Relaxe des trois jeunes inculpés. Respect de nos droits – Halte à la répression
Dans la nuit de mardi à mercredi l’un des jeunes militants sympathisant du Collectif des sans logis et mal logés de Poitiers tombe dans le coma et est conduit aux urgences. D’après les médecins, deux heures plus tard et il était mort. Deux autres personnes ayant fait un malaise, une bouteille de vin amenée par un étudiant fût suspectée. Y avait-il mis une substance quelconque ? En tout cas, le jeune militant qui a failli mourir et quelques copains sont allés demander des explications à cet étudiant.
Pour nous, le seul tort de ces jeunes dans cette affaire est d’avoir essayé de reproduire, à un niveau infime et sans toutefois bien sûr y arriver, la brutalité du système. Car depuis vendredi 30 mars un campement de sans logis et mal logés est installé place du marché sur le parvis de Notre Dame. Depuis lundi 2 avril ce campement et ses habitants subissent une répression policière constante : destructions, évacuations, contrôles, confiscations, arrestations, harcèlements, brutalités, insultes, humiliations, menaces, gazages… dans l’indifférence quasi générale et avec la bénédiction de la mairie de Poitiers et de la presse qui est à ses bottes. VOIR
Quand le Collectif des sans logis et mal logés de Poitiers est allé à l’Hôtel de ville demander audience au maire de Poitiers concernant la destruction et l’évacuation sans préavis et sans motif du campement, il n’a pas été possible de rencontrer quelqu’un, ne serait-ce qu’un obscur conseiller municipal et, chose étrange pour un régime démocratique à quelques jours de l’élection présidentielle, la mairie à demandé à la police de les évacuer !
Une rencontre a quand même eu lieu plus tard et là aussi quelle image responsable l’élu a donnée à cette jeunesse ! Amalgames, contre vérités, voire mensonges éhontés, tentatives de divisions, enfumages en tous genres qui ne manifestait que du mépris. Tout cela a certainement incité à faire confiance aux institutions ! De plus relayé sans aucun recul par la presse écrite qui n’est pas, elle non plus, en reste lorsque l’on peut y lire des jugements stigmatisants et outrageants tels que « La fréquentation des SDF, même si elle révèle une certaine grandeur d’âme, n’est pas forcément sans danger ». Les bras nous en tombent. Il est vrai qu’il vaut mieux s’en prendre à ces jeunes militants et aux « SDF » qui ont osé relever la tête et ont le toupet de se battre et de lutter ensemble pour défendre leurs droits que de régler les problèmes qui intéressent vraiment les gens : chômage, logement…
Quelques exemples de violations des lois par ceux qui sont censés les faire respecter. Un policier, sous l’œil complice de ses collègues, passe son temps à interdire à certains sans logis, quand ça lui chante évidemment, de faire la manche dans les rues les piétonnes. S’il les trouve alors, il les arrête pour IPM (Ivresse Publique Manifeste) et les met en cellule de dégrisement, les empêchant de gagner un peu d’argent qui leur est bien utile. L’un des jeunes militants s’est plaint en sortant de garde à vue qu’on lui ait mis un flingue sur la tempe pour le faire avouer. Pas possible que la police soit hors la loi ? Vraiment ? Il y a quelques jours, les policiers municipaux ont débarqué dans un squat en disant aux occupants de partir avant le 31 mars puisque c’était la fin du plan hiver. Quelques jours après ce fût le tour de la police nationale de faire de même, violant les lois et bafouant les droits les plus élémentaires de ces personnes. Et, presque incroyable, pas plus tard que samedi soir, l’un des soutiens du Collectif a été viré de son appartement avec confiscation des clefs par sa propriétaire et des personnes de l’agence immobilière aidées par trois fonctionnaires qui se sont présentés de la BAC (Brigade Anti Criminalité). Il est allé dormir chez un copain.
Ne nous trompons pas de cible. N’intervertissons pas les victimes et les bourreaux. N’acceptons pas que soient condamnés ceux qui ont osé relever la tête et ont le toupet de se battre et de lutter ensemble pour défendre leurs droits.
Nous apportons notre soutien inconditionnel aux trois inculpés et exigeons leur relaxe. Nous appelons à venir les soutenir à leur procès mardi 10 avril 2012 à partir de 15h au palais de justice
Respect de nos droits – Halte à la répression
Collectif des sans logis et mal logés de Poitiers ; Démocratie réelle maintenant – Poitiers ; DAL86
Vu sur Dal 86, 9 avril 2012