Le Monde Libertaire N°1693 (du 17 au 23 Janvier 2013)

NdPN : après quelques vacances, le monde libertaire hebdo revient en kiosques. Diffusion militante à prix libre ce samedi de 11H à 12H devant le parvis de Notre-Dame la grande à Poitiers. Un exemplaire sera laissé au biblio-café (rue de la cathédrale) pour consultation libre. Comme d’habitude, trois articles sont d’ores et déjà consultables en ligne sur le site du Monde libertaire (voir les liens internet dans le sommaire ci-dessous). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire N°1693 (du 17 au 23 Janvier 2013)

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«La voilure a été augmentée créant un yacht plus confortable et plus performant. » – Corto Maltese

Sommaire du Monde Libertaire

Actualité

Sept mois, c’est trop, par le groupe Salvador Seguí, page 3

Non à un nouvel AZF, par le Groupe de Martigues, page 4

Presstalis en grève, par le groupe Salvador Seguí, page 4

Des nouvelles de PSA, par S. Larios, page 5

La météo glacée des syndicats, par J.-P. Germain, page 6

Viol contre les pauvres en Inde, par P. Sommermeyer, page 7

La Chronique néphrétique, de Rodkol, page 8

Arguments

À propos d’euthanasie, par P. Schindler, page 9

Variations sur la volonté de mourir, par G. Novellino, page 10

Pour une agriculture écologique, par J. Langlois, page 12

Une mauvaise définition du mot «matérialisme », par N. Potkine, page 14

International

Un point lumineux sur le mouvement anarchiste, par B. Morris, page
15

Expressions

Un anarchiste précurseur, par J.-M. Raynaud, page 18

Trous de mémoire, par R. Pino, page 19

Sacco et Vanzetti mis en scène, par Béa, page 20

À propos d’un gros couillon, par L. Lestran, page 21

Mouvement

Commuiqué des Relations extérieures, page 22

La Radio, page 22

L’Agenda des anars, page 23

Illustrations

Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Nemo, LaSala, Riri

Editorial

L’année commence très bien. À preuve ces révélations datées du lundi 7 janvier, par notre confrère Daniel Schneidermann, bien timidement relayées par le Washington Post, un journal de France 2 et L’Humanité – bien sûr, les autres, les télés, tabloïdes, les médias à la solde n’en ont pipé mot. En effet, une fracassante nouvelle circule dans les salles de rédaction bien informées, celles qui se préoccupent davantage de l’avenir de notre planète que des frasques russophiles de Depardieu ou des exigences éléphantesques de Brigitte Bardot. Attention, on se tient bien, ça vaut son pesant de nougat : deux économistes du sacro-saint FMI, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, pour ne point les nommer, ont révélé dans un très sérieux et très officiel document de 44 pages que les «experts économiques», et à leur suite les dirigeants politiques du monde entier «se sont trompés en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe ». Le FMI se serait planté dans ses prédictions du fait d’un «mauvais coefficient de calcul » malencontreusement introduit dans son logiciel à lire l’avenir ce qui lui a fait «sous-estimer l’impact négatif des politiques d’austérité sur la croissance ». Ce regrettable bug l’aurait empêché de réaliser que « l’austérité assèche la demande », et tue du même coup dans l’oeuf toute velléité de croissance économique. Ce que quelques «dissidents» de la doxa néolibérale en vogue, comme Paul Krugman, s’entêtent à répéter: «En économie, mes dépenses sont tes revenus, et mes revenus sont tes dépenses.» Ce que tout élève de CM2 est capable de comprendre, pourrait-on ajouter. Il aura fallu qu’un expert se lâche pour qu’enfin – à contrecourant des sempiternels et absurdes titatas – quelqu’un ose se dire que «le roi est nu» et qu’en régime néolibéral l’austérité ne peut signifier que chômage, inégalités, misère, licenciements pour la majorité des gens. Pan dans l’oeil des dévots du serrage de ceinture, des gouvernants peu ou prou élus d’Europe et d’ailleurs. Pan sur le bec de la Parisot, du Medef et des tenants de l’austérité, suintants de suffisance, qui, à tour de bras, délocalisent, flexibilisent, réduisent les voilures. Pan sur le nez des pervers sectataires de la crise, qui assoient leurs pouvoirs sur l’infantilisation des exploités. Pan dans le ventre des affameurs donneurs de leçons, des prédicateurs alarmistes aux cerveaux en forme de bourses, des licencieurs professionnels pourris de bonne conscience, des experts autoproclamés en malheur, des agences de notation autoréalisatrices, des prédicateurs de tout poil et de leurs gurus. Pan dans la trogne des adorateurs d’équilibre budgétaire et de leurs bêlantes dupes.