Les défenseurs de l’hôpital du Blanc ont remis le couvert
A l’aube d’une semaine importante pour l’avenir de l’hôpital du Blanc (Indre), le comité de défense a remobilisé ses troupes en distribuant 15.000 tracts, hier. Une équipe s’est même rendue à la foire des Hérolles, dans la Vienne.
Ça suffit ! L’exclamation est diffusée par une voiture sonorisée qui martèle, depuis le début de matinée, le slogan du jour. A la hauteur du pont sur la Creuse, où ont été installés un tracteur et des bottes de paille, mais aussi à travers le marché hebdomadaire, soixante-dix manifestants en gilet fluo distribuent, depuis 6 h 45, des tracts. Sans rameuter le ban et l’arrière-ban mobilisés à ses côtés depuis bientôt un an, le Comité de défense de l’hôpital du Blanc a rappelé les fidèles d’entre les fidèles pour servir le hors-d’œuvre d’une semaine à venir particulièrement copieuse.
Ton extrêmement ferme
Une équipe s’est même rendue à la foire des Hérolles, distante de 30 km, pour montrer que le maintien de tous les services de l’établissement concerne la population d’un large périmètre. « Ce qui nous a été dit au ministère, le 11 juillet, ne s’est pas concrétisé et nous haussons logiquement le ton », souligne le président, Alain Pasquer, en invitant, comme toute l’équipe, les gens à écrire à l’Agence régionale de santé pour exiger des assurances écrites.
Autour de lui, l’ambiance est joyeuse mais le ton, extrêmement ferme. Les noms d’oiseaux fusent à l’encontre du préfet Laisné, directeur du service en question, dont le portrait placardé sur un réverbère reprend un célèbre slogan destiné aux fumeurs…
Une retraitée réclame une trentaine de tracts pour les distribuer au foyer résidence, en ajoutant : « Il faut qu’on bouge ! ». Du mouvement, il y en aura, justement, la semaine prochaine, avec deux rencontres programmes au ministère et à l’ARS, mais également une action qui devrait marquer les esprits. Et le comité de défense affirme avoir bien d’autres plats de résistance à proposer dans ce menu au goût amer…
pour aller plus loin
Si le comité de défense de l’hôpital était à l’origine de cette « opération coup-de-poing », il avait ratissé large pour composer l’équipe de terrain. A l’image des précédentes manifestations, le personnel de l’hôpital était en nombre pour défendre son outil de travail mais aussi un véritable service public.
« On se bat avant tout pour la population », expliquait Marie-Christine, employée en chirurgie et qui jouait les femmes sandwichs avec un écriteau indiquant : « Dans l’Indre il n’y a pas que Châteauroux ». Elle ajoutait « Nous pensons notamment aux personnes âgées, déjà perturbées lorsqu’elles doivent être hospitalisées sur place et qui seraient obligées de se déplacer pour se faire soigner. Il est inconcevable de payer des impôts et de ne pas trouver près de chez soi les services auxquels on a droit ! »
Nouvelle République, Jean-Michel Bonnin, 30 septembre 2012