[Montmorillon] Trier et réduire les déchets, ou abolir le capitalisme ?

NdPN : où l’on constate une fois de plus que le développement durable, c’est faire gérer aux prolos « responsables » toute la merde produite par les industriels, si possible en leur faisant se serrer la ceinture… A croire que les responsables de la destruction planétaire ne seraient pas à chercher chez les capitalistes, mais dans nos attitudes de consommation. Comme si elles n’étaient pas dictées et imposées ! Il s’agit pour les industriels de faire peser tout le coût des retombées de leurs productions toxiques sur les populations, incitées à trier et contraintes de payer des syndicats de gestion de déchet via leurs impôts. Ce discours « durable », sponsorisé par les pollueurs, est désormais martelé dans le crâne des mômes, avec une formation spécifique nommée « licence professionnelle Coordination de projets en éducation à l’environnement pour un développement durable ». Ou comment, à coups de « kit pédagogique », monter en kit le citoyen modèle… et la destruction sociale et environnementale durable.

Écoles : des goûters zéro déchet !

Les écoles communales de Sillars et Montmorillon (Ville Haute) ont participé aux tests pour la création d’une mallette pédagogique « trier c’est bien, réduire c’est mieux ! » lancée à l’initiative du SIMER. Au cours des mois de mai et juin, du matériel pédagogique a été fourni aux enseignants qui ont pu mener des animations en toute autonomie : éducation au tri (complétée par la visite de l’éco-pôle de Sillars) et surtout incitation à la réduction des déchets, à l’école comme à la maison, pour les élèves du CE2 au CM2.

Elsa Kammacher, étudiante en LP CEEDDR*, conceptrice de la mallette, coordonne la mise en place des tests : « Nous avons sensibilisé les enfants au cours d’ateliers et de jeux destinés à les mettre en face de situations concrètes, explique-t-elle, pour finir, nous avons organisé un Goûter zéro déchets : les élèves doivent apporter des collations et des boissons qui produisent le moins d’emballages possibles, par exemple des gâteaux faits maison plutôt que des biscuits emballés individuellement, de l’eau dans des gourdes plutôt que dans des bouteilles jetables, etc. » Jaël Monvoisin, institutrice à Sillars, souligne : « Le goûter est une manière conviviale de clore ces ateliers tout en mettant en pratique ce qui a été appris. » Après ces tests réussis, le kit « trier c’est bien, réduire c’est mieux ! » devrait être finalisé pour la rentrée 2013. Le SIMER le proposera alors aux enseignants concernés.

*Licence professionnelle : Coordinateur de projets en éducation à l’environnement pour un développement durable.

Nouvelle République, 19 juin 2013