Archives de catégorie : Répression

[Marseille] Manif de protestation contre le massacre de 35 Kurdes par l’armée turque

Des centaines de Kurdes manifestent à Marseille contre la mort de 35 civils en Turquie

Plusieurs centaines de Kurdes ont manifesté sans incident vendredi à Marseille pour protester contre la mort mercredi, dans le Sud-Est anatolien, de 35 civils tués au cours d’un raid aérien turc, et dénoncer le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a constaté un journaliste de l’AFP.

Manifestation de Kurdes à Marseille, le 30 décembre 2011

Manifestation de Kurdes à Marseille, le 30 décembre 2011
 

Le rassemblement a donné lieu à un face-à-face tendu avec un cordon de gendarmes mobiles empêchant les manifestants de défiler sur la Canebière et de se rendre, comme ils en avaient l’intention, au Consulat de Turquie en empruntant une des principales artères commerçantes du centre-ville.

Porteurs de drapeaux aux couleurs du Kurdistan et à l’effigie d’Abdullah Öcalan, le dirigeant emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les manifestants s’étaient rassemblés derrière une banderole noire montrant des images des victimes du raid aérien, proclamant: « c’est un massacre ».

Durant plus d’une heure et demie, les 200 à 300 manifestants ont fait face aux forces de l’ordre aux cris de « Erdogan, terroriste », « Turquie fasciste » ou « nous sommes tous du PKK ».

Les manifestants ont aussi dénoncé l’attitude de la France, voyant dans l’interdiction de manifester la volonté de s’attirer les bonnes grâces de la Turquie, après les réactions provoquées par le vote, à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi réprimant la contestation du génocide arménien.

Un portrait du Premier ministre turc Erdogan a été brûlé avant que la foule ne se disperse non sans mal sous la pression du service d’ordre de la manifestation.

La communauté kurde regroupe de 4.000 à 5.000 personnes à Marseille et dans ses environs.

AFP, 30 décembre 2011

Bonne année… sécuritaire

Nouvel An: 60.000 forces de l’ordre et secouristes mobilisés en France

Soixante mille policiers, gendarmes, pompiers et secouristes seront mobilisés en France la nuit de la Saint-Sylvestre pour « veiller à la sécurité des Français », a annoncé samedi sur RTL le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.

Des policiers au pied de la Tour Eiffel le 31 décembre 2008 à Paris

Des policiers au pied de la Tour Eiffel le 31 décembre 2008 à Paris
 

« Nous sommes complètement mobilisés, il y a 60.000 policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers et secouristes qui ce soir veilleront à la sécurité des Français », a-t-il dit.

AFP, 31 décembre 2011

[Poitiers] Venue de Sarkozy : 800 gendarmes et policiers pour « éloigner les gêneurs »…

Deux heures de visite sous haute protection

 

Lors de la précédente visite présidentielle, en mars 2009, la « Sarkomobile », la C6 du Président, avait été cantonnée au commissariat de Poitiers. – (dr)

Ça phosphore à tous les étages depuis plusieurs jours et ça va continuer jusqu’au dernier moment. La visite annoncée pour jeudi prochain, du président de la République, crée une certaine tension au sein des services de sécurité. Les réunions s’enchaînent, sous la coordination du préfet.

Éloigner les  » gêneurs  »

Le président de la République, qui arrivera par avion depuis l’aéroport de Poitiers Biard doit rester deux heures sur place, de 11 h à 13 h.
Le temps d’une visite au Centre national de document pédagogique sur le site de la Technopôle du Futuroscope, suivie par la présentation à 11 h 20 des voeux aux personnels de l’Éducation nationale, au Palais des congrès.
Près de huit cents gendarmes et policiers devraient ainsi être mobilisés pour ces deux heures, entre la sécurisation de l’aéroport, celle du trajet jusqu’à Chasseneuil-du-Poitou via la RD 910 et des lieux visités.
D’après nos informations, quatre escadrons de gendarmerie (110 hommes chacun, dont 64 pour le maintien de l’ordre) et deux compagnies de CRS (135 hommes chacune) sont déjà prévus pour boucler la zone, sans compter les autres effectifs de police et de gendarmerie.
« Des manifestants ? », s’amuse un officier. « S’il y en a, ils seront très loin. »
Aucun bruit discordant ne devrait donc troubler la bonne parole présidentielle protégée par ce puissant rideau protecteur.

