[Poitiers] Les flics mettent la pression sur un rassemblement pour la liberté de création et d’expression

NdPN : nous le relations ce matin, un rassemblement a eu lieu hier soir pour soutenir la liberté de création et d’expression, face aux menaces d’intégristes cathos et de fachos contre une pièce de Castellucci qu’ils jugent « blasphématoire ». Une personne a eu son mégaphone confisqué par les flics, qui ont aussi demandé à une autre de ne pas filmer et à une autre de ranger son drapeau…

Ce soir un nouveau rassemblement a eu lieu pour la deuxième représentation. Les flics sont allés plus loin…

Voici un témoignage, diffusé sur la liste mail du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (et ralayé ici après accord de l’intéressé).

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Ce soir mercredi 21/11, il y avait un rassemblement prévu à Poitiers, appelé par des syndicats, associations et partis, peu avant 18H pour la liberté de création et d’expression (face au rassemblement potentiel d’intégristes et de fafs).

Nous étions tout d’abord 5 devant le TAP, au niveau du croisement de la rue de la Marne et de la rue Edouard Grimaud. Deux personnes (militant au PCF) étaient assises côté TAP, trois (dont moi) de l’autre côté de la rue de la Marne. En face, plein de flics qui étaient là pour filtrer les entrées du TAP.

Les flics ont soudain traversé la rue, pour nous contrôler tous les trois (on était une fille, et deux mecs).

Un jeune policier s’est occupé de moi, avec le major L. à ses côtés (et le DDSP Papineau qui est stationné aussi quelques instants pour dire bonjour).

Ils ont commencé par m’ordonner de mettre mes mains contre le mur. J’ai demandé le motif et ils m’ont dit qu’ils avaient « toute latitude pour contrôler n’importe qui », « avec l’article « 78-2 », que je n’avais « qu’à vérifier », et que de toute façon c’était « les instructions ».

Je leur ai dit qu’ils me connaissaient, ainsi que mon adresse puisqu’ils m’avaient déjà contrôlé et qu’ils savaient où j’habitais. Le major L. a dit « moi je vous connais oui, mais mon collègue il vous connaît pas, il vient de Paris ». Bref ils me connaissaient mais m’ont contrôlé quand même (c’est pas la première fois). J’ai subi une palpation prélable de la part du jeune flic, insistante et fort désagréable. Ils m’ont fait vider mes poches, ils ont reniflé le contenu de ma bouteille d’eau et de mon paquet de tabac, et ils ont gardé mes papiers 5 minutes avant de me les rendre et de me laisser tranquille.

La copine a ensuite dû vider son sac, elle avait pas ses papelards mais ils l’ont pas embarquée pour contrôle d’identité au poste. J’ai dit que je pouvais témoigner de son identité, et là ils ont dit qu’ils la « connaissaient » elle aussi, et l’ont laissée tranquille.

Le copain a ensuite été palpé, et contrôlé, bien qu’ils le « connaissent » aussi. Selon les flics il avait un « couteau » sur lui (sans doute le truc qui lui sert à bouffer au quotidien vu qu’il est de la rue !), la copine et moi on a assuré qu’on le connaissait et qu’il faisait rien de mal, mais ils ont dit qu’il était saoûl, ils l’ont alors menotté et l’ont embarqué en bagnole. Plus tard peu à peu d’autres gens sont arrivés au compte goutte : jamais contrôlés. Pas plus que les deux personnes qui étaient là au départ, de l’autre côté de la rue (qui militent au PCF) et qui étaient pourtant toutes proches des flics.

On a fini à un peu plus d’une vingtaine environ (de ce côté-là du TAP en tout cas, apparemment y’avait quelques personnes aussi de l’autre côté). La nouvelle a circulé, l’élue municipale du NPA qui est venue sur place a été informée, et semble-t-il une journaliste a eu la nouvelle (dixit un copain du NPA).

Pour résumer : une arrestation, suite à un contrôle d’identité ciblé : deux personnes que les flics contrôlent très souvent dans la rue, plus moi (estampillé anar). Alors que les flics ont eux-mêmes affirmé nous connaître.

Sans donner de motif.

Sans contrôler aucune autre personne présente (ni les deux copines du pcf ni les gens arrivant ensuite).

Et surtout, avec un copain venu tranquillement soutenir la liberté d’expression, et finissant au poste !

C’est beau la protection de la liberté de création et d’expression par les flics.