[Poitiers] Solidarité avec l’auteur du “doigt d’outrage”

Solidarité avec l’auteur du “doigt d’outrage”

Rassemblement de solidarité jeudi 11 octobre à 18h devant les Cordeliers (côté place du Marché) et vendredi 12 octobre à 9h au Tribunal de Grande Instance de Poitiers

Par une douce soirée de Juin, le 14 plus exactement, la police Poitevine, avec à sa tête son Directeur Départemental de la Sécurité Publique, continue à faire des siennes.

Il est à peine 21h, place du marché, et la police est déjà à pied d’œuvre, contrôles, fouilles, amendes, interpellations. Leur intervention est très ciblée, groupe de « jeunes » , « marginaux » selon les dires de la presse locale ; personnes prenant l’apéro sur les bancs publics…

La raison de cette opération policière, une réunion interne en mairie ; durant l’après midi ; entre différents services, police et services sociaux suite à la demande de certains commerçants ; pour traiter la question des « marginaux » en centre ville. Cette réunion fait suite à un long travail de stigmatisation réalisé par la presse locale1 (Nouvelle République/Centre Presse) à l’encontre des personnes qu’ils considèrent comme « marginales ». En effet depuis « la rénovation urbaine » de Grand Poitiers, et en particulier de son Cœur d’Agglo, la gentrification2est de mise, cela passe par l’éloignement du centre ville des plus pauvres et par l’aseptisation de ce dernier où seuls les rapports consuméristes y sont privilégiés. Dans ce contexte la police est là pour faire appliquer ce processus, à travers divers dispositifs répressifs à l’encontre des personnes extérieures (sic) « zonant » en centre ville, ou contre des individus indésirables qui ne seront pas chassés par la hausse des loyers (squatteur-euse-s, sans logis…). Cela se répercute dans la vie de tous les jours par un harcèlement quotidien, contrôles, fouilles, insultes, amendes (groupe de chiens, chiens sans laisses, consommation d’alcool sur la voie publique…) interpellations (stupéfiants, Ivresse.Publique.Manifeste…) ; procédés visant à épuiser « les non désiré-e-s » et à les chasser du Centre ville.

Ce soir là nos pandores (une dizaine) ont appliqués cette méthode avec application, durant plus d’une heure, contrôles, fouilles, interpellations se succèdent à vitesse grand V sur la place du marche ; déclenchant des interrogations, de l’indignation, sur la place ; certains invectivent la police, d’autres filment l’opération…

Soudain les forces de l’ordre interpellent un homme qui ne se laisse pas faire, des cris de solidarité avec cet interpellé fusent. Deux Policiers caméra au poing filment alors la terrasse d’un bar et plus particulièrement la table d’où sont partis les cris.

S’en suit un contrôle d’identité rigoureux de la table (2 équipes de BAC et une patrouille) ; des gens sur la terrasse s’indignent de cette opération policière outrancière. Une personne de cette table est alors interpellée, malheureusement pour lui il est connu des services de police et passera 15h en Garde A Vue.

Il est accusé d’outrage envers JF. Papineau (Directeur Départemental de la Sureté Départemental) et  envers le commissaire Ruffin, par voie de faits, à savoir un doigt d’honneur.

  Il passe en procès  pour outrage au TGI de Poitiers le Vendredi 12 Octobre à 9H.

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 1 http://dal86.fr/2012/06/12/la-presence-des-marginaux-agace-les-commercants-nr-12062012/

2 La gentrification (mot anglais de gentry, « petite noblesse »1) est un phénomène urbain d’embourgeoisement. C’est le processus par lequel le profil économique et social des habitants d’un quartier se transforme au profit exclusif d’une couche sociale supérieure.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 8 octobre 2012