Archives de catégorie : Répression

[Carcassonne] Quand les flics s’entraînent à la répression avec des Bac pro « Métiers de la sécurité »

[Carcassonne] Les Bac pro « Métiers de la sécurité » travaillent

Carcassonne. Lycéens et policiers simulent une émeute

Caillaser (avec des balles de tennis) et insulter (avec beaucoup de retenue dans les propos) les policiers impunément ! Un honneur que certains caressent sûrement, mais que les élèves de Bac pro section « Métiers de la sécurité » du lycée Jules-Fil, ont pu réaliser, hier après-midi.

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En participant, dans les usines désaffectées de la Someca, route Minervoise à Carcassonne, à des manœuvres de maintien de l’ordre, qui ont rassemblé une trentaine de fonctionnaires de Carcassonne, Narbonne et Castelnaudary.

Après une journée de cours théoriques à la CRS 57, les policiers sont passés à l’épreuve pratique, sur le terrain, encadrés, notamment, par deux enseignants du centre de formation de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). La situation à laquelle devaient faire face les policiers : une bande de jeunes inonde de cailloux et d’insultes une patrouille de police. Des renforts arrivent, lesquels sont à leur tour copieusement arrosés de projectiles et conspués. Les jeunes, au départ peu nombreux, sont rejoints par d’autres, et affrontent en bataille rangée les policiers. Mais force doit rester à la loi, et les fonctionnaires doivent repousser leurs assaillants, tout en procédant, si possible, à l’interpellation de l’un des fauteurs de troubles. Une action qui peut s’avérer très utile afin de procéder, plus tard, à d’autres arrestations ! Portant casques, gilets pare-balles, jambières et boucliers, ils chargent, matraque au poing, les assaillants, qui finissent par reculer. L’un d’eux est monté dans un fourgon, tandis que les forces de l’ordre quittent les lieux, pied au plancher. Et pour couvrir leur retraite, l’usage d’une grenade de désencerclement est fortement conseillé.

L’effet est immédiat. L’engin claque très fort, et projette dans les secondes qui suivent l’explosion, des morceaux de caoutchouc très durs, qui vous caressent les tibias et les genoux avec une douceur peu commune. C’est toujours mieux que de faire donner la troupe !

Leur presse (Rémi Lebrère, LIndependant.fr), 26 janvier 2012.


Carcassonne. Une émeute fictive de lycéens pour entraîner les policiers

Lycéens et policiers ont simulé une émeute fictive, pour un entrainement, mercredi, dans les locaux désaffectés de la Someca, route Minervoise, à Carcassonne.

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Les élèves du bac Pro, section « Métiers de la sécurité », du lycée Jules Fil, ont joué les agresseurs en caillassant les policiers avec des balles de tennis et en les injuriant (avec modération toutefois).

Cette épreuve pratique sur le terrain, sous la direction de Pascal Dumas, le directeur départemental de la sécurité publique a permis aux fonctionnaires de police (une trentaine) de se retrouver en situation — souvent — réelle.

Les policiers sont parvenus à contenir « l’émeute » virtuelle et a interpellé les fauteurs de trouble.

Cette opération a permis, à l’évidence, de parfaire la technique des forces de l’ordre.

Pascal Dumas se déclarait satisfait de cette « simulation ».

Leur presse (Le Magazine du Carcassonnais), 26 janvier 2012.

[Grèce] La police bricole son coupable

Incrimination d’un manifestant par la police grecque

La vidéo que vous allez voir, a été prise par un cinéaste qui était présent à la manifestation du 29/6/2011 à Athènes. Le cinéaste confirme qu’aucun montage n’a pas été fait.

La vidéo

Regardez bien au début de la vidéo (première flèche et deuxième flèche) le manifestant qui est sur ses genoux et juste derrière lui, vous pouvez voir son sac à dos noir et un sac en plastic rose.

Ensuite, un homme de la force policière Delta, ramasse le sac à dos du jeune homme.

Un autre policier rapproche et apporte deux bouteilles de bière. Encore une bouteille arrive par un autre membre de la force motorisée de la police grecque.

Puis, vous voyez que toutes les bouteilles sont regroupées pendant que le manifestant est immobilisé avec des menottes par terre.

Enfin, les forces policières ramènent son sac à dos et mettent les bouteilles dedans, dans le but d’accuser -incriminer plutôt- le manifestant en question de possession d’armes (cocktail Molotov).

Vidéo postée sur le site de RealDemocrady.gr, sous-titrée en anglais.

