On a bien ri ce matin en découvrant cette dépêche :
86 – Delanoë à Poitiers : « Les valeurs de la République ne supportent aucune compromission »
En préambule au meeting qu’il tient en ce moment aux Salons de Blossac, à Poitiers, le maire PS de Paris a déclaré : « On sent déjà qu’une partie de la droite dite républicaine est prête à se vautrer dans des compromissions qui ne sont pas bonnes pour nous tous. Les valeurs de la République ne supportent aucune compromission avec l’idéologie de l’extrême droite. »
Mais de quelles « compromissions avec l’idéologie de l’extrême-droite » parle-t-il ?
Du sort réservé par le pouvoir aux étrangers indésirables, parqués dans des centres de rétention administrative créés en 1981 par le parti socialiste au pouvoir ? Des charters créés en 1991 par le pouvoir socialiste ? Du refus en 1991 du droit au travail des demandeurs d’asile, toujours par le pouvoir socialiste ?
A moins que Delanoë ne parle de la stigmatisation à l’encontre des personnes de confession musulmane, avec cette fameuse loi votée cette année contre les nounous voilées exerçant à leur domicile, soutenue par les socialistes au Sénat ?
A moins que Delanoë nous parle des expulsions régulières de squats à Paris à sa demande, comme cette expulsion suivie d’interpellations, contre 138 réfugiés tunisiens occupant un immeuble de la rue Bolivar l’année dernière ?
De quoi parle Delanoë, au juste, quand il parle de compromissions dans lesquelles le pouvoir « se vautre » ?
En tout cas, on aura remarqué qu’au cours de ce meeting, le soutien au capitaliste Hollande est sans ambiguïté de la part des rabatteurs du Front de gauche et des Verts :
Les personnes qui ont cru un temps à ces formations en leur donnant leur vote le 22 avril dernier apprécieront sans doute que leurs ex-candidats chéris invitent à voter pour la candidature libérale, pro-austérité, anti-immigration et pro-nucléaire de François Hollande.
Pour notre part, la « république » que nous défendons, c’est celle des Communards parisiens massacrés par la gauche et la droite « républicaines » en 1871. Celle des révolutionnaires espagnols, abandonnés puis parqués par la gauche française « républicaine » lors de leur exil, dans des camps de concentration. Celle des maquisards, résistant au régime de Pétain dont les pleins pouvoirs ont été votés par la gauche « républicaine »… la liste est si longue. Que veut donc dire la « République » aujourd’hui ? Quelle « liberté » peut défendre un parti prétendant exercer un pouvoir sur toute une population ? Quelle « égalité » peut défendre un parti ne remettant pas en cause le capitalisme ? Quelle « fraternité » peut défendre un parti qui s’attaque à toute forme d’entraide autogérée et se déclare pour l’expulsion des « étrangers » ?
Honte à la droite, honte à la gauche, honte à tous les gouvernements et à tous ceux qui prétendent nous représenter !