Archives de catégorie : Questions de genres

[Pakistan] Le plus grand rassemblement de femmes du monde

[Pakistan] Le plus grand rassemblement de femmes du monde

Environ 100.000 femmes se sont rassemblées dimanche dernier à Karachi pour la défense de leurs droits et l’égalité hommes / femmes.

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Les femmes ont participé à la manifestation avec des pancartes comme : “Dites non à la violence conjugale” et “Nous condamnons la violence conjugale”.

Adapté de l’anglais (Womens Views on News) par Solidarité ouvrière, 24 février 2012.

Sur les prétendues différences hommes/femmes

Le genre au biberon…

Sciences et avenir ; les différences hommes/femmes

Le numéro de février de Sciences et Avenir comporte plusieurs articles sur le thème « Homme Femme, La science face aux idées reçues« .

Les féministes n’y apprendront rien de très nouveau mais on peut supposer que l’étiquette de neutralité scientifique qu’a le magazine encouragera certains à enfin accepter ce que des scientifiques féministes (donc forcément mues par une idéologie leur faisant mal faire leurs recherches) disent depuis des années.

Le premier article « Pour en finir avec le neurosexisme » montre combien l’on tend à perpétuer et à justifier des stéréotypes par des arguments neuroscientifiques par des expériences et des interprétations biaisées.

Ainsi Rebecca Jordan-Young, chercheuse en sciences médicosociales dit « il existe un large consensus qui prétend qu’il existe d’importantes différences sexuelles spécifiques entre les structures et les fonctions cérébrales des filles et des garçons mises en place par l’exposition prénatale aux hormones de différentiation sexuelle (…) mais ce consensus est à la fois non scientifique et loin d’être politiquement neutre« .

Catherine Vidal souligne que le cerveau a un sexe dans le sens où il contrôle les fonctions reproductives (hypothalamus qui a une activité pour induire l’ovulation) mais aucun en ce qui qui concerne la mémoire, l’attention et le raisonnement.

En juillet 2008, une étude des universités de Californie et du Wisconsin publié dans Science, n’a démontré aucune différence entre filles et garçons pour la réalisation de tests mathématiques (étude menée sur SEPT MILLIONS de sujets).

Une étude menée en Europe sur le même sujet montre que les résultats des filles dépende de leur degré d’émancipation ; étude renforcée par une suivante en 2011.

Claude Steele de Stanford a mené une expérience intéressante au début des années 90. Il a fait passer un examen de mathématiques à deux groupes d’étudiants mixtes. Au premier, il a souligné que les résultats font apparaître une différence entre le sexe, au second, il a indiqué qu’il n’y avait aucune différence. Les garçons du premier groupe ont obtenu en moyenne 25/30 et les filles 5/30. Dans le second groupe, Les filles ont obtenu 18/30 et les garçons 19. (Steele souligna d’ailleurs que si l’on soulignait que « les asiatiques réussissent mieux à ces tests« , filles comme garçons non asiatiques avaient de mauvais résultats).

Plusieurs études montrent qu’il n’y a pas de différences entre les IRM d’hommes et de femmes accomplissant une activité quelconque : Iris Sommer, Brain search review, 2008. Anelis Kaiser, Brain search review, 2009 et bien evidemment les travaux de Catherine Vidal en France et de Lise Eliot aux USA.

ps ; en page 47. l’on parle de l’influence de la testostérone et de l’ocytocine.
une petite erreur. Le journaliste souligne que « la privation de testostérone conduit les mâles [souris] à ne plus s’intéresser aux femelles et leur agressivité est directement corrélée à leur taux d’hormone mâle circulante. » Il convient de modérer cette assertion. Si on castre une souris à un certain moment, elle ne sera plus agressive. Mais si on lui réinjecte ensuite de la testostérone – ou qu’on la castre plus tard, il n’y aura aucun changement sur son comportement. Il serait donc bien présomptueux – et à mon avis un peu humano-centré ;) – de penser que l’animal autre que l’humain n’est que comportement naturel.

Le journal décortique ensuite six idées reçues.

« les filles préfèrent le rose« . (c’est là qu’on voit au passage tout le poids du préjugé sur la recherche scientifique ; si l’on n’était pas persuadé, engoncé dans l’idée que les filles préfèrent le rose, on s’apercevrait que c’est une mode récente et souvent uniquement occidentale).

« les hommes sont monotâches« . Une étude menée en 97 sur 2000 sujets (neuroscience & biobehavioral review) ne montre pas de différence.

« les femmes ne savent pas lire les cartes routières« . Jing Feng dans Psychology Science en 2007, a montré l’extraordinaire plasticité du cerveau ; dix heures de jeu video suffisaient à modifier un IRM en matière de reconnaissance spatiale et ce quel que soit le sexe.

« les femmes sont intuitives » (mais comment donc) (je ne comprends même pas ce mot à moins de croire à la voyance).
Richard Wiseman en 2005, a démontré qu’hommes et femmes l’étaient tout autant (ou aussi peu).

