NdPN : le nouveau Monde Libertaire N°1685 sort aujourd’hui dans les kiosques, pour trois semaines. Vous pouvez aussi le consulter au Biblio-café, ou vous le procurer à prix libre ce samedi de 11H à 12H, devant le parvis de Notre-Dame (diffusion militante). Comme d’hab, trois articles sont déjà en ligne sur le site du Monde libertaire (liens ci-dessous). Bonne lecture !
Le Monde Libertaire # 1685 du 18 Octobre au 7 Novembre 2012
«La police est sur les dents, celles des autres, évidemment.» – Boris Vian
Sommaire
Actualité
Valls n’a pas mis l’temps, par G. Goutte, page 3
Encore des ouvriers chinois en colère, Par P. Sommermayer, page 4
Salariés sud-européens en colère, par R. Pino, page 5
La navrante météo syndicale, de J.-P. Germain, page 6
Valse des perdreaux de la bac de Marseille, par M. Rajsfus, page 7
La prison qui tue, page 9
La chronique néphrétique de Rodkol, page 10
Mort d’un gros épicier, par Stef@, page 11
Comment devenir riche, par J. Langlois, page 12
Arguments
Économie anarchiste II, par E. Vilain, page 14
Les ravages du pouvoir sur le cerveau, par J.-M. Traimond, page 15
Les antispécistes sur la sellette, par Le furet, page 18
Expressions
Un anarchiste à en mourir, par P. Schindler, page 19
Mouvement
La radio sans muselière, page 22
Programme des réjouissances, page 23
Illustrations
Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Lardon, Manolo Prolo, Riri, Valère
Editorial du Monde Libertaire # 1685 du 18 Octobre au 7 Novembre 2012
L’heure est aux oiseaux. Cette semaine, les perdreaux, les poulets et autres gallinacées sont à la peine et aussi à l’honneur. Les vilains d’abord, les trente ripoux suspendus (à l’heure de ce présent bouclage et sans jeu de mots) sur les 40 policiers de la bac de Marseille rapidement dissoute pour indélicatesse, celle entre autres de s’être fait prendre la main dans le pot de haschich. Les gentils, ensuite. La glorieuse police antiterroriste qui, telle le Chassepot de Badinguet, fait merveille, de Strasbourg à Paris, en éradiquant les terroristes et en démantelant les bandes de radicaux prêts à tout faire sauter.
On ne vous dit pas les titatas enflammés et vengeurs que ça déchaîne dans les feuilles de choux et les écrans extraplats. C’est la guerre sainte de la République, pas si laïque que ça, contre les fanatiques illuminés, les poseurs de bombe basanés, le genre à te sourire par devant et à te filer un coup de surin par derrière. Rien n’a changé depuis le président précédent, qui, lui-même, n’avait fait que peaufiner la bonne grosse astuce dont tous les pouvoirs, politiques ou autres, sont coutumiers. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs brouets, à condition d’y mettre un gros bout de mauvaise foi, de racisme et de roulements de tambour cocardiers.
Valls, le nouveau Guéant socialiste, reprend avec bonheur les styles et les équipes de son prédécesseur. Notre confrère Le Nouvel Obs ne s’y trompe pas et placarde en une le portrait du « vice-président Valls ». Faut dire qu’il fait très fort le dauphin. Tel un rose commandeur de l’Occident menacé du racisme antiblancs, il congédie d’une main ces tire-laine de Roms , il pourfend de l’autre les dynamiteurs et les ripoux. Pas de jaloux. Incantation sécuritaire, chasse aux étrangers, apologie de la trouille, règne de l’ego contre le solidaire, tiroir-caisse en guise de cerveau. Coup double et chapeau l’artiste.
Tout ce pipeau cache mal l’impuissance et les peu glorieuses reculades de l’équipe au pouvoir devant les vrais terroristes, les lobbys et le gros capital, PSA, Arcellor Mittal, Sanofi et consorts. Nos arrogants perdreaux s’écrasent même devant d’inoffensifs « pigeons » – un peu capitaines de start up sur les bords – qui font plier le gouvernement et le contraignent, rien qu’en surfant sur la toile aux alouettes, à revoir sa copie de loi visant à surtaxer les plues values lors des reventes de société. Parisot se marre. Grandeur et décadence de la normalité réformiste. Au fait, où ça en est le gloubiboulga juridico-policier des terroristes épiciers d’ultra-gauche de Tarnac?