[Ingrandes – 86] 150 emplois menacés

Ingrandes : lourdes menaces sur la Coop Atlantique

A peine un peu éclairci, le ciel s’assombrit de nouveau dans le Châtelleraudais. Cette fois, ce sont les 150 emplois de la Coop qui sont menacés.

La reprise de la Fonderie du Poitou Alu par le groupe Saint-Jean Industrie vient tout juste d’être officialisée, avec son cortège de satisfactions, pour les uns et les autres, que de nouvelles menaces sur l’emploi se font jour dans un Châtelleraudais qui n’a pourtant guère besoin de cela. Et c’est une nouvelle fois de la zone industrielle d’Ingrandes que viennent les nuages noirs.

Voici quelques jours, en effet, au cours d’un CCE au siège du groupe Coop Atlantique, à Saintes, devaient être abordées « des questions relatives à la réorganisation de la logistique » selon le document officiel. « On envisageait des décisions portant sur le matériel utilisé ou sur l’organisation, pas sur ce qui nous est tombé sur la tête. »

«  Nous étions presque trois cents  »

Christian Triphose, secrétaire du comité d’établissement, est encore abasourdi de la façon dont se sont passées les choses. « Et là, on nous a présenté plusieurs scénarios quant à une réorganisation complète de l’entreprise. Dans le premier cas, la Coop Atlantique se sépare de 4 de ses cinq entrepôts pour les confier à Système U qui est notre «  partenaire  » désormais, depuis que nous avons quitté Carrefour. Dans un autre, tous les entrepôts seraient regroupés en un seul, beaucoup plus central, situé à Ruffec ou alors, les cinq entrepôts actuels (Limoges, Saintes, Infrandes et deux à La Rochelle) sont agrandis et modernisés. » Des scénarios que Thierry Fockedey a bien été obligé de confirmer lui-même avant-hier matin à Ingrandes où les 150 salariés ont débrayé en apprenant sa venue à une réunion de CHSCT. « Il a bien confirmé, assure Christian Triphose. Quant aux différents scénarios possibles, on n’y croit pas. C’est juste pour qu’on se tienne tranquilles. L’hypothèse la plus probable c’est la construction d’un grand entrepôt à Ruffec et de la casse partout ailleurs. » D’ailleurs, pour le syndicaliste, il y a bien longtemps qu’on parle de la fermeture de l’entrepôt ingrandais créé en 1969 mais régulièrement fragilisé ces dernières années. « Nous étions presque 300, nous ne sommes déjà plus que la moitié. » Et à quelle date cette fermeture envisagée ? « On nous parle de fin 2014. Mais, là aussi, on est tous persuadés que tout ira plus vite ! »

Contactée, la direction de Coop Atlantique a indiqué qu’elle n’avait pas de commentaire à faire sur le sujet.

Nouvelle République, Laurent Pinot, 8 juin 2012