Nouvelle République, E. C., 31 décembre 2011

[Syrie] Manifestations massives malgré une répression sanglante

Syrie: manifestations massives anti-régime en présence des observateurs arabes

Des centaines de milliers de militants anti-régime ont manifesté vendredi en Syrie dans les villes où se trouvaient les observateurs arabes, ce qui n’a pas empêché les forces de sécurité de réagir d’une main de fer, tuant au moins 16 personnes.

Capture d'écran de YouTube montrant l'arrestation d'un homme  par les forces de sécurité syrienne le 29 décembre 2011à Damas

Capture d’écran de YouTube montrant l’arrestation d’un homme par les forces de sécurité syrienne le 29 décembre 2011à Damas
 
 

Des observateurs se sont rendus à Idleb (nord-ouest), Hama (nord), Homs (centre) et à Deraa (sud), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a fait état d’au moins 16 civils tués et plus de 40 blessés par les forces de sécurité dans ces villes.

A Deraa (sud), berceau de la contestation, cinq contestataires ont été tués lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles sur une manifestation, et à Hama, au moins cinq civils ont été tués et plus de 20 autres blessés.

Les forces de sécurité ont également ouvert le feu sur des manifestants à Damas, arrêtant des protestataires au moment où ils quittaient les mosquées.

Plus de 250.000 manifestants se sont rassemblés en plusieurs dizaines de lieux de la province d’Idleb, selon l’OSDH, notamment dans les villes d’Idleb, Maaret al-Noman, Khan Cheikhoune et Saraqeb.

Dans ces deux dernières villes, les chars de l’armée ont été retirés en prévision d’une visite des observateurs arabes, a affirmé à l’AFP le président de l’OSDH, basé en Grande-Bretagne.

A Idleb, au moins 25 personnes ont été blessées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu pour empêcher les manifestants d’entrer sur la place Hanano, après le départ d’observateurs de cette zone, selon la même source.

Selon l’OSDH, des énormes manifestations ont eu lieu en outre à Homs, bastion de la contestation, où les agents de sécurité ont ouvert le feu.

Dans cette ville, les corps de cinq personnes arrêtées dans la nuit par les forces de sécurité ont été retrouvés. Une sixième, blessée ce matin, a succombé à ses blessures.

Dans cette région, deux civils et deux soldats dissidents ont été tués dans une embuscade tendue par les forces armées près de la ville de Tal Kalakh, à la frontière libanaise, a indiqué l’OSDH.

A Douma, dans la banlieue de Damas, où les observateurs se trouvaient selon la télévision officielle, plus de 60.000 personnes ont manifesté, a indiqué l’OSDH, ajoutant que les forces de sécurité ont fait usage de bombes à clous et de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, blessant 24 d’entre eux.

A Alep (nord), relativement peu touché jusqu’à présent par le soulèvement, des partisans du régime ont « réprimé violemment » une manifestation dans le quartier Salaheddine, selon la même source.

Jeudi, les forces de sécurité avaient tué au moins 25 personnes alors que les observateurs se trouvaient à Hama, Idleb, Homs, Deraa et Douma, foyers de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad.

« Nous vous demandons de faire la distinction entre l’assassin et la victime. Notre Révolution qui a commencé il y a neuf mois est pacifique », ont écrit les militants sur leur page Facebook Syrian Revolution 2011, à l’adresse des observateurs.

Depuis l’arrivée lundi des observateurs arabes, chargés de surveiller la situation dans le cadre d’un plan visant à mettre fin aux violences, « 130 civils, dont six enfants, ont été tués », déplorent les Comités locaux de Coordination (LCC).

Tout en exprimant des doutes sur l’efficacité de la mission, des opposants syriens ont jugé que la présence des experts arabes « assurait en quelque sorte une protection » aux manifestations.

Haytham Maleh, avocat des droits de l’Homme et membre du Conseil national syrien (CNS), principal mouvement de l’opposition, a demandé que les observateurs s’acquittent de leurs obligations en « restant dans les villes qu’ils visitent pour protéger les habitants ».

Ils doivent « vérifier l’application » par le régime de toutes les clauses de l’initiative arabe, a-t-il dit en jugeant leur nombre insuffisant.

