Archives de catégorie : Répression

[DAL 86] Carte d’identité d’Emil : La préfecture de la Vienne n’a pas le courage d’assumer les conséquences de ses actes

Carte d’identité d’Emil : La préfecture de la Vienne n’a pas le courage d’assumer les conséquences de ses actes

Cet après midi à 14h c’était la troisième fois que Dal86 appelait à venir soutenir Emil à qui la préfecture avait confisqué illégalement sa carte d’identité. En effet non contente d’indiquer une date de retenue volontairement falsifiée et des modalités de restitution extrêmement vagues, la préfecture a appliqué à un ressortissant européen une procédure qui ne le concernait absolument pas puisqu’elle ne concerne que des ressortissants de pays tiers. (Pour plus de précisions VOIR)

Ce lundi 20 janvier 2014 à 14h nous étions donc une dizaine de militants du Dal86, roumains, arménien, français…, et cinq policiers en tenue dont un commissaire… devant la préfecture pour accompagner Emil. Nous avons voulu comme la dernière fois y rentrer pour demander d’être reçus. Là, le commissaire nous a interdit l’entrée et nous a dit un peu gêné que, vu ce que nous avions écrit sur notre site et comme nous avions cité son nom, monsieur D’Argent, le directeur de la réglementation et des libertés publiques que nous avions vu la première fois, ne souhaitait pas nous recevoir.

Cela confirme une nouvelle fois, s’il en était besoin, la nature liberticide de l’Etat policier dans lequel nous vivons. On entend de plus en plus distinctement le bruit des bottes puisque non seulement les décisions administratives et de police priment sur les décisions d’une justice qui, il faut le reconnaître, n’est que très rarement en la faveur des plus fragiles et des plus démunis, non seulement, ici comme ailleurs, ces décisions administratives et de police ne sont même pas foutues de respecter les lois et les procédures, mais les hauts fonctionnaires qui sont chargés du sale boulot n’ont pas le courage d’assumer les conséquences de leurs actes et envoient la police, commissaire en tête, pour faire passer le message et se protéger.

Avec un mépris sans bornes, la préfecture de la Vienne continue sans faillir de s’acharner sur ceux qu’elle juge sans doute « indésirables », particulièrement les roms. Soyons vigilants, ne laissons pas faire, c’est une honte ! Et puis n’oublions pas, après eux ce sera nous !

RAPPEL : les quatre habitants de l’ex-squat des Glières qui ont obtenu des Autorisations Provisoires de Séjour de 3 mois sont convoqués à la préfecture mercredi 22 à 9h15 et 14h, jeudi 23 et vendredi 24.

Merci de diffuser massivement autour de vous.

DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur le site du DAL 86, 20 janvier 2013

[Châtellerault] Nouveau parking du Super-U : harcèlement judiciaire contre les habitants de caravanes

Pourquoi cette subite pression judiciaire

La présence – sans autorisation – de caravanes (une dizaine en ce moment) sur le parking du Super U, quartier du Paradis, à Châtellerault, ne date pas d’hier et ne semblait pas poser problème. Du moins jusqu’à ces derniers mois. Il faut dire que depuis novembre dernier, le supermarché a fait peau neuve avec un nouveau parking redécoré, un magasin reconfiguré dans son rayonnage et l’ouverture récente d’un drive. Sans oublier la construction juste à côté du supermarché (et… des caravanes) d’une maison médicale qui doit ouvrir au printemps. Ces différentes nouveautés et équipements ne sont sans doute pas étrangers à cette soudaine pression judiciaire et multiplication des procédures d’expulsion (lire ci-dessus) à l’encontre des gens du voyage installés illégalement. Et la direction de Super U de résumer : « Ça donne une mauvaise image ».

Nouvelle République, 16 janvier 2014

Mise à jour 22/01/2014 (info NR) : Le juge des référés du tribunal de grande instance de Poitiers vient d’ordonner l’expulsion, avec le concours de la force publique, du parking du Super U.

