Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Allemagne] Stop Castor, outre-Rhin !

Les déchets nucléaires génèrent l’émeute

Des manifestants ont lancé vendredi des cocktails Molotov sur la police et incendié un véhicule en Allemagne lors de divers incidents qui ont suivi l’arrivée d’un convoi de déchets nucléaires en provenance de la France.

Manifestants face aux forces de l’ordre le 26 novembre 2011 à Metzingen en Allemagne (AFP)

Les heurts ont éclaté dans l’après-midi entre quelque 400 policiers anti-émeutes et 300 militants écologistes dans une zone boisée près de Dannenberg, dans le nord de l’Allemagne, près de l’installation de stockage de Gorbelen, où les déchets radioactifs sont transportés par train.

Des canons à eau en action, vendredi 25 novembre, à Metzingen, en Allemagne, où se sont installés les antinucléaires qui attendent de pied ferme le convoi de déchets nucléaires en provenance de la Hague, en France. (AFP) 

Les protestataires ont jeté des cocktails Molotov et d’autres projectiles sur les forces de l’ordre, mettant le feu à un véhicule de police, a déclaré un porte-parole de la police Martin Ackert.

Pneus crevés

Alors qu’un camion des services de lutte contre les incendies tentait de se rendre sur place, les manifestants l’ont bloqué avant de crever ses pneus et de prendre la fuite vers les bois, a précisé le porte-parole. Aucun blessé n’était à déplorer et aucune interpellation n’a eu lieu, selon M. Ackert.

Non loin de là, une trentaine de personnes se sont rendues sur la voie ferrée pour tenter d’empêcher le passage du convoi, tandis que la police a fait usage de canons à eau pour disperser une manifestation lors d’autres incidents.

Des manifestants écologistes, le 25 novembre 2011 à Metzingen. AFP

Premier convoi

Le train transportant les déchets radioactifs a quitté mercredi Valognes, dans la Manche, où son départ a donné lieu à de violents incidents entre forces de l’ordre et militants anti-nucléaire.

Arrivé vendredi matin dans l’ouest de l’Allemagne après une série de retards en France, ce convoi est le premier envoyé en Allemagne depuis que Berlin a décidé de fermer ses centrales nucléaires d’ici 2022 après la catastrophe de Fukushima au Japon en mars. Des militants estiment que le site provisoire de stockage de Gorleben ne présente pas un niveau de sûreté suffisant.

Presse bourgeoise – AP, 26/11/2011

Allemagne : des milliers d’antinucléaires contre le stockage de déchets

 

Des autocars en provenance de plus de 150 villes allemandes ont fait le voyage avec des militants voulant participer aux opérations de blocage. ( © AFP photo AFP)
 

DANNENBERG (Allemagne) (AFP) – Plusieurs milliers de personnes manifestaient samedi contre le stockage de déchets nucléaires à Dannenberg (nord de l’Allemagne), d’où un convoi de résidus hautement radioactifs s’approchait lentement malgré des altercations, sans gravité, avec la police.

A une vingtaine de kilomètres de la mine de sel de Gorleben, destination finale du dernier convoi de déchets nucléaires allemands retraités en France, un collectif d’associations écologistes voulait rappeler que la sortie programmée de l’Allemagne du nucléaire n’a pas encore réglé la question des résidus.

Quelque 8.000 opposants étaient sur place en milieu d’après-midi selon la police, 23.000 selon les organisations écologistes.

Plusieurs centaines de personnes occupaient, sous les yeux des policiers, une portion de voie ferrée entre Lüneburg et Dannenberg dans une ambiance bon enfant, a constaté un photographe de l’AFP.

Le convoi n’y était pourtant pas attendu ce samedi : les 60 km à voie unique et dans la forêt doivent être parcourus à vitesse très réduite et de jour, pour des raisons de sécurité. Le train ne devrait donc pas arriver avant dimanche au plus tôt à Dannenberg, où les conteneurs seront transférés dans des camions pour parcourir les derniers 20 km jusqu’à Gorleben.

« Ceux qui pensaient cet été qu’ils en avaient fini avec la lutte contre l’atome vont être surpris » par l’ampleur de la mobilisation, a prévenu Jochen Stay, porte-parole de l’association Ausgestrahlt (« Irradiés »).

