Le Monde Libertaire n°1695 (du 31 Janvier au 6 Février 2013)

NdPN : le Monde Libertaire n°1695 est sorti ce jeudi en kiosques. Comme d’hab, vous pouvez aussi vous le procurer en nous écrivant, ou en venant le prendre à prix libre de 11H à 12H au marché Notre-Dame ce samedi (devant le parvis de l’église, il suffit de repérer le drapeau noir !). Un exemplaire sera aussi laissé en consultation libre au Biblio Café (rue de la Cathédrale à Poitiers). Dans le sommaire ci-dessous, 3 articles sont consultables en ligne sur le site du Monde Libertaire (cliquer sur les liens). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n°1695 (du 31 Janvier au 6 Février 2013)

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« En calquant leur conduite sur celle de leurs ennemis, ceux qui se présentent et se pensent comme les promoteurs d’un monde nouveau, perdent leur coeur et le sens de la légitimité de leur combat. » – Mato Topé

Sommaire du Monde Libertaire n°1695

Actualité

Honni soit qui Mali panse, par P. Sommermeyer, page 3

Fait froid, par P. Schindler, page 5

La météo ouraganesque de J.-P. Germain, page 6

Les dessous de PSA (suite), par S. Larios, page 7

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 8

Arguments

Un livret « tendance », par L. Labosse, page 9

Pan dans la laïcité, par Michel, page 10

Retour sur Fukushima, par Frédéric, page 12

International

Pas douce, la vie au Niger, par N. Potkine, page 14

Censure cubaine, par D. Pinos, page 15

Expressions

André Léo, une féministe, par H. Lenoir, page 17

Victor Serge, tel qu’en lui-même, par F. Roux, page19

Une belle et bonne toile, par M. Topé, page 21

Mouvement

Communiqué de la Fédération anarchiste sur la guerre au Mali, page 22

L’agenda des amis du Monde libertaire, page 23

Illustrations

Aurelio, Kalem, Krokaga, Manolo-Prolo, Nemo, RNST, Slo.

Editorial du Monde Libertaire n°1695

Déjà un mois de guerre, et on peut supposer, si l’on a quelque confiance dans la vaillance des troupes engagées et dans la qualité de leur équipement made in France (qui fait la fierté de nos exportateurs et le bonheur des assassins) que la viande humaine s’est accumulée de façon satisfaisante dans les charniers. Seulement voilà, impossible de dire si les munitions tricolores ont coupé plus de mains et de pieds que les bouchers de la charia, impossible de savoir le nombre de fanatiques terroristes qui ont rejoint le Walhalla islamique, combien de simples passants pulvérisés au bénéfice du doute, d’enfants rôtis dans leur maison incendiée. Seul bilan, côté troupes coloniales : un pilote d’hélico le premier jour, et trois pioupious morts à cause de la neige.
En guise d’information, on n’a que ce que l’armée française veut bien nous donner : rien. Cochons de civils, vous n’avez rien à voir dans les affaires sérieuses de vos généraux. Et ne comptez pas sur le chef des armées, le président de la République, pour vous défendre, car il est pire que complice de ce silence, il en est l’organisateur. On veut une guerre, pour cimenter la nation dans la haine de l’étranger et planquer une politique intérieure définitivement antisociale. On ne veut pas que le doute s’installe, que l’infâme « bonne conscience de gauche » instille son poison dans l’union sacrée. La France doit bombarder près de Tamanrasset pour fermer les usines à Dunkerque.
Voilà donc en train de se dérouler, en notre nom à tous, une campagne meurtrière dont nous ne saurons rien. Les principaux médias, télévisés en particulier, nous donnent le spectacle affligeant auquel ils nous ont habitués. Léchage de godillots, communiqués cocardiers, foules en liesse acclamant les libérateurs, glorification de l’armée, fascination pour la boucherie. D’information, point.
Jamais. Le prétendu « quatrième pouvoir » est toujours le valet du premier, l’État.
L’armée et les industriels de l’armement trouvent toujours des raisons de justifier, même en période de crise aiguë comme maintenant, le poids monstrueux dont ils pèsent sur la population, les crédits gigantesques qu’ils consomment sans produire rien d’utile, en détruisant, même. Si l’ennemi n’existe pas, ils le fabriquent bien effrayant. Dans les faits, avec cette poignée de fanatiques religieux qu’on excite continuellement en guerroyant un peu partout et en semant l’injustice ; dans les têtes, avec la propagande incessante qui paralyse le jugement critique. Nous vous disons, nous : l’ennemi est dans notre propre pays, et il gouverne sans avoir jamais été élu.