains personnels comme les secrétaires de mairie sont trop dispersés et trop isolés pour pouvoir créer un syndicat. « La CSD 86 veut d’abord informer les personnels de leurs droits par l’édition d’une brochure, créer un syndicat quand c’est possible, rencontrer les élus et préparer progressivement les élections professionnelles de 2014. » précise Jean-Louis Albert, responsable de la politique financière. Autre motif d’inquiétude : l’issue incertaine de l’élection présidentielle qui laisse en suspens le problème de la restructuration des collectivités territoriales.

Nouvelle République, Michel Lacroix, 23 mars 2012