[Rennes] Mutilation au flashball : La Cour d’Appel de Rennes confirme la relaxe du policier, les policiers empêchent les parties civiles d’assister au délibéré

Mutilation au flashball : La Cour d’Appel de Rennes confirme la relaxe du policier, les policiers empêchent les parties civiles d’assister au délibéré

Hier, vendredi 11 octobre 2013, la Cour d’Appel de Rennes a rendu sa décision. Les magistrats confirment la relaxe du policier Mathieu Léglise.

Ce policier, volontaire pour expérimenter le LBD40, un flashball nouvelle génération, avait fait usage de son arme lors d’une manifestation lycéenne le 27 novembre 2007. À la suite de ce tir, Pierre, un lycéen alors âgé de 16 ans, perdait l’usage d’un œil.

S’en suivent six années de bataille juridique afin que ce policier réponde de son acte. Mais en avril 2012, Mathieu Léglise est relaxé dans un tribunal de Nantes encerclé de policiers. Vendredi 11 octobre, au Parlement de Bretagne de Rennes, nous sommes une dizaine venus soutenir Pierre, mais aucun d’entre nous ne pourra entrer dans la salle d’audience où est prononcé le délibéré. Le juge ne veut pas que l’on perturbe la cérémonie et une quinzaine de policiers, venus spécialement pour nous, nous empêchent d’y assister, sous prétexte que la salle est complète. Ni Pierre ni la Ligue des Droits de l’Homme, partie civile, ne pourront assister au délibéré.

Nous apprenons par une secrétaire que la Cour d’Appel de Rennes confirme la relaxe de Mathieu Léglise.

Nous, collectif de soutien, sommes atterrés par le déroulé de la matinée d’hier.

D’une part, nous sommes scandalisés par l’attitude des magistrats qui, face à dix personnes, ont eu recours à des policiers pour interdire l’accès à la salle d’audience. Il n’existe aucun motif valable pour justifier une telle décision. Comment encore parler de justice lorsque celle-ci, arbitrairement, prend de telles décisions ?

D’autre part, nous refusons d’admettre que l’on puisse impunément mutiler un adolescent, que la justice confirme une impunité inquiétante des forces de l’ordre. Pierre n’est qu’un nom, sur la longue liste des victimes de violences policières.

Nous apportons notre total soutien à tou-te-s les blessé-e-s et mutilé-e-s par les représentants de la violence publique.

Le collectif de soutien de Pierre

Vu sur le Jura Libertaire, 14 octobre 2013