Nouvelles hors les murs, 26 janvier 2012

Répression contre Anonymous

Arrestation de membres d’Anonymous: deux personnes présentées à un juge

Des pirates informatiques du collectif Anonymous devaient être présentées à un juge d’instruction jeudi, soupçonnés d’avoir participé au blocage du site internet d’EDF en avril et juin 2011, a-t-on appris de source judiciaire.

Le site institutionnel d’EDF avait été bloqué à plusieurs reprises les 20 et 23 avril et le 2 juin dans le cadre d’une « attaque par déni de service » revendiquée par le groupe des Anonymous, a-t-on précisé.

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a placé mardi en garde à vue trois personnes, deux hommes et une femme. Deux d’entre elles ont reconnu leur participation aux faits et devaient être présentées jeudi à un juge de la Jirs (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris, a-t-on précisé.

Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire, a-t-on ajouté.

Le blocage du site EDF avait entraîné un préjudice financier évalué à 160.000 euros, a précisé la source judiciaire. Il avait été bloqué par les Anonymous dans le sillage du mouvement d’opinion déclenché par l’accident de la centrale Fukushima au Japon le 11 mars.

Deux demandes d’entraide judiciaire ont été adressées à l’Allemagne et aux Etats-Unis.

Une information judiciaire a été ouverte pour « accès et maintien frauduleux dans un système automatisé de traitement de données, entrave et participation à un groupement en vue de la participation à ces infractions », a-t-on ajouté.

Elle vise en particulier à identifier d’autres participants à cette attaque, qui ciblait également les sites internet de General Electric et d’un opérateur italien (le groupe Enel, ndlr), a-t-on précisé.

Dépourvu de commandement central et de hiérarchie, Anonymous choisit ses cibles dans des salons de discussion sur internet, selon des experts en sécurité informatique.

AFP, 26 janvier 2012

[Nancy] Irruption de flics chez trois étudiant-e-s militant-e-s

Qui nous protège de la police ?

Nous sommes 3 étudiants et vivons en collocation à Nancy. Ce matin, le 26 janvier 2012 à 7h30, des policiers en uniformes et en civils sont venus tambouriner violemment à notre porte en nous sommant d’ouvrir, sans aucune explication ni preuve d’autorisation justifiant leur présence. Pris de panique, nous n’avons pas ouvert la porte. Devant notre réaction ils sont montés chez nos voisins du dessus. Ceux ci ont ouvert alors que les policiers leurs signifiaient qu’ils recherchaient un individu, leurs ordonnant de les laissé rentrer à l’intérieur. Nos voisins ont demandé un document justifiant leur requête, les policiers ont rétorqué qu’ils n’étaient pas « aux Etats-Unis ». Ignorant leurs droits nos voisins les ont laissés entrer. Après un rapide état des lieux et voyant qu’il n’y avait personne, ils sont ressortis. Suite à cela, ils sont revenus à notre étage pour recommencer leurs sommations. Au bout de trente minutes ils ont enfoncé la porte et environ 4 ou 5 policiers en civils et en uniformes sont entrés. Nous étions deux dans une chambre (une habitante et l’un de ses amis) et le troisième dans une autre. L’un des policiers est alors entré arme au poing dans la première des chambres sans demander nos identités. Une personne était dans le lit et l’autre debout, voyant que cette dernière n’était pas l’individu recherché le policier l’a écarté et s’est précipité sur le lit. La personne qui s’y trouvait lui faisait face et a immédiatement levé les mains en l’air ce qui n’a pas empêché le policier de le gifler violement, de l’immobiliser sur le lit avec ses genoux avant de braquer son arme sur sa tempe. Ne l’identifiant pas comme la personne recherchée, il a relâché son étreinte et la menacé du poing. En même temps, d’autres policiers fouillaient l’appartement (fouille des placards, matelas retournés, toutes les pièces visitées et une valise d’ouverte). Une chambre dont la propriétaire était absente a été fouillée. A ce moment l’une des habitantes a demandé si ils avaient un mandat pour perquisitionner et un policier lui a simplement rétorqué que « nous n’étions pas dans série TV » et que de toutes façon ils « avaient l’autorisation du parquet pour ouvrir la porte ». Cependant aucune autorisation officielle ne nous a été présentée. Après avoir pris nos identités et celles de nos voisins, ils sont ensuite repartis comme ils sont arrivés, sans plus d’explications. En tant que militants politiques nous prenons part depuis un certain temps aux luttes sociales sur Nancy et ailleurs et sommes exposés à la répression policière. Depuis un an cette répression va crescendo, entre coups de pression dans la rue et convocations officieuses, les coups tordus se multiplient. Mais aujourd’hui nous avons franchi un nouveau cap et cela nous pousse à sortir de notre mutisme, à dénoncer cet usage abusif et illégitime de la force, cette violence policière tant psychologique que physique. Nous condamnons ces actes, malheureusement trop répandus à Nancy comme ailleurs.