« les hommes sont volages, les femmes fidèles« . (Darwin).
Plus la liberté des femmes grandit, moins elles sont fidèles.

« les femmes sont naturellement maternelles« .
ai je besoin de donner les études ? Badinter a amplement démontré qu’il s’agit d’une construction sociale et de nombreux ethnologues l’ont fait pour certaines autres espèces animales.

Dans l’article Masculin, féminin, des rôles fabriqués, on parle de l’étude menée par Sylvie Ayral qui montre qu’au collège, qu’il soit public ou privé, 80% des enfants punis sont des garçons. La chercheuse démontre que ces punitions « consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes. »
Pour expliquer leurs comportements, on pointe la fameuse testostérone.
On valorise tout de même les comportements masculins et on critique vivement les féminins (« faibles, nulles, peureuses »).

Crêpe Georgette, 20 février 2012

Inégalités hommes-femmes au travail, derniers chiffres de l’INSEE

Salaires: les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes

Les femmes gagnaient en 2009 en moyenne 20% de moins que les hommes dans le secteur privé, à temps de travail équivalent, selon les derniers chiffres de l’Insee publiés mercredi.

« En 2009, le salaire net moyen en équivalent temps-plein des femmes atteint 80% de celui des hommes dans le secteur privé et 87% dans le secteur public », écrit l’Institut de la statistique. Le constat était le même pour 2008.

« Cette situation est due pour partie à une structure des qualifications différentes », explique l’Insee : « par exemple, 19% des hommes salariés du privé sont des cadres contre seulement 12% des femmes ».

Toutefois, même au sein de chaque catégorie socioprofessionnelle, « les écarts demeurent », ajoute l’Insee dans l’enquête « Emplois et salaires ».

Chez les cadres du privé, le salaire des femmes est inférieur de 23% et de 21% dans le public, indique l’Insee, notant que cet écart « peut s’expliquer en partie par un effet de +plafond de verre+, mais aussi par d’autres éléments, comme les choix de spécialité de formation, les secteurs d’activité ou les déroulements de carrière ».

Cet écart de salaire chez les cadres est « beaucoup moins important chez les moins de 25 ans que chez les seniors », ajoute encore l’Insee, qui relève également que les écarts « sont moins élevés dans les autres catégories socioprofessionnelles ».

Une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée en 2008 mais portant sur 2006, fréquemment citée, comptait 27% d’écart de salaire brut dans le privé (environ 17% en salaire horaire, soit à temps de travail égal).

Les différences entre les sexes sont également visibles dans les taux d’activité et les temps de travail.

Si 70% de la population ayant entre 15 et 64 ans est active au sens du Bureau international du travail (personnes ayant travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours d’une semaine donnée), le chiffre tombe à 66,1% pour les femmes et monte à 75% pour les hommes.

Cet écart s’est beaucoup réduit entre 1975 et 2009, passant de 31 points à 9 « sous l’effet conjugué de la hausse du taux d’activité féminine et d’une diminution de l’activité masculine ».

Il s’explique « pour une large part » par la présence de jeunes enfants au foyer: « dans les familles d’au moins deux enfants dont l’un (ou plusieurs) a moins de trois ans, le taux d’activité des mères est de 54% alors que celui des pères est de 92% ».

Enfin, les femmes sont bien plus souvent à temps partiel, ce qui ne s’explique qu’en partie par la présence d’enfants. « Même parmi les personnes en emploi et sans enfant, la proportion de femmes travaillant à temps partiel est supérieure de 17 points à celle des hommes ».

« Il s’agit alors très souvent de temps partiel subi, les femmes étant nombreuses à travailler dans le secteur tertiaire où le recours au temps partiel par les entreprises est structurellement important », dit encore l’Insee.

AFP, 22 février 2012

« Mademoiselle » : nous ne rentrons pas dans vos cases !

Victoire d’associations féministes contre une discrimination ordinaire !

Le terme « Mademoiselle » est critiquée depuis longtemps par nombre de féministes comme une discrimination contre les femmes. Ce terme s’oppose en effet à celui de « Madame » et crée une distinction dans l’état civil ou l’âge, qui plus est par rapport au statut marital patriarcal, alors que les hommes sont tout simplement des « Monsieur ».

La lutte continue pour l’abolition des catégories Monsieur/Madame… au-delà des formulaires !

Pavillon Noir

Les « mademoiselle » vont disparaître des formulaires administratifs

Les « mademoiselle » ont vécu. Ce terme, de même que le « nom de jeune fille » ou le « nom d’épouse », va disparaître des formulaires administratifs, selon une nouvelle circulaire des services du Premier ministre, datée de mardi.

Rappelant que « par le passé, plusieurs circulaires ont appelé les administrations à éviter l’emploi de toute précision ou appellation de cette nature », le document souligne que « ces préconisations méritent aujourd’hui d’être réaffirmées et prolongées pour tenir compte des évolutions de la législation ».

