Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Notre-Dame-des-Landes] A qui la division profite-t-elle ?

NdPN : nous relatons ici deux textes dénonçant l’attitude de l’ACIPA après les affrontements de lundi sur la ZAD. Pour les propos incriminés, voir les deux premiers articles de la presse bourgeoise sur ce lien. En résumé, les uns accusent les autres de diviser le mouvement, et réciproquement. Nous ne les renvoyons pas dos à dos : les divergences sont bien réelles et elles sont profondes, et les propos de J. Durand sont inacceptables. Néanmoins, plutôt que de se poser la question de savoir qui divise, devrait peut-être se poser la question de savoir à qui cette division profite. Ainsi que le propose le second texte, il s’agit de lutter avec ces divergences, mais autrement qu’en suscitant la division.

Contre l’Acipa, la CHC et son monde héliporté

Après plus de quatre mois d’occupation militaire du carrefour de la Saulce, le départ des gendarmes mobiles dans la nuit du vendredi 12 avril laissait espérer la fin de ce checkpoint permanent en centre-ZAD. Pendant le week-end, des individu-es ont mis en place des chicanes pour empêcher le retour prévisible des gendarmes. Le lundi matin, les forces répressives ont attaquées le carrefour, blessant une quinzaine de personnes à coups de grenades offensives et de flashballs. Le jour même, une dizaine de rassemblements de solidarité ont eu lieu partout en France [« Suite aux violents affrontements de lundi entre les forces de l’ordre et opposants à l’aéroport de NDDL, une dizaine de personnes se sont réunis à 18h devant la préfecture à Lons. 4 policiers et 1 RG étaient également là (…) » – Mailing du collectif Jura Nddl « Sauvons l’avenir, sauvons nos terres », NdJL]. Le président de l’Acipa, Julien Durand, a choisi de se dissocier totalement de cette action en publiant un communiqué accusateur [« L’ACIPA et l’ADECA regrettent que des tranchées aient été creusées sur la seule route encore utilisable normalement, offrant un prétexte à l’affrontement et entraînant l’escalade de la violence de part et d’autre. » (communiqué du 15 avril 2013)] et à travers des déclarations dans la presse [L’ACIPA condamne ces « comportements violents et inutiles qui vont entraver l’amorce de dialogue qui se dessinait avec les pouvoirs publics » (Libération, 15 avril 2013)]. Celui qui a fait son beurre médiatique et politique à l’automne 2012 sur l’expulsion des squatteurs et toutes les résistances qui s’en sont suivies, prévoit désormais l’abandon du projet et cherche à négocier avec l’État. Pour rendre ce rôle légitime et préparer un soi-disant retour à la normale, il doit taper plus fort que la préfecture. Il reprend les arguments policiers à son compte en niant l’occupation militaire qui rend impossible la vie des habitant-es de la ZAD et en présentant quelques chicanes comme une entrave à la libre circulation des capitaux agricoles.

Il faut en finir avec ce mythe des opposant-es historiques et du respect qui leur serait dû. Pendant plus de trente ans, ils et elles n’ont connu-es qu’échec sur échec. Nous ne reconnaissons aucun droit d’aînesse sur la ZAD. Depuis l’arrivée des squatteuses et des squatteurs, la lutte a changé de nature : il ne s’agit plus de s’opposer uniquement à la construction d’un aéroport pour préserver quelques hectares de terres agricoles polluées par les pesticides et les engrais chimiques, mais de se réapproprier collectivement les terres, les maisons, et tenter de libérer ce territoire de l’emprise étatique et de la propriété privée.

L’Acipa et les autres bureaucrates souhaitent organiser une chaîne humaine pour « enterrer le projet ». Mais ce qu’ils souhaitent vraiment enterrer, ce n’est pas le projet mais tout ce qui a pu émerger dans la lutte et qui s’éloigne de leur vision normalisée de la vie. La chaîne humaine, nous l’avons déjà faite spontanément le 17 novembre et elle a permis la construction de la Chat-teigne. Les récupérateurs déploient, quant à eux, toute une usine à gaz pour organiser leur grand projet inutile et imposé de Chaîne Humaine Citoyenne (CHC). À la manière d’une grande entreprise centralisatrice et rentable, elle donne des directives, liste les slogans autorisés [D’autant plus qu’ils sont imbéciles et enfermés dans une rationalité économique pro-capitaliste (par exemple : « Fragilisation de l’usine Airbus Bouguenais »)], planifie la fabrication de panneaux à partir d’un site pilote et contrôle leur diffusion en instaurant une procédure bureaucratique : toute implantation doit avoir l’aval du Comité central.

