NdPN : le rouleau-compresseur des licenciements poursuit le massacre social dans la Vienne. Témoignages.
Clap de fin pour les sociétés Debuschère et Bourguignon
Les trois mois de poursuite d’activités suite à la liquidation judiciaire des entreprises de Chasseneuil-du-Poitou n’ont pas suffi à trouver un repreneur.
Le miracle n’a pas eu lieu et le sursis n’aura été que de trois mois pour les entreprises Debuschère et Bourguignon. Aucun repreneur ne s’est manifesté et les 85 salariés qui restent font l’objet d’une procédure de licenciement. Rachetées en 2010 et 2011, par le groupe BH, les deux sociétés poitevines spécialisées dans le ravalement de façade, les peintures et les plaques de plâtre se sont vues prononcer une liquidation judiciaire au mois d’octobre dernier avec la possibilité d’une poursuite d’activités jusqu’au 29 janvier 2013. Une situation dont les présidents du groupe BH, Valéry Blandin et Marc Hayoun, disaient à l’époque qu’elle était due au fait que le Crédit agricole n’aurait pas tenu ses engagements concernant des lignes de financement à moyen terme.
« Personne ne s’est soucié de nous »
« Nous les avons crus à ce moment-là, confie Michel Chevalier, 51 ans, salarié chez Debuschère et représentant du comité d’entreprise. Mais ils nous ont menti, et nous ont abandonnés peu après, comme tout le monde d’ailleurs car que ce soit les politiques ou les décideurs, personne ne nous a soutenu. Nous avons même été enfoncés par certains de nos clients du domaine public. Nous aurions souhaité que les choses bougent après cette liquidation. La société Debuschère est quand même étroitement liée au département depuis longtemps. C’était une grande entreprise. » Dès le mois de novembre les salariés ne se font plus aucunes illusions. Après les différents plans, près de 135 d’entre eux ont déjà quitté les deux entreprises souvent dans le cadre de départs volontaires et négociés. « Nous avions toujours un peu d’espoir qu’il y ait un repreneur, mais la seule proposition qui a été faite n’était pas crédible et ne gardait que 22 salariés. Nous serions passés d’un voleur à un autre. » Désabusé, Michel Chevalier, a assisté hier après-midi à sa première réunion de Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) chez Pôle emploi. « C’est dur mais je pense que nous devons regarder de l’avant. Seuls trois ou quatre administratifs qui doivent finaliser les documents et les salariés protégés, dont je fais partie, n’ont pas reçu leur lettre de licenciement, mais j’espère que ça ira vite maintenant afin de pouvoir rebondir dans les meilleurs délais. »
Delphine Léger, Nouvelle République, 30 janvier 2013