NdPN : Après l’annonce de la fermeture de Rotomega (pour des intérêts de type purement financier) et donc du licenciement des salarié-e-s, alors que cette imprimerie affiche des profits : craintes de licenciements dans d’autres boîtes appartenant au même groupe capitaliste… Quant au choix stratégique des salarié-e-s de Rotomega d’en appeler aux politiques, cela sera-t-il suffisant ? On en doute, vu ce qu’a donné cette stratégie dans tant d’autres boîtes.
L’imprimerie Rotoméga en appelle aux pouvoirs publics
L’imprimerie Rotoméga à Naintré ne veut pas mourir. Elle “ exige une table ronde ” avec “ les salariés, les syndicats, la direction et les politiques ”.
Après le coup de massue, le coup de colère. Les salariés de Rotoméga, cette imprimerie de à Naintré dont on a annoncé il y a un mois la fermeture aux 25 salariés pour fin mars 2014, poursuivent leur bras de fer avec leur direction et le groupe hollandais de presse qui les a rachetés voici un an et demi.
Un rendez-vous prévu à la sous-préfecture
L’expert-comptable, désigné dans le cadre du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi), a rendu un rapport qui va dans le sens des salariés, d’après Manuel Da Silva, délégué syndical CGT : « Dans ses conclusions, le rapport conclut que la raison économique de la fermeture ne tient pas. Comme on le dit depuis le début, Rotoméga est viable et n’a pas de dettes. » Les salariés n’ont pas l’intention de baisser les bras. Ils vont interpeller « les pouvoirs publics et politiques ». « On rencontre la semaine prochaine, M. Renard, commissaire au redressement productif en Poitou-Charentes, et la sous-préfète de Châtellerault. Le but, c’est d’obtenir, on l’exige, une table ronde avec les salariés, l’actionnaire, la direction, les représentants syndicaux et les politiques », annonce Manuel Da Silva et Patrick Chatet, secrétaire général du livre CGT Vienne. Ce dernier fulmine contre « cet actionnaire hollandais » qui, « pour des raisons financières », décide de « fermer un site et de délocaliser la production française à l’étranger, en l’occurrence en Roumanie. » « On n’est pas sur une stratégie de résignation. De telles décisions sont scandaleuses ! » Le credo des salariés est clair : « On veut sauver l’entreprise et les emplois. Ceci étant dit, on va participer à la négociation du plan social mais on va être extrêmement exigeant sur le niveau de celui-ci. »
Frédéric Martin, de la UD CGT, dit craindre également des « menaces » qui pèseraient sur Mégatop (26 salariés) et Mégastar (98), deux entités voisines situées sur le même site. « Pour Mégatop, le contrat des couvertures prend fin 2014, alors que la fermeture de Rotoméga est annoncée pour fin mars 2014… », laisse entendre Manuel da Silva, délégué syndical CGT Rotoméga.
D.F., Nouvelle République, 119 juin 2013