Dans leur délire spectaculaire, ils ont décidés de louer avec l’argent des dons, un hélicoptère pour les journalistes après avoir même projeté d’utiliser des drones pour produire des images de leur rassemblement. Pour une fois que l’hélicoptère de la gendarmerie ne survolera sans doute pas la ZAD, on aura le droit à celui des bureaucrates. Lorsque des individu-es se sont publiquement opposé-es à l’hélicoptère, il leur a été répondu, dans une langue de bois politicarde que le projet était déjà trop avancé et qu’il était trop tard pour revenir dessus.

Contre les bureaucrates, la pacification et la récupération, Déchaînons-nous !

Contre la CHC, 17 avril 2013

Vu sur le Jura Libertaire, 18 avril 2013

Combien de blessés faudra-t-il encore ?

Suite aux affrontements de lundi, Julien Durand, lors d’un entretien avec un journaliste de Libération ( http://www.liberation.fr/terre/2013/04/15/les-opposants…96465 ) crée un clivage de plus entre divers types d’opposants à l’aéroport. Les classifiant au passage pour créer une dichotomie entre légitimes et non-légitimes.

Pire, il accuse, ceux qui se défendent face aux violences policières dont les méfaits ne sont plus à démontrer, de vouloir nuire à la lutte : « C’est de la provocation ! Une petite équipe de manipulateurs tente de faire dégénérer le mouvement d’opposition ! ».
Par ailleurs, avec une mauvaise foi inacceptable, il oublie l’opération Yes chicanes ! et tout le travail de ceux qui tiennent les routes pour que les riverains puissent circuler au mieux tout en protégeant la zone : « Les opposants historiques ont alors tenté d’expliquer que cette route, la seule restant en circulation libre dans la ZAD, est indispensable au travail des riverains et des paysans. «Manipulés par quelques agitateurs irresponsables, ils n’ont rien voulu entendre», déplore le porte-parole. »
Quels opposants historiques ? Qu’est-ce que cela veut dire « opposants historiques » ? Ceux des opposants qui subissent depuis des années les violences des gendarmes mobiles perdent-ils leur ancienneté lorsqu’ils se défendent ?
En outre, cette route n’est pas en « circulation libre » puisque le carrefour est constamment occupé par les forces de l’ordre depuis novembre 2012. Forces de l’ordre qui appliquent des ordres qu’eux-mêmes ne sont pas capables d’expliquer tant ils sont ineptes.
Quel est ce jeu opéré par Julien Durand, un jeu de communication pour tirer la couverture à soi et valoriser sa position tout en crachant sur ceux, qui au mépris des risques de blessures, d’arrestations arbitraires protègent « son territoire », la lutte. C’est utiliser certains occupants comme chair à canon et simultanément, se dégager de tout risque de conséquences. C’est obscène.
Si personne n’avait résisté lors des affrontements de novembre, Julien Durand pourrait-il encore aujourd’hui parler de cette lutte, être encore en lutte ?
Faut-il rappeler à Julien Durand la longue liste de blessés sur la zone ? Faut-il rappeler que lutter contre l’aéroport et son monde, c’est lutter contre les violences policières, l’usage de ces armes dites non-létales dont l’État français fait désormais un commerce florissant qui s’exporte partout dans le monde ?
Il parle en son nom, sous couvert de son statut de porte-parole de l’Acipa pour légitimer sa parole. N’est-ce pas, justement, de la manipulation ?
L’intelligence de la lutte n’est pas la création de dissensions entre diverses modalités d’opposition. Et pourtant, trop souvent, certains font ce jeu du clivage sans reconnaître l’importance de chacun, sans reconnaître comme les différences des uns et des autres sont riches pour répondre à l’arbitraire de l’État sur tous les fronts.
Julien Durand veut-il que nous soyons blessés pour lui, veut-il que nous soyons emprisonnés pour lui ? Veut-il que nous nous couchions devant les gendarmes mobiles pour lui ? Veut-il faire le jeu de l’État qui diabolise les opposants en les désignant comme « professionnels de la violence », « terroristes » et autres qualificatifs ineptes ?
Il n’est pas question de dichotomie entre résistance pacifique ou pas, il est question de défense, de sauvegarde. Combien de blessés faudra-t-il encore pour que lui, qui ne vit pas chaque jour en subissant les provocations policières, les humiliations, comprenne que la résistance peut prendre plusieurs formes ? Combien d’éclats de grenades dans les chairs de ceux qui luttent à ses côtés faudra-t-il pour qu’il comprenne qu’il y a une différence notoire entre défense et attaque ?
Il n’est pas question de faire le jeu des forces de l’ordre qui font perpétuellement cette puérile inter-accusation cherchant qui a commencé, mais seulement de comprendre que la violence d’État est inacceptable.

