Archives de catégorie : Répression

[Saint-Etienne] Expulsion d’un squat

Expulsion du squat La Plage à St-Etienne

Le squat de St-Etienne « La Plage » a été expulsé bru­ta­le­ment ce matin par des poli­ciers nom­breux, ner­veux, et accom­pa­gnés de « net­toyeurs » en com­bi­nai­sons blan­ches …

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Des vrais terroristes, ces poètes plagistes … Dangereux ! Fallait bien les expulser au moins, quoi.

Les habi­tants n’ont pas eu le temps de ras­sem­bler autre chose que – non pas le néces­saire ou même l’indis­pen­sa­ble – mais les deux ou trois trucs qui leur tom­baient sous la main … L’ate­lier cou­ture parti en vrac, les machi­nes posées à l’arra­che dans un camion … Beaucoup d’objets per­son­nels perdus … Une dizaine de per­son­nes à la rue EN JANVIER.

Pourtant la jus­tice avait estimé que, compte tenu de l’absence de voies de faits, on pou­vait accor­der la trêve hiver­nale aux habi­tants du squat …

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« Hasta luego, yé révien’drai un’ dé cé yours, compañeros ! » Conejito Rojo

La Plage, 10 janvier 2012

vu sur Rebellyon, 11 janvier 2012

[Clermont-Ferrand] Nouvelles de la Gauthière

[Clermont-Ferrand] Nouvelles de la Gauthière

Au Jura Lib’ et à Cette Semaine…

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Salut. Tout d’abord je déballerai pas les « vérités » qui se font jour sur ce qui s’est passé le 31 décembre dans le quartier de la Gauthière à Clermont. C’est ce que veut la famille et l’avocat. [« Wissan el-Yamni (…) portait des traces de violences « assez incompatibles avec les gestes classiques d’une interpellation policière », selon l’avocat de sa famille, Jean-François Canis. » (Libération du 11 janvier)] En tout cas, c’est affreux… Seuls deux flics mis en examen, mais pas suspendus à l’heure où j’écris.

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La manif de samedi dernier fut très « digne ». On a fini par un sit-in devant le comico, les flics étaient barricadés à l’intérieur. A la fin, les charognards politiques (les Verts) causaient avec les RG… Depuis des jours, c’est une guerre totale, une guerre sociale. Même un avocat bien connu du coin a parlé dans les médias de guerre lancée par la pref, c’est vous dire… J’entends encore un hélico survoler par dessus chez moi, alors que j’habite assez loin quand même. Hier, ça a duré jusqu’à 4 heures du mat’. Pour info, Clermont est une ville de gôche, avec même des élu-e-s NPA et LO. Pacifié. Première fois que ça arrive. Beaucoup s’en plaignent… Certain-e-s un peu moins…

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Alors voilà. La Gauthière, on y fait le tour en 10 minutes même pas. Les « émeutes » commencent jamais comme ça. 400 CRS dans ce quartier, c’est indescriptible, avec en plus deux hélicos et coupure de l’électricité (j’ai pas vu moi-même, je raconte le témoignage d’un pote et d’autres…). Les voitures qui crament sont « ciblées » apparemment. Genre celles des fachos. Des voitures ont été vraisemblablement cramées par les flics (c’étaient celles qui étaient pas dans le noir, en pleine lumière, donc pas le genre à brûler quand y’a un hélico et des CRS…). Ce soir j’y suis allé. J’ai vu que les charognards bis ont envoyé leurs « jeunes » (NPA, PCF). J’ai vu deux personnes de SUD dire qu’il faudrait contacter les syndicats. Allez demander aux jeunes du quartier pour voir… Je suis reparti après quelques discussions et infos prises, ce qu’on peut, une méfiance logique règne. Y’avait pas de flics, ni d’hélicos. En rentrant, un pote me dit qu’il a vu 14 fourgons de CRS filer à toute vitesse vers le quartier. On y retourne, rien, ils sont pas là. Juste ce putain d’hélico. On suppose que ça a dû péter plus loin… Bref pour faire simple, c’est une guerre déclarée. Pour le détail, un nouvel hôtel de police vient d’ouvrir, et la pancarte indiquait « Ici, l’État investit pour votre avenir »…

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Je finirai sur les tags et les banderoles (pas de photos, logique on va pas se faire prendre pour des RG non plus). En tout cas, si y’en a qui disent après que c’est de la haine gratuite et pas consciente, qu’illes retournent voter et dormir.

Quelques tags vu dans le quartier : « CRSS=Porcs », « Wissam 09/01/2012 on oublie pas », « Nique la BAC et la Canine »…

Quelques banderoles déployées sur les toits : « Homicide volontaire en bande organisée », « On ne laissera jamais le fascisme passer », « Guéant reconnais-le, la police a tué », « Ministère de la Justice, Zone de non-droit », « Police, Nazi, Assassin ».

Que se Vayan todos. Guerre Sociale. Vive le feu.

Couuriel du 11 janvier 2012 – 0h27.

