[Poitiers] La liberté d’expression ne se demande pas, elle se prend

La liberté d’expression ne se demande pas, elle se prend

Trois personnes ont été convoquées au commissariat de police de Poitiers pour le 19 novembre par Lachèvre, un major de police et chef du quart de jour, en vue d’une audition à la suite de la participation à une manifestation non déclarée. De quoi s’agit-il ? Ce n’est pas précisé, mais cela peut être une distribution de tracts en solidarité à un copain passant en procès pour un soi-disant doigt d’honneur, un rassemblement-distribution de tracts en solidarité avec les occupants de Notre-Dame-des-Landes, une déambulation pour telle ou telle cause, tant elles sont nombreuses à nous mobiliser dans cette société ou le capital règne en maître et entend nous asservir un peu davantage chaque jour.

Bien évidemment, en période électorale certains partis peuvent coller, distribuer des tracts sur les marchés, manifester et informer en toute liberté !

Depuis quelques années, les restrictions à l’expression dans la rue se multiplient, qu’elles viennent des municipalités ou de la police. A Poitiers, jamais nous n’avons demandé la moindre autorisation pour nous exprimer dans la rue, c’est une sorte de tradition (il en est que nous respectons !).

Il est évident que ces banderilles d’intimidation plantées contre le droit d’expression sont directement liées aux projets de rénovation urbaine, qui feront de nos centres-villes des zones policées et aseptisées où la bourgeoisie et les commerçants régneront en maîtres.

Nous ne nous rendrons pas à cette convocation car nous n’avons aucune justification à fournir ni aucune information à donner.

Nous continuerons à manifester, à coller, à distribuer des tracts quand bon nous semblera si la cause nous paraît juste.

J.F. – JPD – Y., les trois convoqués

Avec le soutien du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux

Vu sur antirep 86, 19 novembre 2012