[Poitiers] Congrès Vinci : contrôles d’identité aux abords du palais des congrès

Un beau petit déploiement sécuritaire ce jeudi matin au palais des congrès du futuroscope de Poitiers, à l’occasion du congrès Vinci énergie, contre lequel le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a appelé à se rassembler. Beaucoup de vigiles ont été vus dans le palais des congrès. Aux abords, la gendarmerie nationale contrôlait les pass des congressistes et patrouillait en voitures.

Plusieurs personnes attendant sous un arrêt de bus ont ainsi vu leur identité contrôlée par des gendarmes près du palais des congrès. Sur demande des personnes contrôlées qui exigeaient un motif, le maréchal des logis-chef qui dirigeait le contrôle d’identité a répondu qu’il y avait une réquisition du procureur. Après beaucoup d’insistance pour examiner ce papier, le gendarme a fini par accepter de montrer le papier de réquisition du procureur de la république. Surprise : il s’agissait d’une autorisation à mener aujourd’hui contrôles d’identité et fouilles de véhicules, aux abords du palais des congrès, pour recherche d’armes et d’explosifs [sic] !

Or les seules armes dangereuses sur place, ainsi que l’ont fait remarquer les personnes contrôlées, étaient en possession desdits gendarmes, sous la forme de pistolets. Ajoutons qu’au sujet des « explosifs », ils seraient plutôt à chercher sur le chantier de la LGV Vinci juste à côté, qui utilise des mines ! Quant aux personnes ayant des connaissances en explosifs, elles seraient éventuellement à trouver parmi les congressistes de Vinci, où se sont peut-être rendus quelques ingénieurs des mines…

Ceux de l’Etat PS-Vinci qui agitent le hochet de la menace « violente » des opposants à leurs projets aussi pharaoniques que débiles, sont les seuls à utiliser la violence de façon systémique, et entendent en détenir le monopole pour l’exercer au quotidien. Pour reprendre Max Weber, l’Etat moderne se définit par le monopole de la violence physique légitime… et de la violence symbolique, pour reprendre Bourdieu. Avec des décisions de chantiers inutiles, coûteux, écologiquement et socialement destructeurs, à Notre-Dame-des-Landes comme à Poitiers comme partout ailleurs… prises au-dessus des gens priés d’aller se faire voir ailleurs par les vigiles surarmés du Capital et de l’Etat.

On ne lâchera rien, car la solidarité est notre force.

Pavillon Noir, 13 décembre 2012

Mise à jour : un deuxième rassemblement était appelé cet après-midi pour 16H30. A nouveau des contrôles d’identité : deux personnes auraient été embarquées à Jaunay-Clan, car elles n’avaient pas sur elles leurs papiers.

Mise à jour : les deux personnes sont sorties du poste le soir même