Archives de catégorie : Okupa y resiste

Communiqué du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux suite a l’expulsion du squat 144 avenue de Nantes à Poitiers

Communiqué du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux suite a l’expulsion du squat 144 avenue de Nantes à Poitiers.

Ce qui s’est passé le week-end des 5 et 6 novembre 2011 en dit long une fois de plus  sur la volonté des autorités locales (police et mairie socialiste) d’annihiler toute tentative de lutte sortant des cadres préétablis.

L’action, portée par une cinquantaine de personnes, avait pour but d’occuper une grande maison bourgeoise vide au 144 Avenue de Nantes, pour un week-end, d’organiser des débats sur la vague de rénovation urbaine (gentrification) qui s’opère à Poitiers et au delà. C’était une action concrète dans la mesure où des personnes ont voulu investir une maison qui va être détruite pour construire le Viaduc des Rocs. C’est un ouvrage qui s’inscrit dans le projet  urbain “Coeur d’ Agglo”,  réalisé par un géant mondial du BTP, le groupe Vinci.

Face à cette envie de vouloir ouvrir un lieu vide, destiné à être démoli, appartenant à la mairie, les flics ont fait leur « sale » boulot . Grâce à des voisin.e.s apeuré.e.s par l’ouverture d’une maison vide, la police a débarqué assez rapidement (a moins que cette dernière n’ait déjà été mise au courant). Les occupant.e.s se sont barricadé.e.s pensant qu’il.le.s auraient la paix un petit moment, mais c’était sans compter sur la détermination policière : elle a procédé à la destruction de la barricade de fortune, et a démoli les carottes de forage du chantier. Dans la foulée, les policiers et gendarmes, avec à leur tête M. Papineau, ont procédés à l’expulsion massive des occupant.e.s.

Ces derniers ont souhaité, vu le désavantage du rapport de force, sortir sans problème face aux forces de l’ordre, solidaires, en groupe et en rester là : être expulsé.e.s sans souci. Ce ne fut pas le cas, car telle est la règle de la guerre sociale en cours. Ce que le Directeur Départemental de la Sécurité Publique (DDSP) nomme devant les cameras de France 3 comme petite bousculade était en réalité un véritable coup de pression : deux personnes ont subi des décharges électriques de Tazer de la part d’un gendarme. Ce qui a eu pour but de mettre au pas le reste du groupe ! S’ensuit un véritable délire policier : mettre  47 personnes en garde-à-vue !

    La plupart des gardé.e.s à vue, inconnu.e.s des flics, leur ont tenu tête et ont tu leur identité, de sorte qu’il.le.s les ont relâché.e.s sans même savoir qui il.le.s étaient. D’ailleurs,autant dire qu’a 47 personnes, il y a eu des moments ou les gardés a vue se sont sentis forts , loin de l’impuissance ressentie d’habitude: chants ,mise en déroute d’identification personnelle et autre combine qui peuvent autant que faire ce peut mettre un petit grain de sable dans la machine répressive. Mais il en a été  autrement pour cinq personnes, connu.e.s de la justice et de la police pour leur participation aux luttes locales émancipatrices contre la mainmise totalitaire du capital. Il.le.s ont été gardé.e.s à vue plus longtemps, ont été présenté.e.s devant le procureur (qui leur a signifié leur mise en examen) puis devant le juge des libertés et détentions (qui les a placé.e.s sous contrôle judiciaire, il.le.s doivent pointer une fois par semaine jusqu’à leur procès).

Pendant ce temps, une cinquantaine de personnes attendaient devant le palais de justice qu’on libère leurs compagnons. La présence policière se faisait oppressante : les gens ont été filmé.e.s de loin et un commissaire a effectué un tour rapproché du groupe, caméra au poing.

Face à cela, seules deux banderoles permettaient de se protéger des objectifs indiscrets. Jusqu’à l’arrivée sur place du DDSP, qui a été manifestement fort ennuyé par la présence d’une banderole qui clamait « Flics hors de nos vies, hors de nos villes » et d’une autre disant « La police et la mairie nous dégagent. Vinci aménage ». Il a prestement dérobé la première et a tenté (aidé de ses sous-fifres) d’arracher la deuxième des mains des gens, qui l’ont victorieusement défendue.