Matignon invite donc les ministres concernés et les préfets à « donner instruction » aux administrations « d’éliminer autant que possible de leurs formulaires et correspondances les termes mademoiselle, nom de jeune fille, nom patronymique, nom d’épouse et nom d’époux ».

Ils seront remplacés par « madame », « pris comme l’équivalent de +monsieur+ pour les hommes, qui ne préjuge pas du statut marital de ces derniers », par « nom de famille » (dans le Code civil depuis une loi de 2002) et par « nom d’usage » car les termes « nom d’époux » et « nom d’épouse » ne permettent pas « de tenir compte de manière adéquate de la situation des personnes veuves ou divorcées ayant conservé (…) le nom de leur conjoint ».

Le texte rappelle en outre que « madame » et « mademoiselle » ne constituent pas « un élément de l’état civil des intéressées » et que l’alternative n’est commandée « par aucune disposition législative ou réglementaire ».

Les formulaires déjà imprimés pourront toutefois être utilisés « jusqu’à épuisement des stocks », est-il encore précisé.

Les organisations « Osez le féminisme! » et les Chiennes de garde avaient lancé en septembre une campagne pour la suppression « de la case +mademoiselle+ » dans les documents administratifs, estimant qu’il s’agissait d’une discrimination à l’encontre des femmes, ainsi contraintes de faire état de leur situation matrimoniale.

En novembre, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot, en charge du droit des femmes, avait indiqué avoir demandé au Premier ministre François Fillon la disparition du terme « mademoiselle ».

Dans un communiqué mardi, les associations « Osez le féminisme ! » et « les Chiennes de garde » se félicitent de cette circulaire, tout en prévenant qu’elles ne se satisferont « pas de simples déclarations » et exigeant des « résultats concrets ».

Elles invitent également « les entreprises et les organismes privés à suivre le mouvement en supprimant également ces termes de tous leurs formulaires ».

La ville de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) avait annoncé la semaine dernière qu’elle bannissait le terme « mademoiselle » de ses formulaires.

AFP, 21 février 2012

L’Etat dépèce l’information à la sexualité

Quand l’Etat « perd » 500 000€ sur l’accès à l’information et l’éducation à la sexualité, c’est sa jeunesse qu’il sacrifie !

L’information et l’éducation des jeunes en matière de sexualité sont affirmées comme une priorité des politiques éducatives et de santé des jeunes.

Lois, rapports de l’IGAS ou de parlementaires et autres circulaires dont celle de l’Education Nationale, soulignent :

  • L’implication de l’Etat via sa responsabilité dans l’information des populations sur ces sujets
  • La nécessité de la diffusion d’une information et éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées
  • L’enjeu de l’information dans la construction des adultes de demain et la prévention des grossesses non souhaitées, des IST et du VIH/Sida
  • Le manque de moyens dévolus à cette mission

Après l’importante mobilisation en 2009, l’Etat, pour ces actions, signait un protocole garantissant pour 3 ans à l’ensemble des 220 EICCF de France, un financement de 2,6M€ insuffisant au regard des besoins,.

Voilà qu’en 2012, l’Etat prive de 500 000 euros cette ligne alors qu’ils étaient promis, prévus et inscrits dans la loi de finances. C’est donc 20% de la ligne budgétaire qui ne sera pas affecté à l’accueil, l’information, l’orientation et l’éducation des populations sur les questions relatives à la fécondité, la contraception, la sexualité, et la prévention des IST dont le VIH !!!

Le Planning Familial fait le constat d’une nécessité accrue de ces interventions car les besoins se font cruellement sentir, tous les jours un peu plus dans un contexte social de précarité.

Garantir à toutes et tous -y compris à celles et ceux en situation de vulnérabilité- une égalité et une équité d’accès à l’information et à l’éducation est une responsabilité politique.

L’Etat n’a plus d’exigence et n’assume donc plus cette responsabilité que pourtant il revendique.

« Il ne souhaite plus contribuer à la préparation des jeunes à la sexualité, à leur vie de couple et à la fonction parentale. Il se désintéresse de l’accueil et du conseil aux personnes lors des accueils collectifs ou en entretiens individuels alors que cette mission a clairement été organisée et confiée par la Loi Neuwirth aux associations » souligne la Présidente Carine Favier qui poursuit « Le Planning Familial ne peut accepter un tel recul social et sociétal » face au silence de l’administration rendu assourdissant par celui de la Ministre chargée des Solidarités et de la Cohésion sociale.

Défendre l’information et l’éducation à la sexualité c’est contribuer à construire une société égalitaire entre les femmes et les hommes en parlant amour et relation, lutter contre les violences contre les femmes, prévenir les grossesses non souhaitées et les IST, faire des jeunes d’aujourd’hui les adultes responsables de demain

Le Planning Familial se mobilise en saisissant l’ensemble des députéEs, candidats ou non à leur réélection sur ce sujet et en lançant une pétition en ce sens sur internet www.planning-familial.org

Télécharger :

application/pdf iconCP défense de l’éducation à la sexualité

Planning familial, 15 décembre 2012