[Algérie] Chômage, révolte et répression

[Algérie] Chômage, révolte et répression

Algérie : blessés et arrestations lors de heurts dans la ville pétrolière de Laghouat

Des affrontements entre forces de l’ordre et chômeurs en colère ont éclaté mardi dans une ville pétrolière du sud de l’Algérie, faisant au moins dix blessés et illustrant la persistance des problèmes de sous-emploi et de logement dans le pays.

Les incidents ont éclaté à Laghouat, ville proche du plus important champ gazier du Sahara algérien Hassi R’mél, selon le responsable local de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC), Abbes Hadj Aïssa.

« Il y a des affrontements depuis ce (mardi) matin entre chômeurs et forces de sécurité », a affirmé ce responsable à l’AFP, pour qui ni les uns ni les autres n’étaient à même de calmer la situation.

Selon lui, la population a réagi aux provocations des services de sécurité qui ont insulté des personnes âgées qui attendaient le bus.

Interrogé par l’AFP, le patron de la police locale s’est refusé à tout commentaire.

Selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), l’intervention des forces de l’ordre a été très violente avec usage de gaz lacrymogènes. Des manifestants ont été passés à tabac et insultés, a précisé dans un communiqué la Ligue qui a confirmé de nombreuses interpellations.

La LADDH a estimé que l’un des motifs du mouvement était dicté par la crise du logement.

« Le recours à la force publique alors qu’il suffisait de faire toute la lumière sur l’opération d’attribution du logement social est l’expression d’une gestion autoritaire et arbitraire des affaires de la cité », a-t-elle jugé.

Les manifestants accusent de favoritisme les responsables locaux dans l’attribution de logements sociaux et réclament l’annulation d’une liste de bénéficiaires, selon cette source.

Plus d’un million de logements ont été promis par le président Abdelaziz Bouteflika pour le plan quinquennal s’achevant en 2014, mais le rythme de la construction est lent et les accusations d’abus et de corruption se multiplient. La distribution de logements sociaux donne souvent lieu à des contestations, parfois à des émeutes.

Mais la contestation a aussi été lancée à cause du chômage dans ce pays riche qui possède des réserves en devises officiellement évaluées à plus de 178 milliards de dollars.

A Laghouat, une grève avait été lancée dès dimanche à l’appel de plusieurs centaines de chômeurs qui se plaignent notamment de l’embauche systématique de personnes extérieures à la région.

A l’exception des boulangeries, les commerces de cette ville d’environ un demi-million d’habitants située à 400 km au sud d’Alger ont baissé leurs rideaux à la demande de la coordination des chômeurs, selon Hadj Aïssa du CNDDC, qui a promis la poursuite du sit-in jusqu’à nouvel ordre.

En Algérie, le taux de chômage chez les jeunes, fort de 50% il y a dix ans, atteint à l’heure actuelle 21%, selon les dernières statistiques du Fonds monétaire international (FMI).

Le coordinateur national du CNDDC, Tahar Belabès, a indiqué à l’AFP que le directeur régional de l’Agence nationale régionale pour l’emploi (ANEM), avait offert mardi 800 offres d’emploi arrivées à l’antenne locale de l’ANEM et s’est engagé à fournir d’ici une semaine du travail à de nombreux chômeurs de Ouargla.

« Nous allons voir ce que valent ces promesses et restons mobilisés car le problème des 5.000 chômeurs de Ouargla et des dizaines de milliers d’autres à travers le pays est loin d’être réglé », a ajouté M. Belabès.

Depuis plusieurs jours, des chômeurs manifestent pour les mêmes raisons dans d’autres villes pétrolières du pays, comme à Skikda (ville côtière située à 510 km à l’est d’Alger) et Ouargla (à 800 km au sud-est d’Alger).

Leur presse (Agence Faut Payer, 10 janvier 2012)

Circulaire Guéant : « une honte, une stupidité, une infamie »

Parrainages d’étudiants étrangers contre « l’infamie » de la circulaire Guéant

Une cérémonie publique de parrainages d’étudiants étrangers, auxquels il a été refusé de travailler en France, a été organisée mardi dans un amphithéâtre bondé de l’université Panthéon-Sorbonne, pour aider des étudiants victimes de la circulaire Guéant, considérée comme « une infamie ».

« Cette circulaire, même ravalée, c’est une honte, une stupidité, une infamie », a déclaré Pierre Rosanvallon, professeur au collège de France, en parrainant le Guinéen Souleymane Salma Diallo dont le refus de permis de travail, contre lequel il a déposé un recours, a été suivi d’un ordre d’expulsion.

« Je trouve cette histoire absolument stupide, c’est contre la raison et inique. Il n’y a pas à hésiter, il faut être absolument contre et engagé », a affirmé l’historienne des femmes Michelle Perrot, en parrainant Zeinab Benslimane, une Marocaine de 24 ans qui a perdu un emploi décroché dans les assurances.

« Tous ces étudiants sont des victimes qui ont besoin d’être aidées dans leurs démarches », a résumé Fatma Chouaieb, porte-parole du collectif du 31 mai, à l’origine de ces parrainages avec des universitaires et chercheurs signataires d’une pétition contre la circulaire.

