L’antinucléaire, une lutte globale contre la société capitaliste
Ainsi donc, grâce à la victoire des socialistes et au combat acharné mené par EELV contre le nucléaire, nous avons obtenu l’annonce de la fermeture de la centrale de Fessenheim d’ici à la fin du quinquennat et la promesse de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité (qui est actuellement de 75 %) d’ici à… 2025 ! Bravo !
Ces quelques « même pas miettes » jetées aux écolos en échange de bons et loyaux services au système capitaliste nous montrent à quel point les tergiversations pour écarter l’orientation d’« arrêt immédiat du nucléaire » ont été improductives. Entre la décision immédiate de sortie dans 25 ans, dans 10 ans ou dans 5 ans et la diminution partielle et progressive en 15 ans, il ne s’agit finalement que de prendre en compte le fait que la fin du nucléaire ne doit pas nuire au système économique qui nous régit et à ceux qui le dirigent. Les sommes investies dans cette industrie depuis des décennies sont telles qu’il faut le temps de les rentabiliser largement avant de songer à investir et à explorer d’autres terrains et d’autres marchés à conquérir. 20, 30, 50 ans, c’est le délai qu’il leur faut pour faire du solaire, de l’éolien, de la géothermie, un gisement de profit aussi juteux que le nucléaire. Laissons-leur le temps de se reconvertir, disent de fait nos écolos de ministère et leurs soutiens, en laissant croire que ce délai est incompressible et nécessaire à nous tous, à notre société « citoyenne » comme si nous avions les mêmes intérêts que ceux qui nous dirigent.
Si les membres du COPAIN (COllectif Poitevin pour l’Arrêt Immédiat du Nucléaire) combattent le nucléaire et affirment que l’on peut arrêter immédiatement les centrales, c’est bien sûr parce qu’il représente une menace immédiate et quotidienne sur nos vies mais aussi parce qu’il est indissociablement lié à un mode de production que nous rejetons, et qu’il entérine une production énergétique centralisée qui ne laisse aucune place à la question « Quoi produire, pour qui et comment ? ».
Capitalisme et société nucléaire sont intimement liés, et on ne peut combattre l’un sans combattre l’autre.
La stratégie nucléariste s’est par ailleurs toujours accompagnée d’une volonté de développement de grands travaux, qui prennent aujourd’hui d’autant plus d’ampleur que, comme le dit Hollande, ils devraient être un vecteur essentiel du retour de la croissance. Trains à grande vitesse (TGV-TAV), méga-aéroports, lignes à très haute tension (THT), autoroutes (terriennes et de la mer), bétonnage généralisé, etc., apparaissent d’autant plus « inutiles » au plus grand nombre qu’ils serviront essentiellement aux élites, aux industriels du tourisme et du transport, et aux projets visant à redessiner et marchandiser un peu plus encore nos espaces et nos vies en fonction des profits à réaliser.
Les luttes qui se mènent actuellement dans le Val Susa, au Pays Basque, à Notre-Dame-des-Landes, en Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais, contre les aéroports, les lignes à grande vitesse (LGV), les lignes THT, l’extraction de gaz de schiste et les tracés autoroutiers sont les NÔTRES.
C’est pourquoi le COPAIN ne saurait dissocier et individualiser ces luttes, et considère qu’être antinucléaire c’est lier ces combats entre eux et en être partie prenante.
Dans les jours qui viennent, des échéances importantes vont avoir lieu.
Au Chefresne dans la Manche, Normandie. Du vendredi 22 au dimanche 24 juin, week-end de résistance à la ligne THT – ateliers, animation, discussions, actions le 24.
A Notre-Dame-des Landes (près de Nantes), deuxième forum européen contre les grands projets inutiles, du 7 au 11 juillet.
Nous appelons tous les antinucléaires de la région à se rendre à ces manifestations d’opposition concrète au nucléaire et au monde qu’il sous-tend.
A Poitiers pour organiser un covoiturage, contactez un membre du copain ou écrivez à copain@riseup.net
Le COPAIN (COllectif Poitevin pour l’Arrêt Immédiat du Nucléaire)
copain@riseup.net