Vu sur Indymedia Nantes, 17 avril 2013

[Notre-Dame-des-Landes] Violences policières du 15 avril

Affrontements à la ZAD 15 avril

La veille de la manifestation « Sème Ta ZAD », le carrefour de Fosses Noires / Chemin de Suez, est liberé de la présence des gendarmes mobiles…

Pendant 2 jours, ce carrefour, nombril de la zad, est spontanément redevenu ce qu’il était : un endroit de passage, où l’on se croise, s’echangent des nouvelles, un point de rencontre. Ces jours-ci, la ZAD fut parcouru par des centaines de personnes outils en main.

Le dimanche, nous avons fêté la fin de l’occupation militaire. Rêve éphémère ou réalité des jours à venir ?

Depuis plus de 141 jours nous sommes, habitant-e-s du centre ZAD, pris au piège par les deux barrages de flics. Notre quotidien, c’est du bleu. Pas un matin, midi au soir sans être confronté.e.s à leur présence. Sans être contrôlé.e.s, fouillé.e.s, humilié.e.s. Nous n’avons pas le choix de les éviter. Nos enfants vont à l’école, nous avons pour certain-e-s des activités professionnelles. Fini les balades à vélo, fini les marches tranquilles, les rencontres avec les voisin.e.s et les ami-e-s qui n’osent plus venir. L’endroit où nous et nos enfants vivons, est devenu une zone d’enfermement, dans le silence, depuis le weekend du 15 décembre 2012.

Doit on continuer à subir sans réagir alors qu’il n’y a aucune légitimité et utilité à leur présence ? Nous ne le pensons pas ! Alors il faut relever la tête, s’unir et refuser cette mascarade !

Le prétexte officiel de bloquer le carrefour n’a jamais empêché d’apporter des denrées sur la ZAD, du gaz, des matériaux inflammables ou de construction. Le réel objectif est plutôt de donner l’illusion qu’ils contrôlent la zone, de faire pourrir la situation tout en tentant de contenir la lutte aux frontières de la ZAD, d’établir une pression psychologique et de créer une répression constante qui provoque un climat de tension permanente. Enfin, lors d’un contrôle, quand on craque et qu’on exprime notre ras le bol, la réponse des flics est systématique : « vous n’avez qu’à partir ». Ce qui représente une autre forme d’expulsion, plus insidieuse, à l’heure où la commission du dialogue avait demandé la fin des interventions pendant la durée de son mandat…

Leur petite comédie de « commission du dialogue » a pris fin, maintenant la conclusion doit être claire : soit ils nous virent, soit ils se cassent !

Il est évident que nous ne nous laisserons plus occupé.e.s de la sorte : s’ils reviennent chez nous, nous irons chez eux !

Il y a quelques mois, un appel à occuper les lieux de pouvoir avait été lancé en cas d’attaque sur la ZAD. Or, la ZAD est habitée sur toute sa surface et on n’habite pas un endroit sans ses routes, ses champs et les liens qu’ils génèrent. Nous considérons donc que la réoccupation militaire du carrefour serait une attaque directe de notre lieu de vie. Nous appelons en conséquence à des actions décentralisées, que ce soit par des occupations de lieux de pouvoirs et de carrefours de circulation stratégiques, ou par toute autre type d’actions jugées pertinentes !

Des habitant.e.s qui résistent

Communiqué de l’équipe médic 15.04.2013

lundi 15 avril 2013, par zadist

Dans la presse vous entendrez beaucoup parler des trois gendarmes blessés mais, peu des personnes subissants les violences physiques et psychologiques de cette opération militaire.

