[Poitiers] Procès reporté. Expulsés de la mairie par la police, reçus au Conseil régional.

Compte-rendu de la journée du 9 novembre 2012

Procès reporté. Expulsés de la mairie par la police, reçus au Conseil régional.

Il y a des journées plus intenses que d’autres. Vendredi 9, avait lieu le procès en appel du campement du 30 mars. Les sans logis et mal logés qui l’avaient mis en place s’étaient vus évacués violemment par la police et ce sans motif le 2 avril à partir de 9h du matin. Comme à son habitude et certainement pour arrondir leurs fins de mois les policiers zélés ont traînés au tribunal 5 militants dont certains étaient bien connus de leurs services pour rébellion. Début juillet les sentences étaient tombées : deux fois deux mois de prison fermes, deux mois avec sursis, 1500€ d’amendes, 1200€ de dommages et intérêts et 480€ de frais. Trois des 5 avait fait appel. Pour de plus ample informations VOIR

Petit coup de théâtre, le ministère public déstabilisé par les conclusions des avocats concernant l’illégalité de l’évacuation par la police du campement le 2 avril, a mis un genou à terre et à demandé que l’audience soit reportée. D’une manière générale, les autorités à Poitiers et en particulier la police, se croient tout permis, se dispensent allègrement de respecter les lois en vigueur et s’assoient sur les décisions de justice lorsqu’il leur arrive de s’y référer. Plus précisément concernant le Campement du 30 mars, pour que la police l’évacue, il aurait fallu qu’elle se fonde sur un texte ou qu’il y ait une situation d’urgence genre trouble à l’ordre public. Et bien sûr il n’en était rien. Il aurait fallu alors un jugement. Ce qu’il ne semble pas qu’elle ait eu. Les commissaires habillés sur leur 31 avec leur casquette à dorures, avaient beau interroger incrédules leur avocat après la décision de renvoi : « c’est quoi ce bazar », il faut qu’ils se rendent à l’évidence : Eh oui, il y a des lois et des procédures, eh oui les gens ont des droits !

Le DAL86 avait appelé à être présent devant le tribunal dès 9h. Un table a été mise en place avec café et viennoiseries et une distributions de tracts a été faite. Une trentaine de personnes s’est relayée toute la matinée. A midi devait avoir lieu une conférence de presse en présence de Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération Droit au logement, Mgr Jacques Gaillot. Malheureusement, ces deux soutiens ont eu un empêchement. Ils nous ont toutefois envoyé un communiqué. Et puis, il n’y a pas eu foule de journalistes… Vers 12h30 la délégation forte d’une dizaine de personnes du DAL17 est arrivée et nous avons pu prendre en commun un repas mérité.

Nous avions décidé de faire une action dans l’après-midi. Nous nous sommes donc rendus à la Mairie ou une délégation de 6 personnes est rentrée pour demander audience au maire vers 14h30 concernant louverture d’un centre d’hébergement dans l’ex-Lycée des Feuillants. Ce n’est qu’après moins d’une demie heure que la police, le commissaire Papineau avec son écharpe tricolore en tête, est arrivée pour nous annoncer que le maire ne voulait pas nous recevoir et nous faire partir. Nous avons demandé au DDSP qui semble être devenu le nouveau directeur de cabinet du maire s’il n’y avait pas quand même un élu pour nous recevoir. Il nous a dit qu’il n’était pas habilité pour nous répondre. Après un éniemme contrôle d’identité nous avons quitté les lieux.

Nous sommes alors allés au Conseil Régional pour essayer d’interpeller Michel Sapin qui y était venu pour signer des contrats d’avenir.  Arrivés sur place la police a fait fermer les grille et nous avons scandé quelques slogans. Très vite, Yves Debien Vice-Président de la Commission Permanente nous a informé qu’il était mandaté par Ségolène Royal pour recevoir une délégation des DAL86 et DAL17. Il a fait ouvrir les grilles gardées par la police et une délégation de 6 personnes est rentrée sous l’œil incrédule des policiers, surtout ceux de la BAC qui disaient : « une délégation ? C’est quoi une délégation ? ». L’entrevue à duré plus d’une heure et nous avons pu aborder tous les points qui agitent le Droit au Logement. En particulier l’hébergement, la réquisition, le logement social, la répression et le fait que ce soit la police qui gère la politique du logement à Poitiers, l’attitude scandaleuse du maire de Poitiers, le fait que le problème n’est pas le bâti mais l’accès au logement, Notre Dame Des Landes… Yves Debien nous a proposé que l’on envoie rapidement un mémorandum à la présidente de région.

Puis le Dal17 est parti à la gare pour prendre son train pour La Rochelle. Vers 18h, ceux qui restaient sont allés boire un dernier pot.

Le procès du DAL reporté : enquête sur une vidéo NR 10/11/2012

France3 12h 09-11-12. Le procès en appel du campement du 30 mars

DAL 86, 11 novembre 2012