Le calendrier de sortie du nucléaire d’ici à 2022 en Allemagne, c’est « comme si un ami vous disait qu’il allait arrêter de fumer dans dix ans », commentait-il. « Vous n’allez quand même pas le féliciter ».

Les opposants à l’atome réclament une accélération du processus et surtout une solution durable et sûre pour le stockage des déchets les plus dangereux.

« Tous ces déchets viennent ici, et personne ne sait vraiment quels effets ils peuvent avoir », a regretté Kim, 15 ans, venue avec deux amies le visage peint en jaune et noir, les couleurs du sigle de l’énergie atomique.

Des autocars en provenance de plus de 150 villes allemandes ont fait le voyage avec des militants voulant participer aux opérations de blocage.

Personne ne s’attendait toutefois à ce que la mobilisation atteigne les sommets de l’an passé, quelques semaines après l’annonce par le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires : 50.000 personnes y avaient participé.

Les déchets sont actuellement entassés dans l’ancienne mine de sel de Gorleben. Les associations comme Greenpeace accusent régulièrement les autorités de sous-estimer, voire de manipuler, les mesures de la radioactivité dans la région.

Les deux nuits précédentes été marquées par des accrochages entre militants et forces de l’ordre – quelques cocktails molotov et parfois des canons à eau en action – surtout vers Metzingen, non loin de Dannenberg, où est installé le plus grand camp d’antinucléaires.

Quelques petits groupes d’opposants ont été délogés de la voie ferrée, sans parvenir à ralentir durablement l’avancée du train, suivie quasiment minute par minute par les organisations écologistes, grâce à un réseau d’observateurs.

La police, de son côté, renforçait également progressivement son emprise sur la région. Présente pratiquement à toutes les intersections de routes, elle installait parfois des barrages pour fouiller les coffres des véhicules et contrôler l’identité des passagers.

Près de 20.000 policiers ont été mobilisés dans toute l’Allemagne pour protéger le convoi.

AFP, 26 novembre 2011

Voir aussi le CR du camp de Valognes sur Indymedia Paris-IDF :

http://paris.indymedia.org/spip.php?article9239

[GRECE] Contre la hausse de l’électricité : occupation et blocage du centre d’impôt et affrontements avec les flics à Athènes

[GRECE] Contre la hausse de l’électricité : occupation et blocage du centre d’impôt et affrontements avec les flics à Athènes

La police anti-émeute grecque s’affronte avec des manifestants

Nov 24 (Reuters) – La police anti-émeute s’est affrontée jeudi avec les travailleurs du plus grand producteur d’énergie de la Grèce PPC alors qu’ils organisaient une manifestation contre une nouvelle taxe foncière imposée dans le cadre des mesures d’austérité pour éviter la faillite du pays.

Environ 80 policiers se sont bagarrés avec des membres de l’union syndical GENOP devant l’entrée de l’immeuble dans une banlieue d’Athènes. La police a arrêté 15 personnes, a indiqué le porte-parole de la police.

Le syndicat tente de boycotter l’impôt foncier que le PPC a été chargée de collecter via les factures d’électricité des Grecs.

«Nous ne reculerons pas dans notre combat. Ce combat vise ​​l’ensemble de la société grecque. Il s’agit de ne pas couper la puissance aux maisons des pauvres, les chômeurs, les retraités », Nikos Fotopoulos, chef de GENOP, a déclaré, avant d’être arrêté.

«La lutte continuera jusqu’à la fin. Cette loi deviendra invalide, dans la pratique, avec l’aide de tout le peuple. »

La protestation a souligné la résistance menée par les syndicats aux mesures d’austérité du nouveau gouvernement d’union nationale qui doit mettre en œuvre pour obtenir la libération des prêts nécessaires pour empêcher la Grèce d’accentuer sa dette.

Les syndicats du secteur public qui représente environ un demi-million de travailleurs prévoient de cesser le travail pendant deux heures plus tard le jeudi pour protester contre les mesures d’austérité et  la proposition de budget du gouvernement de 2012  va passer désormais passer par le parlement.

Leur protestation comprendra une marche à l’ambassade du Portugal en signe de solidarité avec les travailleurs au Portugal, qui ont entamé une grève générale contre l’austérité, le jeudi mesures strictes visant à répondre il ya des objectifs budgétaires de l’UE-imposé.