Le plan de sortie de crise de la Ligue arabe prévoit l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.

Washington a jugé utile vendredi la présence des observateurs, tout en se disant préoccupée que « la violence perdure ».

La Russie, alliée de la Syrie, s’est dite « satisfaite » du début de la mission, citant son chef, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, selon qui « la situation est rassurante » à Homs, et « aucun conflit n’a été rapporté » dans ce bastion rebelle.

L’opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes « terroristes ».

Selon l’ONU, plus de 5.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte, à la mi-mars.

AFP, 30 décembre 2011

[Johannesbourg] Quadrillage policier d’un quartier populaire pour le nouvel an

Les « frigos volants »: tradition du Nouvel An dans un quartier de Johannesburg

La police du quartier chaud de Hillbrow, à Johannesburg, sera de nouveau en alerte pendant la nuit du Nouvel An, pour tenter d’éviter les accidents causés par une « coutume » désormais incontournable: le jet de meubles et d’appareils électroménagers usagers par les fenêtres.

Des hélicoptères, des engins anti-émeutes et des unités spéciales de la police sud-africaine seront déployés dès la tombée de la nuit dans ce quartier connu également pour ses régulières flambées de violence.

Chaque année, quelques personnes sont blessées par la chute d’objets dans la nuit du 31 décembre.

« Nous jetons les vieux trucs, parce que nous en avons des neufs », explique Dickens Patwell, 24 ans, réparateur d’ordinateurs, qui se rappelle avoir jeté un lit par dessus son balcon il y a quelques années.

« Les gens se débarrassent de beaucoup de choses, des appareils électriques, micro-ondes, fours, téléviseurs », précise James Thomas, 26 ans, Zimbabwéen comme son ami Dickens.

En 2009, une petite fille de 11 mois a été blessée à la tête par une brique, et neuf personnes hospitalisées au total.

L’an dernier, les jets d’objets ont été accompagnées de caillassage des patrouilles de police. Bilan: quatorze blessés.

Beauty Dube, une Sud-Africaine qui vit à Hillbrow depuis seize ans, restera chez elle avec sa famille pendant la nuit de l’An. « Ceux qui sont blessés sont ceux qui sont ivres », assène-t-elle

James Thomas confirme que le but n’est pas de blesser qui que ce soit. « On sait que personne ne sortira. Mais nous, on crée du travail pour les gens », assure-t-il, en référence aux dizaines de ferrailleurs et autres collecteurs de produits recyclables qui sillonnent les rues de Johannesburg toute l’année.

Ancien « quartier latin »

Hillbrow, pourtant, a connu son heure de gloire. D’abord quartier cosmopolite blanc, il est devenu multiracial dans les années 1980.

On a parlé de « quartier latin », où Noirs et Blancs sud-africains ont voulu vivre ensemble et défier la loi du régime raciste au pouvoir.

On y écoutait de la musique tard la nuit dans des cafés bondés.

Mais au début des années 1990, les prix de l’immobiliers se sont effondrés, la criminalité a augmenté, les librairies et les disquaires ont fermé, les restaurants ont déménagé vers d’autres banlieues et les Blancs sont partis peu à peu.

Aujourd’hui, Hillbrow est notamment devenu un refuge pour les dizaines de milliers d’immigrants venus des autres pays africains. Les autorités savent que des trafiquants de drogue nigérians et des hommes recherchés pour le génocide ruandais s’y cachent.

Cette année, la police a prévu de déployer les grands moyens pour éviter les débordements. « Plusieurs unités vont être déployées: des unités canines, des hélicoptères, la police montée, la police anti-émeute », explique le porte-parole de la police provinciale Tshisikhawe Ndou.

Des centres de soins seront également installés autour du quartier pour traiter en urgence les éventuels blessés.

Certes, la situation s’est un peu calmée depuis quelques années, mais la police reconnaît qu’il est difficile d’anticiper les comportements lors de la nuit du Nouvel an. « On ne sait jamais ce qui va se passer cette année », admet M. Ndou.

Thomas, le Zimbabwéen, ne veut pas dire ce qu’il jettera cette année, mais il laisse entendre en souriant que quelques vieux objets pourraient voler depuis sa fenêtre: « Y’aura des trucs à jeter, mon vieux, des trucs qui sont plus sous garantie… »

AFP, 30 décembre 2011