Brisons le silence sur ce qui se passe en Espagne

NdPN : un article important sur Rue 89 ! Le tout-sécuritaire pour réprimer les mouvements sociaux a déployé son arsenal en Espagne, et la même chose nous pend au nez si nous n’y prenons pas garde.

Brisons le silence sur ce qui se passe en Espagne

Sous couvert de l’inattaquable excuse de la sécurité, le gouvernement de Mariano Rajoy considère préventivement le manifestant comme dangereux. Il est ainsi automatiquement regardé comme une menace à la loi grâce au nouveau projet législatif de « Sécurité citoyenne » adopté par le conseil des ministres le 29 novembre dernier.

Des policiers arrêtent des manifestants lors d’un défilé contre la réforme du droit à l’avortement, le 20 décembre 2013 à Madrid (Andres Kudacki/AP/SIPA)

Metteur en scène et dramaturge, Astrid Menasanch Tobieson travaille entre la Suède et l’Espagne. Elle est membre du groupe de théâtre Sta ! Gerillan. La lettre ci-dessous était initialement adressée aux journalistes suédois et a été publiée le 19 décembre. Avec l’autorisation de l’auteure, la traductrice a pu la retranscrire en français.

Mathilde Rambourg

La lettre d’Astrid Menasanch Tobieson

Bouleversée, je vous écris sous le coup de l’indignation. L’Espagne, dans peu de temps, empruntera le chemin qui mène d’une démocratie ouverte à ce qui risque de devenir une démocratie fasciste et autoritaire.

Je vous écris après les événements qui se sont produits dans le quartier de Kärrtorp à Stockholm (où un groupe néonazi ultraviolent a attaqué une manifestation antirasciste il y a quelques jours).

Je vous écris à propos de qui se trame en Espagne. Je crois en tout cas que la Suède et l’Espagne se ressemblent en un point : l’avancée du fascisme devant l’indifférence de la société. Le 19 novembre, le gouvernement espagnol a approuvé un projet de loi dont le but est d’en finir avec les manifestations et les contestations au régime actuel. La méthode est classique : instaurer le silence grâce à la répression.

Je vous demande maintenant de l’aide, je vous demande d’informer. Le samedi 14 décembre à Madrid s’est déroulé une des 6 000 manifestations qui se sont organisées cette année en Espagne. Je le répète : une des 6 000.

Ces dernières années, le réseau de protection sociale a été ébranlé : privatisation des théâtres, tentatives de privatiser les hôpitaux, droit du travail ébranlé et transformé depuis sa base, licenciements innombrables, familles chassées de leur domicile, éducation civique suspendue dans les écoles, etc. Et afin de clore une longue liste, le vendredi 20 décembre, le gouvernement a approuvé la réforme du droit à l’avortement.

Ce que l’on a désigné comme une crise économique est, depuis le début, avant tout une crise démocratique. La couverture médiatique en Suède et en France sur la situation en Espagne a été très faible, et son analyse d’un point de vue social, inexistante.

La manifestation qui s’est tenue au pied du Congrès de Madrid le samedi 14 décembre, avait pour but de protester contre une nouvelle proposition de loi : la « ley de Seguridad Ciudadana », loi de Sécurité citoyenne.

Un groupe Facebook : 30 000 euros

Cette loi, qui contient 55 articles et punit autant d’actes différents, prévoit des amendes pour le manifestant, allant de 100 à 600 000 euros. Les infractions ?