Les syndicats grecs du secteur public et privé prévoit une grève nationale le 1er décembre.

GENOP est l’un des syndicats les plus durs de la Grèce. Au cours des dernières années, il a occupé un certain nombre de grèves qui ont perturbé l’approvisionnement de l’électricité et  ont fait capoter les plans du gouvernement de vendre actions ou trouver des partenaires privés stratégiques pour PPC.

Presse bourgeoise – Reuters, 24/11/2011

L’Union de l’Electricité appelle à la grève après les arrestations lors de la protestation fiscale

Quinze personnes, y compris le chef des travailleurs de la Public Power Corporation du syndicat GENOP, Nikos Fotopoulos a été arrêté ce jeudi matin lorsque la police a dispersé une manifestation contre la taxe foncière d’urgence.

 Les militants du GENOP avaient bloqué l’accès à l’un des bâtiments de PPC depuis le début de la semaine dans une tentative de perturber les efforts pour collecter une taxe foncière d’urgence imposée pour combler un trou dans le budget. La taxe est recueillie par le biais des factures d’électricité.

Suite à une plainte par la direction du PPC que la société était incapable de traiter les paiements, car les employés ne pouvaient pas entrer dans le bâtiment sur l’avenue Mesogeion dans le nord d’Athènes, un procureur a ordonné à la police d’expulser.

La police a arrêté 15 personnes, notamment des membres du «je ne paierai pas » mouvement citoyen « , et s’est brisé la protestation.

Réaction GENOP fut d’appeler un arrêt de travail de quatre heures à partir d’aujourd’hui midi et une grève de 48 heures à compter d’aujourd’hui. PPC de gestion a déclaré qu’il contesterait la grève dans les tribunaux.

Dans un communiqué, la police a déclaré que 10 des 15 personnes arrêtées étaient des employés de PPC, d’autres employés dans d’autres parties du secteur public, l’un était un retraité et les autres des chômeurs.

Ils sont accusés de perturber la fourniture d’un service, rébellion et causant des lésions corporelles.

La fédération grecque de syndicats du secteur privé, la GSEE, a appelé le gouvernement à ordonner la libération des 15 personnes arrêtées.

PPC a déclaré que suite à l’intervention de la police, la « Hermes » système électronique de traitement des paiements de facture avait commencé à fonctionner normalement.

Presse bourgeoise – www.ekathimerini.com, 24/11/2011

Protestation pour la fin du pouvoir de la police en Grèce

La police a arrêté le dirigeant du syndicat des travailleurs de l’électricité de la Grèce »après être intervenu pour mettre fin à un blocage de quatre jours de logistique du Public Power Corporation visant à perturber la collecte d’un nouvel impôt foncier d’urgence.

Dirigeant de l’Union Nikos Fotopoulos et au moins deux autres manifestants ont été interpellés jeudi après que la police anti-émeute se soit affrontée avec les manifestants et permis au bâtiment de rouvrir.

La nouvelle taxe foncière inclus sur les factures d’électricité pourrait voir des milliers de ménages sans alimentation électrique s’ils ne parviennent pas à le payer.

Presse bourgeoise – Articles Boston, 24/11/2011

[Poitiers] La fin de l’amphi J

Le témoin des luttes finales

 

L’amphi était souvent plein comme un oeuf, comme ici lors d’une AG en 2009. – (Photo archives NR, Dominique Bordier)

Vigie de béton vieillie au bord de l’avenue du Recteur-Pineau, l’amphi J a connu bien des contestations estudiantines. Si officiellement des cours s’y sont tenus, le bâtiment a aussi accueilli nombre de conférences, concours et même des films militants au début des années soixante-dix. Plus récemment, en 2006, il hébergea une multitude d’ AG. Contre le projet Devaquet en 1986, contre la réforme LMD de 2003, contre le CPE en 2006 ou anti LRU en 2007-2009, l’amphi J fut de toutes les luttes. Aujourd’hui, l’urbanisme et les nouveaux besoins de l’université y mettent leur point final…

Nouvelle République, J-M.G., 25 novembre 2011

[Ingrandes] C’est reparti !

La Fonderie Poitou alu décrète de nouveau le blocus !

Parce que Renault ne leur donne pas assez de boulot, les fondeurs, excédés, ont (re) voté hier la grève et le blocus du site. Le conflit reprend.

