[Poitiers] La lutte du père de Camille commence à payer

Camille Cantet devrait faire sa rentrée en septembre

Les choses ont avancé pour Camille Cantet. Sa situation scolaire a été réexaminée. Son père a cessé sa grève de la faim, hier.

Il est 15h15, ce jeudi, sur le parking de la Maison départementale de la personne handicapée, à Poitiers. Philippe Cantet tient dans ses mains deux feuillets qu’on vient de lui remettre. Il s’agit de la décision de la MDPH (Maison départementale de la personne handicapée) concernant la situation scolaire de sa fille, Camille, une adolescente handicapée, déscolarisée depuis deux ans. Il est fébrile, nerveux recherchant qu’il est bien fait mention « d’une durée de quatre mois ». Elle n’y est pas. Il explose. « C’est pas possible… Ils veulent que je continue à faire la grève de la faim ou quoi. ». L’homme, on le sent, est à bout, après 25 jours sans s’alimenter et il est encore « méfiant ». Il lui faudra du temps pour décrypter la décision prise en début d’après-midi.

Pourtant, il est clair qu’elle précise un certain nombre d’avancées listées lors d’une conférence de presse organisée dans la foulée. Camille pourra intégrer l’ULIS (Unité localisée pour inclusion scolaire) France-Bloch-Sérazin de Poitiers pour une période d’essai et d’observations d’une durée de quatre mois, à compter du 1er septembre.

«  Il fallait trouver un consensus  »

Elle était initialement d’un mois, ce qu’avait toujours refusé Philippe Cantet. Si ces quatre mois ne figurent pas sur le courrier remis à Philippe Cantet, hier après-midi, c’est qu’il revient à l’Éducation Nationale de décider de la durée. Il faudra que Bernard Chevalier, médiateur bénévole intervenu dans cette affaire à la demande de la MDPH, lui explique ce point pour que le père commence à y croire. Bernard Chevalier est intervenu à plusieurs reprises auprès de Philippe Cantet. « Il fallait maintenir un lien et trouver un consensus pour Camille. » La CDAPH (*)a également décidé « de ne pas donner suite pour l’heure à une orientation en IME qui ne correspond pas aux attentes des parents de Camille ». Et on apprend également que le conseil général prendra en charge le transport scolaire de Camille depuis Chenevelles jusqu’à Poitiers. Philippe Cantet – quelle que soit la décision de la commission aurait cessé sa grève de la faim hier – attend désormais une confirmation écrite de la part de l’Éducation nationale. « Je vais étudier la proposition et s’il s’avère que c’est bien une période de quatre mois, on sera en bonne voie. »

(*) Commission des Droits et de l’autonomie des personnes handicapées.

Nouvelle République, Sylvaine Hausseguy, 8 juin 2012