 Au final, les cinq prévenu.e.s sont sorti.e.s du palais de justice, muni.e.s d’une invitation à venir le jeudi 8 décembre prochain, se défendre de l’accusation de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens », ainsi que pour l’un des mis en examen “usurpation d’identité” . Il s’agit là encore de l’application de la loi Estrosi-Ciotti dite “antibande”, le tout nouveau nouveau joujou législatif qui permet, depuis 2010, de rendre n’importe qui responsable de presque n’importe quoi, puisqu’il juge des intentions (dont on ne discute pas). Joujou précédemment utilisé contre sept personnes pour une manifestation nocturne de soutien aux migrant.e.s le 5 février dernier.

Nous prenons bonne note de cette volonté délibérée de casser des gens qui s’organisent. En réaction, nous ne pouvons qu’unir nos forces pour tenter de mettre en échec ces dispositifs répressifs ainsi que l’organisation humaine faite d’autorités et de hiérarchies , qui les rend nécessaires. Et bien sûr nous désirons que la solidarité avec les gens qui font face à la répression, ici ou ailleurs, se manifeste sous toutes les formes possibles.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 15 novembre 2011

[New-York] Les flics chassent les Occupy Wall Street du square Zuccotti

La police évacue le square des anti-Wall Street à New York

 

« Cela ne fait que commencer », a-t-elle ajouté. « Nous allons nous retrouver à Foley square », à quelques centaines de mètres, a-t-elle ajouté. ( © AFP Stan Honda)

 

 

 

NEW YORK (AFP) – Des centaines de policiers sont intervenus tôt mardi pour évacuer le campement d’Occupy Wall Street à New York, et les tentes sur le square Zuccotti ont été arrachées, a constaté l’AFP.

L’accès au square était interdit, le quartier bouclé, et le square complètement barricadé derrière des barrière métalliques.

La police a diffusé à plusieurs reprises par haut-parleur un message enregistré, invitant les manifestants anti-Wall Street à retirer leurs tentes et tout leur matériel.

« Tout doit être enlevé immédiatement. Si vous refusez d’enlever vos tentes et de partir, vous serez sujet à arrestation. Une fois que tout aura été enlevé, vous pourrez revenir ».

Vers quatre heures du matin (O9h00 GMT), la plupart des campeurs avaient quitté le square et les installations avaient été enlevées. Il ne restait plus qu’un petit groupe, au centre du square, encerclé par d’importantes forces de police. Une des manifestantes, hagarde, brandissait un drapeau américain.

« Nous avons fait une chaîne humaine, mais nous ne voulions pas de violence », a expliqué à l’AFP Mia Costa, 22 ans, après avoir quitté le square.

« Mais certains veulent rester et se faire arrêter » a-t-elle ajouté.

« Cela ne fait que commencer », a-t-elle ajouté. « Nous allons nous retrouver à Foley square », à quelques centaines de mètres, a-t-elle ajouté.

Les policiers, assistés d’employés municipaux vêtus de vert ont entièrement démantelé les tentes et les installations des manifestants, qui dormaient sur place depuis le 17 septembre.

Une dizaine de protestataires ont été arrêtés, et embarqués dans une camionnette de police, a constaté l’AFP.

A deux rues du square, derrrière des barricades et un important dispositif policier, plusieurs centaines de personnes étaient massées, scandant des slogans hostiles au maire Michael Bloomberg.

Celui-ci avait au début des opérations publié un court communiqué, demandant aux manifestants d’évacuer le square.

« Les occupants du parc Zuccotti doivent partir temporairement et enlever les tentes et matelas. Ils pourront revenir une fois le parc nettoyé », a précisé le maire.

« Nous sommes les 99% », « police, protège les 99% », scandaient les manifestants. « Le monde regarde », criaient certains.

La tension était palpable, alors que des dizaines d’employés municipaux déversaient les tentes, sacs de couchage et autre objets appartenant aux manifestants dans de grandes bennes. Plusieurs camions poubelles étaient également présents sur le square.

Dans un tweet, Occupy wall Street a fait état de bulldozers arrivant sur place.

Depuis le 17 septembre, ceux qui avaient lancé le mouvement anti-wall Street qui s’est ensuite propagé dans plusieurs autres villes américaines, avaient installé un véritable village de toile sur le square : les manifestants avaient monté leur cuisine, bibliothèque, infirmerie, et même un centre de distribution de vêtements chauds.

