[Pacé – 35] Evacuation du squat de migrant-e-s

La réquisition de Pacé est en cours d’évacuation !

dal 35

Seuls les militants qui ont dormi sur place ont pu accompagner de l’intérieur les migrants, ce matin : les forces de police ayant en effet été déployées autour du bâtiment vers 3h pour en interdire l’accès.

Accès interdit à toute personne militants et occupants compris. De source policière « Pour éviter les troubles liés aux éventuels opposants au relogement ». Comme quoi on peut être flic et avoir un sacré sens de l’humour !

L’expulsion en toute humanité (dixit le préfet)a ainsi pu commencer à 6h après l’arrivée des renforts de police et – saluons leur aimable collaboration – de la SNSM. Expulsion humaine donc où l’on voit arriver à nos côtés une femme qui avait gagné une nuit à la loterie du 115 et ne peut accéder à ses affaires ni espérer entrer dans le dispositif de « relogement ». Expulsion humaine où Jacques l’un des nôtres se fait sortir du bâtiment car il a osé s’exprimer lorsque les forces de l’ordre ont empêché une maman de rejoindre son bébé après être sortie pour mettre leurs affaires à l’abri. Expulsion humaine où l’on nous apprend que les chambres sont évacuées méthodiquement sans prendre en compte les indications des quelques militants sur place (personnes cardiaques, âgées, enfants asthmatiques…) Expulsion humaine où l’on voit sortir les enfants scolarisés sans leurs affaires…

Les migrants sur place repartent au compte-goutte munis d’un ticket pour se rendre à la préfecture et y découvrir leur hébergement pour ce soir. Il est 6h20 quand les premiers sortent et la préfecture n’ouvre qu’à 9h, il fait frisquet et pleut par intermittence, mais c’est un détail, reprenons. Où les personnes seront-elles hébergées ? Un communiqué en fait la liste, une vingtaine de lieux disséminés sur le département. Nous le publierons ici. Notons juste que dans le dispositif figurent comme d’habitude des lieux d’hébergement où les migrants ne pourront trouver refuge que pour la nuit (hôtels, foyers… ), des lieux reculés qui vont un peu plus leur compliquer un peu plus la vie si besoin était (Québriac, Bain sur Oust..)

Nous regrettons bien évidemment : - que cette expulsion ait eu lieu aujourd’hui 27 novembre alors que les travaux du bâtiment ne commenceront que fin janvier prochain. - cette dissémination qui va nuire en particulier à la scolarité des enfants. - les solutions provisoires uniquement destinées à une communication plus « propre » (pour rappel après l’expulsion du 180, rue de Fougères, beaucoup parmi les chanceux qui avaient été « relogés » n’avaient en fait obtenu que 3 nuits d’hôtel).

Nous vous donnons rendez-vous à 16h pour faire le point sur les situations et faire pression pour essayer de trouver des solutions pour les laissés pour compte. Le lieu sera communiqué ultérieurement.

Les premiers articles sont déjà parus :
Le Mensuel de Rennes.
Ouest France.

DAL 35, 27 novembre 2012

La CNT 35 dénonce l’expulsion de Pacé

Le squat de Pacé a été expulsé en ce jour du 27 novembre 2012.

Malgré les belles paroles, la préfecture expulse manu militari des personnes  pour qui il n’existe pas assez de solutions d’hébergement et de logement sur le territoire de l’Ille-et-Vilaine. Ces familles qui ont commencé à se poser sur la région rennaise, ces enfants qui allaient à l’école  sont encore une fois déplacés, contraints et forcés.

La ville de  Rennes de son côté, expulse des squats en plein hiver sous de faux  prétextes de salubrité, mettant elle aussi des familles à la rue en  sachant pertinemment que les propositions de relogement ne vaudront que pour trois jour, avant un retour en squat faute de places suffisantes.

jeudi soir, le Conseil Communautaire (majorité et opposition), a voté un vœu, en direction du Ministre de l’Intérieur , au sujet « des personnes en  grande détresse, quelle que soit leur nationalité, qui se trouvent sur  le territoire sans solution d’hébergement ». Pour autant, la conclusion  de cette déclaration fait porter la responsabilité du manque de place  aux migrants.

Les salariés des différentes structures d’accueil  d’urgence et de réinsertion le constatent au jour le jour : le manque de place vaut pour toutes les populations.

Mettre en avant la  responsabilités des migrants sur cet état de fait est un mensonge  éhonté. La baisse des budgets alloués aux dispositifs d’urgence a été  constante ces dernières années :

* au niveau national, les fonds pour l’insertion ont diminué de 35% en 2009 ; * l’urgence sociale a subi en 2010 une restriction de moitié de ses budgets ; * en 2012, à nouveau une baisse de 15 % pour l’insertion et 10 % pour l’hébergement.

Dans le même temps, sur l’Ille-et-Vilaine, le constat est que malgré une  augmentation des appels au 115, seulement 40% de ces demandes ont obtenu une réponse positive.

L’Union Locale CNT 35 dénonce cette collusion politique qui essaie de faire porter la responsabilité de  cette pénurie à une population. Elle s’associe aux revendications des  travailleurs de l’urgence sociale et de l’hébergement, qui exigent des  moyens conséquents, autant humains (personnels formés) qu’en terme de  logements et/ou d’hébergements adaptés aux situations individuelles  rencontrées dans leurs associations.

UL CNT 35

Vu sur Rennes infos, 27 novembre 2012