Les autres parrains sont notamment le prix Nobel de physique Albert Fert, l’actrice et réalisatrice Tonnie Marshall, les présidents d’université Vincent Berger (Paris-7 Diderot), Patrice Brun (Bordeaux-3) et Yves Lecointe Nantes) ou encore l’essayiste Caroline Fourest, très applaudie.

Faute d’emploi, les étudiants étrangers parrainés ont, pour beaucoup, évoqué des problèmes de ressources.

« Je viens de lâcher mon logement fin décembre, je suis hébergé chez mon cousin en attendant… je ne sais pas bien quoi », a témoigné Adama Baba Corera, Mauritanien et consultant en informatique, parrainé par le mathématicien Michel Broué.

Les présidents d’universités présents ont particulièrement relevé « l’incohérence » de la circulaire avec la politique d’enseignement supérieur menée par le gouvernement.

Des étudiants ne peuvent rester travailler en France alors que certains présidents d’universités vont bientôt défendre devant un jury international leur projet d' »initiative d’excellence » (Idex), ces futurs campus de taille mondiale dont un des critères est justement « l’attractivité internationale », a relevé M. Berger.

« On vit une époque schizophrène », a ajouté le président de Paris-7, parrain de la Russe Ekaterina Tyunina qui avait décroché un emploi dans une grande banque.

Les présidents de Bordeaux-3 et Nantes ont eux rappelé que la loi LRU d’autonomie de 2007 avait donné comme nouvelle mission aux universités l’insertion professionnelle.

« Or cette circulaire scélérate interdit désormais aux étudiants étrangers d’avoir cette insertion professionnelle. On est là dans l’incohérence absolue », a commenté M. Brun.

Les ministres concernés ont proposé la semaine dernière un nouveau texte pour « lever les malentendus » de la circulaire Guéant, mais universités, grandes écoles et étudiants n’en sont pas satisfaits.

AFP, 10 janvier 2012

[Nancy] Les keufs répriment une performance anti-pub

[Antisoldes] La police travaille à Nancy

Des sucettes à l’eau

Ils n’ont pas réussi leur défi. Des étudiants des Beaux-Arts comptaient coller 48 peintures, dessins et affiches perso sur les abribus et sucettes Decaux de la rue Saint-Jean. Une action antipub et anti-consommation dans le but de se réapproprier l’espace urbain comme lieu d’exposition le premier samedi de soldes.

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Mais, parvenus au Point Central sous une pluie battante, un fourgon, une voiture et deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) arrivés à la Starsky et Hutch sur la voie du tram ont stoppé nette la manifestation artistique.

Une interruption musclée qui a fait tomber à l’eau la fête bon enfant. Les forces de l’ordre ont vérifié l‘identité des jeunes artistes alignés contre le mur et traités comme des bandits. Idem pour le photographe du journal sommé de montrer carte de presse et pièce d’identité.

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A la poubelle

Si les étudiants sont restés calmes, la grogne est vite montée chez usagers du tram — bloqué — qui s’impatientaient sous l’abribus. « Vous en avez pour longtemps ? Je prends mon service à 16 h au CHU. Je n’y serai jamais », trépigne une dame. « Dix minutes… ou une heure », réplique l’agent. « Vous pourriez au moins garer vos véhicules ailleurs, c’est incroyable », s’agace un piéton aussitôt remballé par un : « Ne nous empêchez pas de faire notre travail ». Le ton monte. « Vous feriez mieux d’être présents sur les agressions en ville le samedi soir ! »

Après avoir relevé chaque identité, les policiers ont récupéré la trentaine d’affiches non-scotchées et les ont jetées en boule dans une poubelle sous les yeux des étudiants, médusés. « Maintenant, amusez-vous », ont-ils lancé aux jeunes avant de remonter dans les trois véhicules.

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« De l’art éphémère »

L’action avait pourtant démarré dans le calme et la bonne humeur pour la vingtaine d’étudiants.

Ils s’étaient donné rendez-vous à 14h15 en haut de la rue Saint-Jean avec leur gros scotch et affiches roulées sous le bras. Fiers et heureux. Certains avaient travaillé dessus pendant trois semaines.

Organisés, ils devaient couvrir les 48 sucettes de l’artère jusqu’à la cathédrale, filmés par Malik. « C’est la première fois qu’on expose au grand jour », se réjouissait Simon, en 3e année. « Avant, on collait la nuit mais au petit matin, nos œuvres avaient disparu avant d’être vues. »

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Un premier groupe de quatre avait ouvert sans forcer l’abribus de la place Maginot, pour y scotcher « Vous entrez en zone de réaction » peint en lettres noires, refermé la vitre et descendu l’artère noire de monde. Incognito.

Direction la sucette à l’angle de la rue Notre-Dame. De nombreux passants s’arrêtaient, regardaient s’afficher une magnifique peinture avec des oiseaux, félicitaient les jeunes artistes. Une maman expliquait à sa fille : « Tu vois, ils cachent la pub, c’est pour lutter contre la société de consommation. C’est de l’art éphémère ».

Beaucoup trop éphémère.

Leur presse (Corinne Baret-Idatte, EstRepublicain.fr), 8 janvier 2012.