Cette opération policière intervient après celles menées contre d’autres campements similaires aux Etats-Unis, dont celui d’Oakland lundi en Californie.

Plus au nord, à Portland, dans l’Oregon, la police avait également délogé dimanche une cinquantaine de manifestants qui campaient dans deux parcs de la ville.

Les manifestants d’Occupy wall Street à New York, qui dénoncent le trop grand pouvoir de la finance et les inégalités, avaient prévu une journée entière de protestation jeudi, date anniversaire des deux mois du mouvement.

Ils avaient notamment prévu d’occuper la bourse de Wall Street, situé à quelques centaines de mètres de leur campement.

Mais après plusieurs problèmes de sécurité, et au moins trois décès, les autorités ne cachaient plus leur impatience vis-à-vis des manifestants, tant à New York qu’à Oakland ou Portland.

© 2011 AFP

[Fontenay] Un nouveau squat évacué, les okupants relâchés… et un article moisi de la presse bourgeoise

Le squat d’anarchistes évacué et muré

Onze personnes issues de la mouvance anarchiste ont été interpellées puis relâchées hier matin. Depuis février, ces jeunes occupaient une ancienne école privée tout près du RER.


FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.

FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville. | (LP/L.P.)

On aperçoit à peine du mobilier, des restes de soirées arrosées et des tags au-dessus du mur en parpaing que deux entrepreneurs montent à la hâte. Quelques heures après l’évacuation du squat de l’ancienne école privée protestante Jeanne-d’Albret, place Moreau-David, à Fontenay, le quartier a retrouvé son calme.

Hier à l’aube, une cinquantaine de policiers prennent possession des lieux, tandis que leurs collègues sécurisent le quartier. Le squat où ont vécu une cinquantaine de jeunes depuis le 27 février n’en compte que 11 hier matin. Sans aucune rébellion, ils ont été interpellés et conduits au commissariat pour de simples vérifications d’identité. Cette évacuation fait suite à la décision du tribunal d’instance du 17 octobre afin que le propriétaire privé récupère cette ancienne école située juste en face de la gare du RER à Fo ntenay-sous-Bois. L’école, elle, était fermée depuis trois ans et le propriétaire était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.

Fini les débats et les soirées à thème

Les jeunes squatteurs, tous âgés de 18 à 25 ans environ, ont été autorisés à récupérer leurs affaires personnelles avant que les entrées menant à cette grande bâtisse bourgeoise soient toutes fermées. Fini donc les débats et soirées à thèmes qui avaient lieu environ une fois par mois. Début septembre, évoquant l’éventualité d’une expulsion, l’un des jeunes squatteurs se désolait sur un blog : « On cherche à détruire le (peu!) d’autonomie que nous avons construit face à ce monde marchand en se réappropriant cette maison laissée à l’abandon. » Déjà, le 1er septembre, l’électricité avait été coupée dans la maison, ce qui avait entraîné la colère des squatteurs.

L’évacuation rassure les riverains. « Je n’osais plus passer devant pour aller au bois de Vincennes, surtout le soir, quand on voyait des véhicules passer autour tout doucement, parfois balançant des sacs par-dessus le mur », raconte Rose, en promenant ses deux petits chiens. « On y voyait souvent des banderoles et des tags, du genre « A bas le patronat », et ils étaient très bruyants, c’était pénible, ajoute Michèle, retraitée. Il y avait toujours des poubelles qui traînaient, ça faisait sale. Je suis contente que le quartier retrouve le calme et qu’ils arrêtent de dégrader cette si belle demeure. »

Leur presse – Le Parisien, Laure Parny, 15 novembre 2011

Les onze indignéEs de la place de la Bourse relaxéEs

Les « indignés » de la place de la bourse relaxés

Onze « indignés » poursuivis pour dégradation de biens publics après une manifestation en septembre à Paris ont été relaxés, lundi 14 novembre, par le tribunal correctionnel. A l’audience, le 31 octobre, les débats s’étaient avérés surréalistes, tournant autour d’une vitre de fourgon de police « décollée » par les manifestants alors embarqués par les forces de l’ordre, le 19 septembre place de la Bourse.