 Après la reprise du boulot, la reprise... du blocus.

 Après la reprise du boulot, la reprise… du blocus. – (dr)

 Y ‘en a marre ! On est partis chercher les chaînes et les cadenas. On bloque tout. Trois semaines après leur reprise du travail qui faisait suite au retentissant conflit de deux mois contre un plan drastique de baisse de salaires, plus de 300 salariés de la Fonderie du Poitou alu (deux équipes de jour présentes ainsi que l’équipe bureau et des techniques) ont voté hier après-midi à la quasi-unanimité la reprise du blocage sur les deux sites, l’alu mais aussi la fonte (NDLR : la fonderie fonte est « fournisseur de carters pour Renault, responsable de la situation actuel de FDPA », dixit l’intersyndicale).
 
 » On va se relayer pour faire le blocus jour et nuit  »

« A la Fonte, nos camarades travaillent mais à l’alu, c’est l’inactivité totale. On refait grève. Mais pour les deux usines, on ne laisse plus passer de camions (NDLR : à l’instar de ces deux poids lourds espagnols qui étaient venus chercher des carters et qui sont repartis bredouilles). Les équipes de jour et nuit vont se relayer pour assurer le blocage du site, à commencer par cette nuit. Ce blocage se fait 24 h/24, renouvelable chaque jour en assemblée générale », indique Alain Dubin, de la CGT.
Le motif de ce blocus est simple. Renault, principal client de la Fonderie du Poitou alu (FDPA), s’était engagé le 27 octobre dernier à maintenir ses approvisionnements auprès de FDPA pour permettre d’assurer « le plan de charge d’un futur repreneur ».
 
 » Renault ne respecte pas ses engagements  »

Or, la direction de la marque au losange ne tiendrait pas ses engagements et aurait annoncé une baisse drastique de ses carnets de commande (10.000 culasses par semaine au lieu de 18.000 environ). En clair, Renault ne donnerait plus assez de travail à la FDPA d’Ingrandes. C’est du moins qu’affirment les syndicats.
 
Raffarin interpelle Sarkozy

A l’instar d’autres parlementaires qui ont interpellé le ministre de l’Industrie ces deux derniers jours, le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a pris sa plume pour demander au président de la République, Nicolas Sarkozy, « d’intervenir personnellement dans ce dossier ». L’ex-Premier ministre l’assure : « Ce maintien des commandes par Renault est une condition vitale à la reprise de la société. » Autrement dit, « aucun repreneur ne voudra de nous s’il n’y a pas de carnet de commandes de la part de Renault », vitupère un gréviste.
L’avenir de la FDPA, placée en redressement judiciaire depuis le 20 octobre, risque de se jouer mercredi prochain devant le tribunal de commerce de Nanterre qui « pourrait décider d’une possible liquidation judiciaire avec poursuite d’activité », redoutent les grévistes.
Mais les fondeurs, qui ont récemment mis la pression sur le préfet de la Vienne, sont convaincus de l’issue de la crise : « On se remobilise pour dire haut et fort que Fonderie du Poitou survivra ! »

en savoir plus

Ce qui attend les grévistes aujourd’hui

> Programme. A 11 h : conférence de presse. A 12 h : table ronde avec « une vingtaine de politiques ». Ont été invités Jean Pierre Abelin, Catherine Croutelle, un conseiller de Raffarin…
> Trésorerie. « En trois semaines depuis la reprise, la trésorerie est passée de 40.000 euros à 1,5 million d’euro », selon l’intersyndicale.
> Liquidation ? Mercredi, le tribunal de commerce de Nanterre pourrait liquider la FDPA.
> Assignation. D’après l’intersyndicale, le mandataire judiciaire, Me Basse, devrait assigner en justice Renault lundi pour « non-respect de ses engagements. »
> L’ultimatum du PC. Jean-Claude Monaury et Jean-Louis Faure « mettent au défi » Éric Besson, ministre de l’Industrie, et Carlos Ghosn, patron de Renault, de « venir à Ingrandes ». « S’ils sont courageux, ils viendront. Qu’ils viennent s’expliquer devant les salariés d’Ingrandes ! »
> Montupet, quel toupet ! Les syndicats sont tombés des nues en découvrant que leur ancien patron, Stéphane Magnan, P-DG de Montupet, fait partie en fait d’un comité d’orientation « Réseau de recherche et d’innovation technologique (matériaux et procédés) » qui travaille sous l’égide… du ministère de l’Industrie. « Il est juge et partie dès le début ! On comprend mieux maintenant pourquoi le dossier et les négociations sont si compliqués. »

