[86] Rassemblements contre la réforme des retraites

Retraites: cinq cent à Chatellerault et autant à Poitiers

A Poitiers comme à Chatellerault, la manifestation contre le projet de réforme des retraites n’a pas été aussi suivie que prévu. La faute au mauvais temps ?

Mise à jour : 16h30

Ils étaient 2 à 3 fois moins que lors de la première manif, le 10 septembre, mais, malgré la pluie, ils étaient tout de même 500 dans la rue ce mardi matin à Châtellerault contre la réforme des retraites. Des salariés de nombreuses entreprises avaient répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires (Aigle, Coop Atlantique, fonderies, Snecma…), ainsi, pour la première fois, qu’une trentaine de jeunes. « On est contre cette réforme dans l’état où elle est, souligne Alain Delaveau, de l’intersyndicale. C’est les salariés qui vont trinquer avec toutes les aides qu’ils vont donner aux grands donneurs d’ordre, tous ces actionnaires. On veut partir à soixante ans en bonne santé. Sur Châtellerault, les entreprises convoquent les anciens pour des ruptures conventionnelles en leur disant qu’ils sont trop vieux, qu’ils ne sont plus rentables. C’est en contradiction la loi, qui prévoit de garder les anciens jusqu’à 62 ans. Les entreprises n’en veulent pas! »

Après un rassemblement sur l’Esplanade François-Mitterrand, les manifestants ont défilé boulevard Blossac. On devrait en retrouver certains cet après-midi au stade Rebeilleau à Poitiers, où un rassemblement est prévu à 14h30.

« Nous en avons marre, ce sont toujours les mêmes qui sont mis à contribution »

La pluie n’a pas émoussé le courage de quelque 500 personnes venues à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires, cet après-midi au stade Rebeilleau à Poitiers. Tous dénoncent le projet de réforme des retraites, jugé « injuste » par Eric Plat, secrétaire général de la CGT Henri-Laborit. « Ce projet ne répond pas à la pénibilité rencontrée dans le milieu hospitalier. Une aide-soignante, à 62 ans, ne peut plus porter de patients et soutenir la même charge de travail, avec des horaires parfois difficiles », ajoute ce dernier. Le ras-le-bol est également palpable auprès des salariés de la Sécurité sociale. « Nous en avons marre, ce sont toujours les mêmes qui sont mis à contribution. Nous le voyons bien à la Sécurité sociale, ceux qui viennent sont en difficulté et ce sont souvent des jeunes. L’Etat épuise un système social que beaucoup nous envient« , déplore Carole Delage, secrétaire adjointe CGT-CPAM.

Les syndicats espèrent pouvoir porter le mouvement jusqu’à la fin de l’année si le projet n’est pas modifié.

Alain Grimperelle et Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 15 octobre 2013