Selon les prévenus – tous Français à l’exception d’une Vénézuélienne vivant en Espagne –, la vitre du fourgon, qui tenait mal, ne s’était pas brisée, mais simplement décollée quand certains d’entre eux s’étaient appuyés dessus, sans aucune violence. La procureure avait décrit un tout autre scénario puisque, selon elle, la situation avait « dégénéré » et les prévenus avaient « poussé cette vitre de leurs mains dans une action collective et concertée ».

Elle avait requis trois mois de prison ferme contre une manifestante, qui avait reconnu avoir posé ses mains sur la fameuse vitre et a déjà quatre condamnations à son casier judiciaire pour conduite en état d’ivresse et/ou violences. Une peine de cent jours-amendes à cinq euros (soit 500 euros d’amende) avait été requise contre les autres.

La décision du tribunal annoncée lundi matin a tenu en un mot de la présidente : « Relaxe. » Quatre des prévenus étaient venus assister à la lecture du délibéré, soutenus par quelques sympathisants. « C’est très positif, et en même temps étonnant… », a réagi Frédéric, l’un des prévenus, estimant que « cette affaire n’aurait jamais dû dépasser le stade de la garde à vue ». « Je continue à faire partie des ‘indignés' », a-t-il assuré, considérant simplement que cette affaire conduirait peut-être les manifestants à être plus « organisés », plus « vigilants ».

Au total, plus de 80 manifestants avaient été interpellés place de la Bourse, où les « indignés », multipliant les actions contre le système capitaliste, s’étaient rassemblés en vue d’une « assemblée populaire ». La plupart n’avaient fait l’objet que d’une vérification d’identité, mais onze d’entre eux avaient été placés en garde à vue pour dégradation d’un véhicule de police.

Le Monde avec AFP, 14 novembre 2011

[Nantes] journée « indignée » place du peuple : occupons la rue !

[Nantes ] Journée « indignée » Place du Peuple : occupons la rue !

Réapproprions nous nos vies. Démocratie directe.

Dès 11 heure ce matin, vendredi 11 novembre, des dizaines de personnes se sont rassemblées sur la Place Royale à l’occasion de la journée mondiale des indignés. Le qualificatif « d’indigné », très prisé par les médias, ne doit pas occulter la grande diversité des personnes réunies de façon auto-organisée sur cette place du centre ville, pour contester le système actuel.

Les objectifs affichés sont clairs : tenir des assemblées populaires, des ateliers pour construire des alternatives concrètes, occuper et se réapproprier l’espace public. Cela se met en place progressivement, de façon autogérée et parfois balbutiante : il n’y a pas de professionnels de la politique. Tout au long de la journée, une centaine de personnes sont présentes de façon constante sur la place, mais les participants se renouvellent, se rencontrent, et évoluent au fil des heures : le nombre de révoltés global est donc plus important.

Vers midi, une poignée d’énergumènes de l’UNI (groupuscule étudiant de droite extrême lié à l’UMP) viennent nous provoquer en distribuant des torchons « anti-cannabis » (sous le regard amusé et étonné des passants). Ces roquets sont rapidement dégagés, non sans aller pleurnicher auprès du policier en civil présent et en menaçant des participants de répression policière.(photo 10)

La place est alors occupée de façon active : banques et agences commerciales taggées (photos 11, 15 et 16), banderoles et pancartes attachées sur la fontaine de la place (à nouveau rebaptisée Place du Peuple : photos 1 à 9), slogans inscrits au sol, assemblées populaires (photos 12 et 13)…

Un embryon de bibliothèque est mis en place, des canapés sont installés, les participants créent spontanément sur tous les supports, un « écoréseau » distribue des légumes en essayant de sortir des rapports marchands.

Deux assemblées sont tenues, la première autour de14 heures, la seconde à la nuit tombante. Le principe du campement est alors validé. A 19h30, les premiers ustensiles de campements apparaissent. Une bouffe s’organise. La présence policière est encore faible.

Les passants de tous âges, nombreux, sont globalement enthousiastes et solidaires de l’occupation.

La situation va évoluer dans les heures à venir avec le campement. N’hésitez pas à rejoindre l’occupation (avec des tentes et des duvets).

A suivre…

Indymedia Nantes, 11 novembre 2011

NB : Des photos ici : http://nantes.indymedia.org/article/24668