Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Grèce] Résidence du président caillassée

[Grèce] Résidence du président caillassée

 Une trentaine de jeunes ont lancé des pierres aujourd’hui contre la résidence du président grec Carolos Papoulias dans le centre d’Athènes, causant de légers dégâts au bâtiment, a-t-on appris de source policière.

Carolos Papoulias, âgé de 82 ans, qui a été pendant de nombreuses années ministre des Affaires étrangères dans des gouvernements socialistes, est l’un des hommes politiques les plus respectés en Grèce. Sa popularité a cependant été sérieusement écornée après qu’il eut été accusé au cours des six derniers mois de se plier aux injonctions de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en œuvre d’un sévère plan d’austérité pour faire face à la crise de la dette.

Le Grèce mène actuellement de rudes négociations pour obtenir de ses créanciers publics l’effacement partiel de sa dette, mais elles sont conditionnées à un autre accord, qu’elle doit conclure avec ses créanciers publics (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Pour lui octroyer un nouveau prêt international de 130 milliards de dollars, ces derniers exigent des partis représentés dans le gouvernement grec de coalition des engagements sur des mesures d’ajustement structurel, au-delà des élections générales anticipées prévues ce printemps.

Leur presse (Agence Faut Payer, 4 février 2012)

[Poitiers] Victoire pour la famille Diallo-Cissé !

La lutte et la solidarité payent ! Et la lutte et la solidarité continuent, pour tou-te-s les migrant-e-s fait-e-s « sans-papiers » par la préfecture !

 Enfin une victoire pour la famille Diallo-Cissé !

 Article 1er : Annulation de l’Obligation de Quitter le Territoire Français.

 Article 2 : Il est enjoint au préfet de la région Poitou-Charentes, préfet de la Vienne de délivrer à Mme Diallo un titre de séjour mention « vie privée et familiale » d’une durée effective d’un an, dans un délai de 2 mois à compter de la notification du présent jugement.

 Article 3 : Une astreinte de 100 euros par jour est prononcée à l’encontre de l’Etat s’il n’est pas justifié de l’exécution du présent jugement dans le délai mentionné à l’art. 2.

 Article 4 : Le préfet communiquera au tribunal la copie des actes justifiant des mesures prises pour exécuter l’art. 2.

 Article 5 : L’Etat versera la somme de 1200 euros à son avocate sous réserve qu’elle renonce à percevoir la part contributive de l’Etat à l’aide juridictionnelle…

 La République mande et ordonne au préfet de pourvoir à l’exécution de la présente décision.

Au nom d’Hawa et de ses enfants nous tenions à vous faire partager le jugement du Tribunal Administratif en date du 2 février 2012.

 Elle remercie tout particulièrement ceux et celles qui l’on soutenue moralement et financièrement tout au long de cette année (Les écoles maternelle Théophraste Renaudot, primaire Damien Allard-Jules Ferry, le collège Henri IV, Le Centre Action Médico-Sociale Précoce (C.A.M.S.P.) de Poitiers, Réseau Education Sans Frontières (RESF 86), La Cimade, La Ligue des Droits de l’Homme, Le Local, Le Toit du Monde, la FCPE, la PEEP, Catherine Coutelle, des élus de la mairie… ainsi que la presse locale et régionale et pour sa compétence le cabinet d’avocats).

 La solidarité a payé, nous sommes soulagés et heureux que cette famille reste parmi nous.

 soutienfamillediallo@laposte.net

courriel du 4 février 2012

[Egypte] Les affrontements entre flics et manifestants continuent

Egypte: heurts entre policiers et manifestants pour le troisième jour

Des affrontements ont opposé samedi pour le troisième jour consécutif la police à des manifestants en Egypte, où la population réclame le départ du pouvoir militaire accusé d’inaction face aux violences qui ont coûté la vie à 74 personnes après un match de football.

Manifestants contre le pouvoir gyptien, au Caire le 4 février 2012

Manifestants contre le pouvoir gyptien, au Caire le 4 février 2012
 

Au Caire, des colonnes d’épaisse fumée s’élevaient au-dessus des ruelles menant au ministère de l’Intérieur, où les manifestants ont lancé des pierres sur les policiers anti-émeutes et où le balai des ambulances évacuant les blessés se poursuivait.

Depuis le début des manifestations et des affrontements jeudi au lendemain du drame de Port-Saïd (nord), douze manifestants ont été tuées au Caire et à Suez (est) et 2.532 personnes blessées, dont des policiers et des manifestants, selon le ministère de l’Intérieur.

Certaines victimes sont mortes asphyxiées par les gaz lacrymogènes, selon des sources médicales. Parmi les blessés se trouvent 211 policiers, dont un général qui a perdu un oeil. Selon la chaîne nationale Nile News, un de ses Journalistes a également été blessé à un oeil par un tir de chevrotine.

Dans l’après-midi, des manifestants ont essayé de s’interposer entre leurs camarades et la police qui tirait des gaz lacrymogènes et à la chevrotine, mais les affrontements ont repris dans le centre du Caire, à quelques mètres de la Place Tahrir.