Des personnes révoltées

Indymedia Paris-IDF, 26 janvier 2012

[Rouen] La police s’attaque aux client-e-s d’un café

Arrestations à Rouen: « Sale pute de gauchiste, on va te niquer »

Le Stardust, café populaire de la place du Vieux-Marché, à Rouen. Vendredi soir, c’est soirée électro. Quatre DJ locaux doivent s’y succéder. Musique numérique et bières belges au programme. Tout commence bien. Il est environ 20h00. Jusqu’à 23h30, rien à signaler. Le bruit est limité, les gens profitent de leur week-end. La soirée va pourtant dégénérer.

Vers 23h30, deux clients sortent du bar pour uriner sur une place située en face. Un premier véhicule de police arrive sur les lieux et interpelle dans le calme les deux contrevenants. «Vous êtes en train d’uriner sur le site historique de Jeanne d’Arc », annonce l’un des policiers. Les papiers d’identité sont confisqués, les deux fauteurs de trouble attendent de recevoir leur amende. Les flics font durer le plaisir.

Pendant une demi heure, les deux clients fautifs « poireautent »… D’autres clients du bar se rapprochent de la scène, demandent des explications. Le contrôle s’éternise. A ce moment, deux autres véhicules de police arrivent. Les forces de l’ordre annoncent qu’ils interpellent les deux « pisseurs » pour ivresse manifeste sur la voie publique. Tollé général. Les deux fautifs sont embarqués.

Une dizaine de clients se placent en face d’une des voitures, pour l’empêcher de repartir. Sans violence ni insulte. Mais les policiers sont nerveux. Ils sortent du véhicule et gazent à bout portant plusieurs personnes. Présent au concert, je me retrouve moi-même, après m’être manifesté comme journaliste auprès des policiers, pris dans les effluves de lacrymo. Une fois le « ménage » accompli, les voitures repartent avec les deux délinquants. Fin de l’histoire ? Pas encore…

Plusieurs véhicules restent en faction à 100 mètres du bar, tous feux allumés. Vingt minutes plus tard, sans raison apparente, l’assaut reprend : une vingtaine de policiers en tenue de « Robocop » arrivent en trombe sur la terrasse du café. Matraques, chiens, lacrymos… c’est reparti.

Sans distinction, des gens sont frappés, un jeune homme a le crâne en sang. Des grenades sont tirées. Un client du bar, rageur, jette une bouteille sur l’une des fourgonnettes de police. Au bout d’une heure, c’est le seul acte violent à déplorer côté fêtards. Les policiers, de leur côté, frappent les quelques femmes venues leur parler pour que cessent les violences. Ils éructent des insultes sexistes : « Bande de morue, salopes… »

Un des DJ qui repartait avec son matériel est poussé dans le dos par un policier. Il s’étale au sol avec ses affaires. Une jeune femme est violemment interpellée, traînée par terre, son pull et son tee shirt déchirés. Un policier lance : « Sale pute de gauchiste, on va te niquer. » La place est finalement « nettoyée ». Il est presque deux heures du matin.

Bilan de l’opération : trois personnes interpellées pour ivresse manifeste sur la voie publique (aucun taux d’alcoolémie n’a été communiqué aux contrevenants, aucune amende n’a été dressée pour cette infraction). Deux autres personnes devront répondre de dégradation de bien public, outrage, rébellion et violence sur agent de la force publique.

Contacté lundi, le commissariat principal de Rouen explique sommairement que «les policiers ont été pris à partie et ont du faire usage de la force». L’officier en charge de la communication n’a pas eu connaissance d’éventuelles violences et insultes policières.

Les deux principales victimes, après constatation d’un médecin légiste du CHU de Rouen, devaient rencontrer un avocat mercredi. Elles présentent des hématomes, des brulures au visage et une entaille au crâne. Une ITT (incapacité totale de travail) de trois jours a également été retenue. De leur côté, les deux « pisseurs » ont écopé d’une amende de 68 euros pour miction sur les ruines de la place du Vieux-Marché. Jeanne d’Arc peut donc reposer en paix.

les Inrocks, Manuel Sanson, 26 janvier 2012