NdPN : des nouvelles d’un juge déjà connu pour l’affaire des confettis…
Un magistrat épinglé pour sa partialité
Les magistrats retrouvent souvent à la barre des tribunaux de vieux clients. C’est la loi du genre. Ainsi, un juge d’application des peines amené à statuer sur le sort judiciaire de certains condamnés peut aussi conduire des audiences correctionnelles. Il retrouve alors parfois des personnes dont il a converti le sursis en prison ferme si les engagements n’ont pas été respectés. C’est ce qui pendait au nez de Kevin. Interpellé en mai dernier par les policiers de Poitiers pour ivresse au guidon d’un scooter, il avait été placé en garde à vue. Le JAP (juge de l’application des peines) qui suivait Kevin avait été sollicité pour émettre un avis sur son comportement face à ses obligations judiciaires. Le juge Leclerc estimait qu’il était « incompatible avec un suivi en milieu ouvert ». Quand il a été jugé en août dernier pour son affaire d’ivresse, Kevin est tombé sur le même juge ! Il l’a condamné à deux mois… de prison ferme. Une sanction jugée démesurée par l’avocat de Kevin, Me Aurélien Bourdier. Il vient d’obtenir de la cour d’appel l’annulation du jugement rendu et une relaxe partielle. La peine de Kevin a été ramenée à des jours amende. Mais surtout, l’arrêt relève que le « doute du prévenu sur l’impartialité de son juge était fondé par les circonstances et aurait dû amener M. Leclerc à renvoyer l’affaire devant un autre juge ».
Nouvelle République, 10 décembre 2012