En tant qu’équipe medic on voulait transmettre ce que l’on a vu aujourd’hui. Alors qu’hier on celebrait la libération du carrefour de la Saulce deux jours plus tôt par un pique-nique festif sans autres blessures que des coups de soleil, ce matin les gendarmes sont révenus en nombre reprendre le carrefour, réinstaurer leur occupation militaire. Dans ce cadre là, on a vu de nombreux tirs tendus de flashball et grenades assourdissantes a courte distance, qui ont infligé de nombreuses blessures dont certaines pris en charge par l’équipe médic :

– impacts par flashball :

    oedèmes et hématomes : – trois personnes dans les jambes – une personne dans le bras – une personne dans les épaules – trois personnes dans le thorax – une personne dans le dos     un impact dans la tête entrainant une plaie ouverte du crâne nécéssitant cinq points de suture     un impact dans le visage provocant un arrachement important de l’arcade et un enfoncement des sinus accompagné par une hémoragie importante nécéssitant une prise en charge par les pompiers

– impacts par des grenades assourdissantes :

    plaies, brulures et corps étrangers faits par les éclats de grenade : – trois personnes dans les jambes – une personne dans une fesse     blaste : – multiples personnes choquées (désorientations, acouphènes) – une personne plus gravement atteinte malgré la présence d’une palette la protégant des impacts des éclats

– des nombreuses intoxicationes liées à l’emploi massif de gaz lacrimogène et poivré

Les pompiers ayant evacué la personne ont eté bloqué par les gendarmes qui leur ont refusé l’accès et ne les ont laissé passer qu’après l’insistance d’occupants présents. Ils ont de nouveau empeché leur départ afin de contrôler la personne blessée, retardant en tout plus de vingt minutes la pris en charge des secours.

Une occupation militaire ne s’installe jamais sans violence. Cette liste non-exhaustive ne voudrait pas oublier toute la violence psychologique d’un tel déployement policier ainsi que celles subies au quotidien dues à leur présence permanente et leurs agissements.

Vu sur Sous la cendre, 17 avril 2013

[Poitiers] Squat du foyer L’Étape : la mairie envoie huissiers et flics pour intimider les familles

NdPN : après un long silence, la NR produit aujourd’hui un article sur le squat de l’Etape, pour l’expulsion duquel la mairie PS a engagé des procédures judiciaires. Mairie qui reste discrète sur l’affaire, sans doute gênée sur les entournures, et rendue prudente par ses derniers déboires diffamatoires à l’encontre du DAL 86. Surtout : comment justifier de jeter des familles à la rue, alors que la mairie PS pourrait confier ces lieux vides à des associations telles que la croix-rouge ? Son étiquette « socialiste » ne l’a pas empêchée de saisir la « justice », envoyant flics et huissiers pour intimider les familles, qui comptent de nombreux enfants (voir ici le communiqué du DAL 86).  La mairie préfère une fois de plus la répression et la défense des intérêts de promoteurs immobiliers, au lieu de défendre le principe fondamental du droit au logement ! Soutien inconditionnel aux occupant-e-s !

Squat du foyer L’Étape : le bras de fer engagé

Poitiers.  Le squat ouvert le 7 avril dernier dans les locaux de l’ancien foyer L’Étape devrait bientôt compter 43 occupants. La mairie vient de saisir la justice.

Un nouveau bras de fer vient de s’engager dix jours après l’ouverture d’un squat dans les locaux propres et spacieux d’un ancien foyer, L’Étape, situé rue d’Oléron.

Depuis le dimanche 7 avril, plusieurs familles de Roms soutenues par le Droit au logement ont investi les lieux inoccupés depuis un an et demi. De nouvelles familles, elles aussi d’origine étrangère, sont attendues sur place dans les quinze prochains jours selon l’association. Le site pourrait alors compter quarante-trois personnes, dont quinze enfants âgés dont le plus âgé a quatorze ans.

Un huissier s’est rendu sur place

Depuis lundi, la situation a pris un nouveau tour avec les premiers signes visibles d’une procédure judiciaire engagée par la Ville de Poitiers. Un huissier s’est déplacé avec la police, afin de dresser un constat de l’occupation des lieux sans droit ni titre. Un magistrat avait préalablement été saisi d’une «  requête à fin de constat  » pour établir le trouble manifestement illicite à l’ordre public. « Ils ont tout visité, pris des photos et les identités. Pourquoi faire cette requête en justice, si ce n’est pour intimider », réagit le DAL. Une assignation en référé a été lancée par la Ville devant le tribunal d’instance en vue d’une expulsion (1). Ces familles, dispersées jusque-là dans plusieurs logements occupés illégalement, parfois sous le coup de menace d’expulsion, sont désormais réunies en un même lieu. Le risque est plus grand de voir expulser tout le monde d’un coup, mais le DAL et les familles en prennent le risque. Le but est d’attirer l’attention des autorités sur les carences de l’hébergement d’urgence des étrangers, sujet de frictions récurrentes et d’appréciations totalement divergentes. « Pourquoi la mairie n’engage pas le dialogue plutôt que de nous envoyer huissier et policiers ? », s’interroge le DAL. « Si elle veut faire un bail précaire avant la vente des locaux et laisser une association du type Croix-Rouge gérer la chose, ça nous irait très bien. On ne comprend pas que l’on laisse libre durant sept mois un lieu de 800 m2 alors que des gens sont dehors. » Le foyer doit être acheté par un architecte afin de transformer les lieux en seize logements. La prévente des logements est censée assurer le financement du projet. L’architecte ne confirmerait son intention d’achat que si la moitié des futurs logements était prévendue. La date butoir est fixée au 30 novembre.

