Un Châtelleraudais va tenter de se rendre en Cisjordanie avec 1.200 autres militants de la cause palestinienne.
Abdel Bouhassoun ne veut pas revivre la mésaventure de l’an dernier. En partance pour Roissy vers la Palestine, par l’Italie et Tel Aviv, ce Châtelleraudais de 54 ans avait été empêché d’embarquer comme 300 autres personnes. Les CRS avaient évacué l’aéroport.
Le but de ce voyage collectif, organisé sous l’égide de l’association (pro-palestinienne) CAPJO (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) « Euro-palestine », se voulait symbolique : il s’agissait de « tenter de forcer pacifiquement le blocus israélien sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est », selon les termes de l’association.
« Cette fois, on a médiatisé l’affaire »
Le même mouvement, baptisé « Bienvenue en Palestine », remet ça. Dimanche 15 avril, il doit rassembler 1.200 personnes de tous les pays (dont 500 Français) pour un nouveau voyage vers la Cisjordanie (via Munich). Toujours avec le même objectif : dénoncer la politique d’Israël, jugée (sans nuance) « coloniale et meurtrière » et exiger « la liberté de circulation des Palestiniens et des Européens qui veulent leur rendre visite ». Évidemment, si toutefois ils arrivent jusque-là, les participants au voyage devraient être logiquement refoulés par les autorités israéliennes à l’aéroport de Tel Aviv. Elle ne le dit pas comme ça mais c’est un des buts recherchés par l’association afin de donner un coup de projecteur sur sa cause. « L’an dernier, Sarkozy a fait envoyer les « robocops » à Roissy. Cette fois, on a médiatisé l’affaire avec internet, sur les réseaux sociaux, explique Abdel Bouhassoun. On emmène des avocats avec nous, ainsi que des journalistes ». Pour lui, cette action se veut uniquement symbolique même si elle est forcément aussi très politique. « Moi, c’est mon rêve d’aller à Jérusalem, souligne-t-il. Par ailleurs, j’ai toujours été intéressé par la cause palestinienne. Ça fait 25 ans que je milite là-dedans. Rien ne justifie qu’Israël ne respecte pas le droit international. Si avec des actions comme ça, on peut faire bouger les choses, il faut le faire ». La suite dimanche.
Nouvelle République, Franck Bastard, 14 avril 2012