[Fontenay] Un nouveau squat évacué, les okupants relâchés… et un article moisi de la presse bourgeoise

Le squat d’anarchistes évacué et muré

Onze personnes issues de la mouvance anarchiste ont été interpellées puis relâchées hier matin. Depuis février, ces jeunes occupaient une ancienne école privée tout près du RER.


FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.

FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville. | (LP/L.P.)

On aperçoit à peine du mobilier, des restes de soirées arrosées et des tags au-dessus du mur en parpaing que deux entrepreneurs montent à la hâte. Quelques heures après l’évacuation du squat de l’ancienne école privée protestante Jeanne-d’Albret, place Moreau-David, à Fontenay, le quartier a retrouvé son calme.

Hier à l’aube, une cinquantaine de policiers prennent possession des lieux, tandis que leurs collègues sécurisent le quartier. Le squat où ont vécu une cinquantaine de jeunes depuis le 27 février n’en compte que 11 hier matin. Sans aucune rébellion, ils ont été interpellés et conduits au commissariat pour de simples vérifications d’identité. Cette évacuation fait suite à la décision du tribunal d’instance du 17 octobre afin que le propriétaire privé récupère cette ancienne école située juste en face de la gare du RER à Fo ntenay-sous-Bois. L’école, elle, était fermée depuis trois ans et le propriétaire était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.

Fini les débats et les soirées à thème

Les jeunes squatteurs, tous âgés de 18 à 25 ans environ, ont été autorisés à récupérer leurs affaires personnelles avant que les entrées menant à cette grande bâtisse bourgeoise soient toutes fermées. Fini donc les débats et soirées à thèmes qui avaient lieu environ une fois par mois. Début septembre, évoquant l’éventualité d’une expulsion, l’un des jeunes squatteurs se désolait sur un blog : « On cherche à détruire le (peu!) d’autonomie que nous avons construit face à ce monde marchand en se réappropriant cette maison laissée à l’abandon. » Déjà, le 1er septembre, l’électricité avait été coupée dans la maison, ce qui avait entraîné la colère des squatteurs.

L’évacuation rassure les riverains. « Je n’osais plus passer devant pour aller au bois de Vincennes, surtout le soir, quand on voyait des véhicules passer autour tout doucement, parfois balançant des sacs par-dessus le mur », raconte Rose, en promenant ses deux petits chiens. « On y voyait souvent des banderoles et des tags, du genre « A bas le patronat », et ils étaient très bruyants, c’était pénible, ajoute Michèle, retraitée. Il y avait toujours des poubelles qui traînaient, ça faisait sale. Je suis contente que le quartier retrouve le calme et qu’ils arrêtent de dégrader cette si belle demeure. »

Leur presse – Le Parisien, Laure Parny, 15 novembre 2011