(1) La mairie ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet tant que le juge ne se sera pas prononcé sur l’assignation en référé.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 17 avril 2013

[DAL 86] Squat l’Etape : halte aux intimidations !

Squat l’Etape : halte aux intimidations !

Hier lundi 15 avri à 17h10, les huissiers sont passés au squat l’Etape. Ils ont tout visité, pris des photos et les identités. Ils avaient une « requête à fin de constat » et une ordonnance obtenue du juge Philippe Darrieux, premier vice-président du Tribunal de Grande Instance qui leur donnait la possibilité de se faire assister d’un serrurier et s’assurer le concours de la force publique.

En effet, il est facile pour ceux qui sont tout puissants de violer les droits fondamentaux des gens. Car tout ce système de requêtes permet entre autres de bafouer le droit d’avoir un procès équitable. Déjà cette justice expéditive fleure mauvais l’abus de pouvoir, mais c’est la négation de la justice même. Justice expéditive répétons-le, encouragée par les juges.

D’après la requête à fin de constat « la requérante [la commune de Poitiers] a en conséquence le plus grand intérêt à faire constater cette situation [occupation sans droit ni titre] et les conditions actuelles d’occupation des lieux. ». Nous nous interrogeons : à quelle fin mettre en place cette procédure de justice expéditive ? Est-ce pour constater qu’il y a des personnes et familles à la rue aujourd’hui à Poitiers et que la municipalité se rende à l’évidence et arrête de dénier cette réalité ?

Eh bien non, la requête précise sans surprise : l’occupation de l’immeuble du 6 rue d’Oléron cause « un trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser ».

Quel cynisme ! N’est-ce pas plutôt la misère et le fait d’être sans abri, qui plus est avec des enfants dont certains ont à peine un an et des femmes enceintes, qui est « un trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser ». Rappelons que ces locaux, crées spécialement pour accueillir des familles, sont vacants depuis un an et demi et en train de se dégrader. Le « trouble manifestement illicite qu’il s’agit de faire cesser » est bien la violation systématique des droits humains fondamentaux par les autorités, et en particulier la préfecture, et non pas l’occupation de ces locaux qui sont voués à être vendus et qui resteront vacants jusqu’au moins le 30 novembre 2013 puisque l’acquéreur, qui veut réhabiliter tout l’intérieur, a mis comme condition dans le compromis de vente de trouver la moitié de ses acquéreurs (8 sur 16) d’ici là. Ce qui, vu la crise, ne semble pas vraiment gagné. En fait, toute cette opération n’est-elle pas une tentative de soustraire ces locaux adéquats à sa vocation première : accueillir des personnes et des familles dans le besoin ?

Car les besoins sont immenses et les solutions peu nombreuses. Alors que le nombre de places du CHUS (115) et les autres solutions d’hébergement et de logement semblent avoir fortement diminués, le SAIO est asphyxié par le nombre des demandes et les associations sont contactées tous les jours par des personnes et des familles sans logis ou mal logées. Il y a aujourd’hui dans le squat de l’Etape 5 familles et une personne seule soit 18 personnes dont 8 enfants (1 an, 2 ans, 5 ans, 6 ans, 8 ans, 10 ans, 13 ans et 14 ans) et 2 femmes enceintes. Deux autres familles sans logis (6 personnes dont 2 enfants de 2 ans et 4 ans et une femme enceinte) devraient y venir cette semaine. Deux autres familles (9 personnes dont 5 enfants) encore la semaine d’après.

