NdPN : nous avons relaté déjà, à de nombreuses reprises, l’acharnement déployé par la mairie et les flics pour dégager du centre-ville de Poitiers celles et ceux que la presse locale appelle les « marginaux ». Voici un nouveau dispositif original, dénoncé aujourd’hui par le DAL 86…
Suite à l’article de la NR du 30 septembre 2012 « Soutien au refuge SPA : une ” manif ” qui a du chien
Pour être tout à fait objectif, il faudrait préciser que la SPA rentre dans le dispositif répressif de ceux qui sont appelés sans rire « les marginaux ».
La mairie sous la pression des commerçants a promulgué des arrêtés municipaux discriminants anti SDF qu’elle fait appliquer par la police nationale. En particulier ce pathétique arrêté contre le « regroupement de chiens » dans lequel à défaut de pouvoir légalement empêcher les gens de la rue d’être ensemble, on interdit la réunion de plus de 3… chiens. Où bien cet hypocrite arrêté qui interdit la consommation d’alcool sur la voie publique. Arrêtés qui n’ont bien sûr pour seul but que de faire fuir les gens de la rue du centre ville afin d’instaurer une purification sociale.
Mais, tout le monde sait que, concernant des personnes qui ne sont pas solvables, les amendes sont inefficaces. Donc pour arriver à leurs fins et réprimer les habitants de la rue, la police s’en prend directement aux chiens en arrêtant les contrevenants et en les plaçant en IPM. Ce qui a pour conséquence de faire intervenir la brigade canine pour placer les chiens à la SPA.
Là commence un odieux parcours du combattant. Comme la SPA est à 6 km du centre ville, celui qui veut récupérer son chien,s’il peut y aller en bus (quand il en a les moyens), ne peut utiliser ce moyen de locomotion pour revenir puisque les chiens y sont interdits, et doit revenir à pied chargé le plus souvent comme une mule puisqu’il porte sa maison sur son dos… Mais ce n’est pas tout. Pour récupérer son ou ses animaux, il devra payer une indemnité d’hébergement à la SPA (9€ par chien et par jour) et doit donner son adresse pour que lui soit envoyé les frais d’intervention de la Brigade canine (une centaine d’€.). Souvent cela ne s’arrêtera pas là. Par exemple la loi impose à la SPA de mettre une puce à l’animal qui n’en a pas soit 40€. ce que doit encore payer des gens qui sont particulièrement démunis.
La SPA et la brigade canine opèrent donc un véritable racket sous l’autorité du service d’hygiène de la Ville de Poitiers. Racket qui sert à réprimer des personnes dont le chien est un élément nécessaire de leur vie.
Le DAL86 est scandalisé par ce traitement inhumain réservé par les autorités à, « des gens en souffrance, au parcours de vie difficile », selon les propres mots du maire de Poitiers, et exige que cesse ces chantages odieux.
Pour que cessent ces discriminations sociales, le Dal86 exige que les frais de la SPA et de la Brigade canine soient perçus sous condition de ressources et que ceux qui ne sont pas solvables en soient exonérés.
Il semblerait toutefois que le CCAS ou le Relais Charbonnier, dans leur immense mansuétude, remboursent, si on le leur demande, tout ou partie des frais de la SPA et de la Brigade canine, mais comme c’est soumis à leur bon vouloir, cela se fait à la tête du client et ne peut faire cesser les discriminations.
DAL 86, 6 octobre 2012