[Paris] Profs en grève et lycéenNEs solidaires

[Lycée Balzac à Paris] Solidarité lycéenne avec la grève de leurs profs. Répression policière. Une blessée grave. ACAB

Le blocus de la cité scolaire Balzac dégénère

Un lycéen a été arrêté hier par la police pour rébellion. Deux élèves ont été blessées. La grève des enseignants se poursuit dans cet établissement du XVIIe aux classes surchargées.

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Colère et émotion hier à la cité scolaire Honoré-de-Balzac (XVIIe) à la suite des incidents qui se sont produits lors du blocage de cet établissement le matin par les élèves. Un lycéen de 17 ans a été placé en garde à vue et deux élèves ont été blessées au cours d’une bousculade.

La grève déclenchée pour la troisième fois hier par les enseignants pour protester contre les classes surchargées et le manque de moyens dans ce gros lycée et collège, situé le long du boulevard Bessières a été reconduite aujourd’hui.

Hier matin, une centaine de lycéens avait bloqué avec une chaîne l’entrée de cet établissement comptant 2000 élèves en soutien aux enseignants en grève. Un barrage filtrant avait été installé sur une entrée secondaire pour laisser passer les collégiens. Tout a dégénéré lorsqu’un policier a sectionné la chaîne pour libérer l’accès pompiers. « Les policiers ont tenté de nous repousser et ont attrapé un élève à la gorge avant de le plaquer au sol et de le rouer de coups, raconte Émile, en terminale. Puis ils l’ont menotté et emmené. Nous avons tenté de bloquer le véhicule de police en nous mettant en travers du boulevard Bessières. » Dans la bousculade, une jeune fille a eu le tibia fracturé et une autre a été légèrement blessée.

La police présente une autre version : « Le commissaire accompagné d’un gardien de la paix ont tenté de parler avec le meneur pour mettre fin au blocage, mais il les a bousculés. Le policier a été blessé à la main. » Le garçon de 17 ans a été arrêté pour rébellion, outrage et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, et placé en garde à vue. Il a été relâché en fin d’après-midi. Il comparaîtra devant le parquet des mineurs en décembre.

Alerté, l’inspecteur d’académie s’est rendu sur place dans la matinée pour tenter de ramener le calme. « Nous réclamons cinq postes de surveillants, deux postes administratifs supplémentaires et attendons qu’un poste d’infirmière soit pourvu », indique une représentante syndicale du Snes. Ils dénoncent aussi « de graves dysfonctionnements dans les emplois du temps, avec des trous et des cours qui se chevauchent » ainsi qu’un « manque de dialogue avec leur direction ». Ils ont décidé de poursuivre leur action aujourd’hui. « Les élèves sont très choqués et très remontés, poursuit la déléguée du Snes. Nous ne voyons pas comment nous pourrions gérer les classes dans ce contexte. Il va falloir que la situation évolue. »

Hier soir, à l’issue d’une réunion avec les professeurs, les parents ont décidé d’appeler à une école morte aujourd’hui et à un rassemblement jeudi devant le rectorat.

Leur presse (Christine Henry, LeParisien.fr), 9 novembre 2011.


Intervention policière musclée devant un lycée parisien

Des élèves, dont certains auraient été blessés, et des professeurs ont bloqué l’entrée du lycée Honoré de Balzac à Paris pour réclamer de meilleures conditions de travail.

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Manifestation musclée devant le lycée Honoré de Balzac à Paris (XVIIe). Les forces de l’ordre sont intervenues ce mardi pour forcer l’entrée de l’établissement scolaire, bloquée depuis le début de matinée par les professeurs et les élèves.

Ces événements font suite à une grève entamée le 3 novembre dernier par le personnel de la cité scolaire, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Pour soutenir le mouvement, des élèves ont décidé, ce mardi matin, de bloquer l’entrée de l’établissement. « Les élèves formaient une chaîne humaine devant l’entrée. Le blocus était alors pacifique », témoigne une élève de terminale.

Jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre vers 9h30 pour débloquer l’établissement. Des heurts ont alors opposé une dizaine de policiers aux manifestants. Une élève aurait le tibia cassé par une lampe torche d’un policier. Un de ses camarades, âgé de 17 ans, aurait été légèrement blessé à l’arcade sourcilière. Ce dernier a été conduit au service médico-judiciaire de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu pour faire constater ces blessures, mais aucune trace de violence n’a été enregistrée. Il a été placé en garde à vue pour « rébellion, outrage et violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». Il a été libéré à 16h10.

D’après la police, l’élève arrêté s’est montré particulièrement agressif envers les forces de l’ordre. Les lycéens de leur côté contestent la version des policiers et assurent avoir été victimes d’une violence inappropriée : coups de matraque, usage de gaz lacrymogène… Plusieurs élèves envisagent de porter plainte cet après-midi.

Leur presse (Tony David, L’Express.fr), 8 novembre 2011.


Bousculade entre lycéens et policiers

Une bousculade s’est produite ce matin devant la cité scolaire Balzac, à Paris (XVIIe), quand des lycéens ont entrepris d’empêcher la police de débloquer les accès de l’établissement, cadre d’un conflit social, a indiqué le rectorat. Un élève mineur « a été embarqué après s’être frotté avec un policier », a indiqué Philippe Fatras, inspecteur d’académie pour le second degré, qui a ajouté avoir recueilli « plusieurs versions » de la génèse de l’incident.

Ce matin, en soutien au personnel enseignant et administratif en grève contre des suppressions de postes et des classes surchargées, des élèves ont bloqué avec des chaînes les accès à l’établissement, « y compris l’accès pompiers », a précisé Philippe Fatras.

En conséquence, le proviseur a demandé l’intervention de la police qui a entrepris de couper les chaînes qui empêchaient l’ouverture des portes, a poursuivi l’inspecteur d’académie. S’en est suivie une bousculade.  Philippe Fatras a rencontré les professeurs grévistes à qui il a annoncé la création d’un poste équivalent temps plein de surveillant, « un effort conséquent en cette période », a-t-il estimé. Les professeurs en ont pris bonne note.

Leur presse (Agence Faut Payer), 8 novembre 2011.