Enfin, pourquoi le maire, au lieu de saisir la justice et d’envoyer huissiers et policiers pour « constater l’occupation » ne s’est-il pas déplacé lui-même ? Il aurait bien-sûr été reçu et aurait pu échanger avec les les occupants. Ils auraient même pu lui faire des propositions pour sortir par le haut de cette situation. En particulier, de contracter une convention d’occupation précaire ou alors mettre à disposition du CHUS ces locaux jusqu’à leur vente effective.

Pourquoi alors faire cette « requête » si ce n’est pour faire peur et intimider, terroriser des personnes et des familles qui n’ont rien fait de mal au contraire puisque étant en état de nécessité, ils se sont réfugiés et protégés eux et leurs enfants dans des locaux inoccupés et promis à la rénovation si non à la destruction ?

Au lieu de chercher à faire peur aux gens et à les intimider, le maire de Poitiers devrait mettre en œuvre vraies solutions.

Mise à disposition des logements et locaux vacants des collectivités, réquisitions des logements privés vacants.

Un logement est un droit avec ou sans papiers

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 16 avril 2013

« SÈME TA ZAD ! » A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes recultivent les terres

« SÈME TA ZAD ! » A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes recultivent les terres

« Avec ‘SÈME TA ZAD !’ nous voulons mettre en place, dès maintenant une communisation des terres et des pratiques. Nous prenons la terre et nous la garderons ! »

Pas question de laisser le champ libre à Vinci. Plus d’un millier d’opposants – armé de bêches, de fourches, de pioches et autres outils, venant de tous horizons – au très hypothétique futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont organisé une manifestation, samedi 13 avril, sur la Zone à défendre. Au programme de la journée, nommée « SÈME TA ZAD ! », plantations de pommes de terre, semis, montage de serre, poulailler, petits fruitiés, réfection de clôture, création de chemins pour ne pas abîmer les champs (éviter la police aussi…) et curage de fossés.

Bizarrement, aucune trace des barrages de flics !!! Ils ont dû choisir de faire profil bas, ou de faire comme si il n’y avait pas d’occupation militaire quand les médias débarquent… Dans le cortège au sud de la Zad, une « samba » suivait une banderole proclamant « Sème ta Zad, occuper, cultiver, résister ».

Malgré l’arrivée du printemps, c’est sous la pluie qu’un des groupes a emprunté la RD281, cette route barrée de chicanes depuis le début des tentatives d’expulsion en octobre 2012, où de multiples affrontements avec ces chiens de CRS ont eu lieu. « Avec les différents chantiers agricoles, nous renforcerons l’implantation dans la durée des occupations sur la Zad », a expliqué un porte-parole des camarades zadistes, monté sur une remorque, « Construire là où il veulent détruire, cultiver là où ils veulent bétonner », a-t-il proclamé.. !

Dans le Sabot, une vingtaine de zadistes ont enrichi à l’aide de fumier un grand jardin maraîcher collectif. Dans un autre, à côté de nouvelles cabanes baptisées les 100 Noms, des rangs de pommes de terre et de fraisiers étaient plantés. Après avoir déjeuné autour de tentes de restauration collective, les zadistes se sont dispersés vers les différents ateliers de curage de fossés ou de réfection de clôture, certains chantiers prévus ayant dû être repoussés à cause de la pluie et de la terre détrempée. Au nord, où la ferme de Bellevue est occupée depuis janvier – par le collectif « Copain », regroupement d’organisations agricoles en lutte contre l’aéroport – pour éviter sa destruction, plusieurs centaines de zadistes se sont également rassemblés. Ils y ont fait la première fournée de pain sortie du vieux four en pierre qu’ils avaient remis en état il y a peu.

« L’hiver n’a pas été évident, les conditions climatiques, la fatigue, le stress… » […] « Là, on est au début du printemps, c’est plein de nouvelles énergies » […] « peut-être qu’on va pas faire germer des graines mais on va faire germer plein d’idées qui vont durer des semaines ».

Une certaine « animosité » fut ressentie envers les collabos journalistes des merdias mainstream… Il parait que deux véhicules siglés des logos de la presse, ont eu leurs pneus dégonflés, la boue a fusée à plusieurs reprises sur une équipe télé, et au micro, il a été évidemment demandé aux « journalistes journaleux des médias bourgeois » de ne pas filmer les personnes présentes sans leur permission. On se demande pourquoi… 😉

Article avec photos, carte et vidéo…

http://pagedesuie.wordpress.com/2013/04/15/seme-ta-zad-a-notre-dames-des-landes-les-zadistes-recultivent-les-terres/

Vu sur Indymedia Paris, 15 avril 2013