[Notre histoire] Il y a 70 ans : Konstantinos Speras assassiné par des partisans communistes

Le 14 septembre 1943, assassinat de Konstantinos SPERAS par des partisans communistes.

Konstantinos Speras

Figure importante de l’anarcho-syndicalisme grec.

Fils d’un marin, il est né en 1893 sur l’île de Serifos. Orphelin il sera adopté par Theofilos Speras. A 14 ans    (1907) il est à Alexandrie (Egypte) et étudie à l’Ecole française des Frères. C’est en Egypte, où il commence à travailler dans le tabac qu’il entre en contact avec les anarchistes, principalement des immigrants italiens et grecs.

De retour en Grèce, il commence à militer, et est en mars 1910 un des fondateurs du « Centre des travailleurs d’Athènes », il est ensuite menbre du « Centre Socialiste d’Athènes ». En mars 1914, à Kavala, il prend part à la grève des travailleurs du tabac, durant laquelle il est arrêté et emprisonné. En 1916 de retour à Serifos, il y crée  un Syndicat  des mineurs dont il prend la tête. Devant l’intransigeance patronale face aux revendications des mineurs une  grève éclate en août 1916, mais celle-ci est réprimée dans le sang. Le 21 août, les affrontements entre mineurs et la troupe feront huit morts (dont quatre mineurs) et une douzaine de blessés. Speras est arrêté et emprisonné avec d’autres  grévistes. Durant son séjour à la prison de Syros, puis en Crète (où il est transféré en 1917), il fera un récit de ces événements qui sera publié en 1919 : « La Grève de Serifos ».

En août 1918, à Ermoupoli, sur l’île de Syros, il prendra part à la création de la « Société du Travail Educatif »   qui publiera le journal « Ergatis » (Travailleur) organe du Centre ouvrier des Cyclades.

Il participe,  en tant que membre du Comité de supervision, à la création de la « Confédération Générale du Travail Grec » (GSEE)     qui tient son 1er Congrès les 21-28 octobre 1918.  Représentant la tendance anarcho-syndicaliste et antiparlementariste, il va rapidement se heurter à la tendance socialiste réformiste et politicienne du Parti socialiste (SEKE) qui est créée un mois plus tard, et dont il fera parti, avec les autres anarcho-syndicalistes,  avant d’en être  expulsé en avril 1920.

Le 17 mai 1920, Speras   est de nouveau arrêté et emprisonné.

Début octobre 1920, il assiste au 2ème Congrès syndical de la « GSEE », Il s’y  prononce   contre l’adhésion à la 3ème Internationale (ce que les communistes ne lui pardonneront pas) et pour plus de démocratie directe. En 1921, il est élu secrétaire de la Fédération des Travailleurs du Tabac, il crée également le groupe « Nea Zoi » (Nouvelle Vie) qui publiera à partir de mars 1921 un journal du même nom et qui donnera naissance durant l’hiver 1922 à un parti d’extrême-gauche « Le Parti Indépendant des Travailleurs »(AEK).

En novembre 1921, suite à la grève des travailleurs du Tramway, Speras est encore emprisonné.

Le 28 mars 1926, lors du 3ème Congrès de la GSEE,  sous la pression des communistes (qui se déchaînent contre lui jusqu’à l’empêcher de trouver du travail), Speras est exclu du syndicat.  Il travaillera à partir de 1930  dans la compagnie des chemins de fer d’Athènes, où  il prendra  part à des mouvements de grèves.

Il sera emprisonné ou exilé plus d’une centaine de fois durant sa vie : la dernière fois dans la prison de l’île de Skopelos, durant de la dictature Metaxás (1936-1941),   où  il échappera de peu à la mort. Durant l’occupation  de la Grèce, il vivait avec sa famille à Metaxourgio. Le 14 septembre 1943, des partisans de la guerilla   communiste viendront l’arrêter. Ils le décapiteront peu après  et feront disparaître son corps.

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