En soirée, la situation s’est calmée mais la tension était palpable parmi les centaines de personnes encore dans les rues.

Les manifestations ont éclaté au lendemain d’affrontements terriblement meurtriers entre supporteurs mercredi à Port-Saïd Nord) après la première défaite de la saison pour le célèbre club cairote Al-Ahly face aux locaux d’Al-Masry (3-1). Des centaines de personnes avaient été aussi blessées.

Le pouvoir militaire et le ministère de l’Intérieur ont été mis en cause, accusés de n’avoir rien fait pour arrêter le drame.

Le ministère se situe dans le secteur de la célèbre place Tahrir, haut-lieu de la révolte contre le président Hosni Moubarak de janvier/février 2011 resté depuis le site privilégié des nombreuses manifestations qui jalonnent le difficile processus de transition.

Les manifestants, parmi lesquels de nombreux supporteurs de clubs de football, surnommés les « ultras », réclament la fin du pouvoir militaire qui tient les rênes du pays depuis la chute du régime Moubarak le 11 février 2011.

Les « ultras », bien organisés et politisés, ont participé à de nombreuses manifestations contre le pouvoir militaire ces derniers mois.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui et chargé de la délicate transition promise vers la démocratie, a accusé « des mains étrangères et intérieures de viser le pays ».

Dans un communiqué, le CSFA a appelé « toutes les forces politiques et nationales de cette grande nation à adopter un rôle historique et à intervenir pour rétablir la stabilité ».

Le gouvernement a annoncé le limogeage de la direction de la fédération égyptienne de football, et la télévision d’Etat a indiqué qu’ils avaient remis leur démission. Le pouvoir a également démis de leurs fonctions le gouverneur de Port-Saïd et plusieurs hauts responsables de la sécurité de la ville.

Mais l’affaire a pris une dimension politique avec des appels à la démission du ministre de l’Intérieur, Mohammed Ibrahim, et une relance de la contestation contre le CSFA, accusé de chercher à maintenir les privilèges et l’influence de l’armée, sur fond de dégradation de la sécurité et de hausse de la criminalité.

Les Frères musulmans, qui dominent le Parlement, ont évoqué la possibilité que les heurts de Port-Saïd aient été provoqués par des partisans de M. Moubarak.

Le président de la Fédération internationale de football, Sepp Blatter, a dénoncé l' »ingérence politique » dans le football égyptien et rappelé l’opposition de la Fifa à toute intervention de ce type.

La veille, le bref enlèvement dans la péninsule du Sinaï de deux touristes américaines et de leur guide par des Bédouins a également illustré la dégradation de la sécurité en Egypte, qui contribue à la chute du tourisme, l’une des toutes premières sources de devises du pays.

AFP, 4 février 2012

[Syrie] Le régime bombarde sa population

Syrie: choc et horreur dans la ville dévastée de Homs

Effarés et sous le choc, les habitants de Homs sont sortis samedi dans les rues dévastées pour rechercher leurs proches enfouis sous les décombres après une nuit de bombardements qui ont tué plus de 230 personnes dans cette ville du centre de la Syrie, ont raconté des témoins.

Une image tirée d'une vidéo de YouTube montrant la ville syrienne de Homs sous les bombardements, le 31 janvier 2012

Une image tirée d’une vidéo de YouTube montrant la ville syrienne de Homs sous les bombardements, le 31 janvier 2012
 

« La prière s’élève des mosquées et les cloches des églises retentissent en hommage aux martyrs », a déclaré à l’AFP Ahmad al-Qassir, membre du Conseil de la Révolution de Homs. Et des manifestations de solidarité ont eu lieu dans toute la région.

Les autorités syriennes ont démenti tout bombardement sur Homs et affirmé que l’opposition a elle-même bombardé Homs pour tenter d’influencer le vote de l’ONU sur une résolution condamnant la répression de la révolte en Syrie, qui a finalement été bloqué par un veto de la Chine et de la Russie.

Haut lieu de la contestation et souvent qualifiée de « capitale de la révolution », Homs est assiégée depuis des mois par les troupes syriennes, qui tentent de faire plier les militants pro-démocratie.

Dans la nuit, les forces du régime ont bombardé au mortier et au char plusieurs quartiers rebelles comme Baba Amro, Bab Dreib, Bab Sebaa, Bayada, Wadi Araba, et surtout Khaldiyé, selon les militants.

Des témoins interrogés par la chaîne de télévision Al-Jazira ont parlé d’une pluie de bombes à fragmentation et d’un incessant pilonnage qui ont transformé la ville en une zone de guerre. Un habitant, Dany Abdel Ayem, a parlé d' »un bombardement incessant… par des chars d’assaut et des obus de mortier ».

Selon M. Qassir, les bombardements ont duré trois heures. Ce pilonnage « très violent » a complètement détruit plusieurs édifices.

Les hôpitaux croulent sous l’afflux des blessés. « Ils ont besoin de sang, de médicaments, de matériel médical, et beaucoup de blessés sont encore bloqués sous les décombres », a-t-il ajouté.

Pendant que certains recherchaient des disparus, des milliers d’habitants participaient aux funérailles de leurs proches.