à suivre

Un repreneur américain a visité l’usine

Selon plusieurs syndicalistes, Hugh Aiken, un entrepreneur américain qui a racheté en 2010 à De Dietrich la fonderie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), a visité mercredi personnellement le site et serait potentiellement intéressé. Cette holding Aiken possède des entreprises en Pologne (800 emplois) et en France (500 emplois). Chiffre d’affaires : 110 millions d’euros. La production est hétéroclite : des pièces pour Volkswagen, pour des machines agricoles mais aussi des corps de chauffe pour chaudières…
D’après un document, M. Aiken se dit « intéressé par la technologie de FDPA et que son objectif est de préserver le tissu industriel en France, en Europe, aux USA, face aux concurrents chinois et indiens ».
Sur un éventuel projet de reprise, l’Américain a précisé qu’une « entreprise comme FDPA ne doit pas rester avec un seul client et doit se diversifier aussi bien en client qu’en production ».
Toutefois, si Renault « n’assure pas des volumes nécessaires sur plusieurs années pour réussir ce projet de diversification, aucun repreneur ne pourra s’engager sur le rachat de FDPA ».

 Nouvelle République, Denys Frétier, 25 novembre 2011

[Portugal] Grève générale ! Manifs, cocktails molotov et pots de peinture

Portugal: grève générale contre l’austérité, pays au ralenti

Une grève générale a fortement perturbé les transports, les aéroports et les services publics, jeudi au Portugal où des milliers de grévistes ont manifesté contre la politique de rigueur appliquée par le gouvernement en échange d’une aide financière.

Grève générale au Portugal

Les principaux aéroports du pays ont été pratiquement paralysés, des centaines de vols ont été annulés, tandis que le métro de Lisbonne et le service des navettes fluviales n’ont pas circulé provoquant d’importants embouteillages aux heures de pointe dans la capitale.

Dans l’ensemble du pays de nombreuses écoles, bureaux de postes, agences bancaires et services hospitaliers ont été fermés tandis que les services de voirie n’ont pas été assurés.

« Cette grève a eu une forte adhésion« , s’est félicité Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP, en s’adressant aux grévistes ayant participé à l’une des nombreuses manifestations convoquées par les syndicats et les mouvements des « indignés » ayant eu lieu dans tout le pays.

« Ni moins de salaire, ni plus d’horaire« , « l’offensive est brutale, la grève est générale ! « , ont scandé à Lisbonne des milliers de personnes en colère.

Quelques incidents

En fin d’après-midi des brèves échauffourées ont eu lieu au pied des marches du Parlement où des manifestants, rapidement contrôlés par les forces de l’ordre, ont renversé des barrières.

Dans la matinée, des incidents avaient déjà été enregistrés à Lisbonne, où des inconnus ont attaqué deux trésoreries à coup de cocktails molotov et pots de peinture sans faire de victimes ni de dégâts importants, selon la police.

Cette grève générale, la septième depuis le retour de la démocratie au Portugal en 1974, a été convoquée par les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT.

Plan de rigueur pour assainir les finances et relancer l’économie

Le gouvernement s’est engagé dans un plan de rigueur pour assainir ses finances et relancer son économie en échange d’une assistance financière de 78 milliards d’euros accordée par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Outre des augmentations de la TVA et des hausses des prix des transports, l’austérité touchera principalement les fonctionnaires dont les salaires ont été gelés et qui, l’année prochaine, perdront deux de leurs 14 mois de salaire. Dans le privé, la journée de travail pourra être augmentée d’une demi-heure.

Selon des estimations officielles, la rigueur devrait entraîner l’année prochaine une contraction de 3% de l’économie et un chômage record de 13,4%.

Au moment où le Portugal tournait au ralenti en raison de la grève, l’agence Fitch a abaissé d’un cran la note du pays -de « BBB- » à « BB+« – et l’a assorti d’une perspective négative, le reléguant ainsi dans la catégorie des pays à risque.

Presse Bourgeoise – Belga, 24 novembre 2011