« Les funérailles ont débuté à Khalidiyé », a affirmé M. Qassir. « Près de 200 martyrs seront enterrés dans le jardin de la Liberté », a déclaré à l’AFP par téléphone Hadi Abdallah, militant du quartier et membre de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS).

En fin d’après-midi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) évoquait un bilan d’au moins 237 morts, dont des dizaines de femmes et d’enfants. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de courants d’opposition, faisait état d’au moins 260 morts et de centaines de blessés.

Les chaînes d’information arabes Al-Arabiya et Al-Jazira ont montré des dizaines de corps sans vie jonchant les rues de Homs.

Le bilan risque de s’alourdir, dans la mesure où beaucoup de blessés sont grièvement touchés et que nombres de victimes sont encore bloquées sous les décombres, selon les militants.

Il était cependant difficile de confirmer ce bilan de source indépendante en raison des fortes restrictions imposées à la presse étrangère dans le pays.

« Les forces régulières (du régime) ne peuvent pas pénétrer dans des quartiers hors de leur contrôle, mais elles les encerclent avec un grand nombre de chars », a insisté M. Abdallah.

Il a accusé les autorités syriennes d’avoir fait tomber un déluge de feu sur la ville pour « gagner du temps et de terrifier les Syriens afin de les contraindre à renoncer à leurs manifestations pacifiques ».

AFP, 4 février 2012

[Etats-Unis] La répression des Occupy continue

Etats-Unis: la police saisit des tentes d’anticapitalistes de Washington

La police a saisi samedi une partie des tentes des manifestants anticapitalistes d’Occupy de Washington, interpellant quatre personnes, à l’occasion d’une démonstration de force des autorités pour faire respecter le règlement interdisant de dormir sur place.

La police de Washington face aux anticapitalistes installés dans un square de la ville, le 4 février 2012

La police de Washington face aux anticapitalistes installés dans un square de la ville, le 4 février 2012
 

La police a arrêté quatre personnes qui « refusaient d’obéir aux ordres », s’accrochant à une statue au milieu du square, a indiqué à l’AFP David Schlosser, porte-parole de la police.

Quelque 50 policiers, dont certains à cheval, ont pris position au petit matin sur le square McPherson, en plein centre de Washington non loin de la Maison Blanche, dont les accès ont été bloqués par des voitures de police.

Les manifestants ont enlevé d’eux-mêmes une grande « tente des rêves » érigée en début de semaine au milieu du campement, et un masque blanc qui recouvrait le visage du général McPherson, héros de la Guerre de Sécession dont la statue équestre Orne le square, était retiré par la police.

Un peu plus tard, des policiers en combinaisons jaunes et lunettes de protection, ont commencé à vider des tentes de leurs sacs de couchage qu’ils ont placés dans des sacs plastiques.

« Les tentes ne sont pas un problème. Elles peuvent rester, tant qu’elles sont symboliques » (d’une protestation), a indiqué M. Schlosser à l’AFP.

En fin de matinée, plusieurs tentes ont néanmoins été démontées de toute la partie sud-est du square, alors que d’autres étaient laissées en place.

Des dizaines de manifestants criaient et lançaient des slogans dans le calme, alors qu’un cordon de police occupait toujours le centre du square.

Un responsable de la police a dit aux protestataires: « Nous ne sommes pas ici pour vous expulser » mais pour vérifier que les manifestants se conforment aux règles.

Néanmoins, une manifestante, Melissa Byrne, a indiqué qu’à son avis, il s’agissait d’une expulsion : « nous sommes expulsés, mais cela va se savoir et nous allons revenir plus forts que jamais », a-t-elle dit.

Pour Virmeko Scott, 30 ans, « il va y avoir de plus en plus de tentes ». « Elles vont se multiplier », a dit à l’AFP le manifestant, en regroupant ses affaires pour aller les porter dans une église voisine.

« Si le gouvernement américain faisait respecter les lois sur les banques aussi bien que le règlement sur ses parcs, nous ne serions pas ici », a commenté le manifestant Todd Fine, 31 ans.

Le NPS (National Park Service), qui gère les parcs de la ville, a distribué il y a huit jours un « avis » aux manifestants indiquant que « tout le matériel » de camping (tentes pour dormir, sacs de couchage, réchauds, etc.) devait être enlevé sous peine d’arrestation et de saisie des biens.

Le NPS n’empêche pas les protestataires de manifester mais ne veut pas qu’ils campent et dorment sur place, ce qui est interdit par le règlement des parcs, dit en substance l’avis.

Les autorités, longtemps bienveillantes, ont montré récemment des signes d’agacement devant la persistance du mouvement à Washington, dernier bastion visible de la protestation depuis l’éviction des militants du square Zuccotti à New York.

Le mouvement d’occupation anticapitaliste, qui a commencé en septembre à New York avec Occupy Wall Street, se partage à Washington entre deux campements: Occupy DC sur le square McPherson, et Occupy Washington DC sur Freedom Plaza, les deux étant proches de la Maison Blanche dans le centre ville.

AFP, 4 février 2012