  • Pour commencer, toutes les manifestations non-déclarées et prenant place devant le Congrès ou autre édifice appartenant à l’Etat – comme celle qui s’est déroulée samedi 14 à Madrid – seront interdites et la sanction ira jusqu’à 30 000 euros par participant. Cela sera le cas lorsque plusieurs personnes seront considérées comme un groupe.
  • L’interdiction des manifestations non-déclarées s’appliquera également aux réseaux sociaux. Se rassembler en tant que groupe sur Internet, autour d’une opinion, sera sanctionné de 30 000 euros. Créer un groupe, sur les réseaux sociaux ou dans un lieu public, autour de symboles ou de drapeaux, sera interdit : 30 000 euros d’amende.
  • Si dans une manifestation, un citoyen manifeste avec une capuche ou avec le visage couvert : 30 000 euros d’amende.
  • Refuser de décliner son identité devant un policier : 30 000 euros.
  • Empêcher un policier de remplir sa fonction : 30 000 euros, ce qui, dans la pratique, signifie que les sit-in comme ceux qui initièrent le mouvement du 15-M en Espagne [ « Les Indignés », ndlr], seront strictement interdits.
  • Déshonorer le drapeau espagnol : 30 000 euros [en France, cet acte est passible de 1 500 euros d’amende, ndlr].
  • Réaliser un dessin satirique, prenant pour sujet, par exemple, un politique, sera interdit.
  • Utiliser des pancartes critiquant la nation espagnole : 30 000 euros.
  • Filmer ou photographier un policier en service : 30 000 euros.

Et la liste n’est pas exhaustive. Dans tous les cas, le témoignage d’un policier ou d’un agent de sécurité sera suffisant pour infliger une amende au citoyen.

D’aucuns peuvent par conséquent se demander : l’Espagne fait-elle face à un mouvement de manifestations violentes ? Eh bien non. Le chef de la police Ignacio Casido a déclaré que ces 6 000 manifestations sont jusqu’à ce jour le mouvement le plus pacifique de l’histoire de l’Espagne.

Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était encore une dictature. Il n’y a pas si longtemps non plus que la guerre civile a eu lieu. Tous les débats sont politiques. Informer d’un événement est un acte politique. Ne pas le faire est un acte politique. Le silence est, au plus haut point, un acte politique. Le choix de garder le silence se fige dans la mémoire des générations. Cette loi néofasciste qui va être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous.

Je m’adresse à tous les journalistes, aux éditorialistes en France. Vous qui détenez l’espace médiatique. Je vous demande sincèrement de briser le silence vis-à-vis du régime qui est en train de s’imposer en Espagne.

Je vous demande de commencer à informer. Je vous demande de soutenir la liberté d’expression avec vos articles et vos apports au débat, je vous demande d’y apporter des analyses rigoureuses et profondes. Informez ! Informez sur tout !

Notes :

Avortement non, sécurité citoyenne oui ?

Le 29 novembre dernier, le Conseil des ministres du gouvernement conservateur espagnol a approuvé le projet de loi « Sécurité citoyenne » qui réforme le code pénal. Le texte, qui réduit les droits et libertés civiles (mais pas celle de faire l’apologie du franquisme) est unanimement rejeté par les mouvements sociaux, les syndicats, l’opposition, les organisations professionnelles comme celles des juges pour la démocratie, l’association unifiée des gardes civils ou la fédération des journalistes d’Espagne. Alors que le Parti socialiste espagnol a demandé à ses alliés européens de se mobiliser contre le projet de loi réduisant les droits d’accès des femmes à l’avortement, certains se demandent pourquoi il n’a pas entrepris la même démarche sur la loi « Sécurité citoyenne ». Blandine Grosjean

Note de la traductrice :

Les dénonciations faites par des policiers bénéficient de la présomption de véracité. Par conséquent, c’est celui qui fait l’objet de l’accusation qui devra démontrer la non-véracité de ce qui est avancé par les agents. Le système d’accusation fonctionnait ainsi également sous la dictature franquiste. Selon l’écrivain Javier Marias, c’est une négation de la justice : cela revient à condamner directement l’accusé car il sera incapable de démontrer qu’il n’a pas pas commis l’acte dont on l’accuse puisque l’on part de la base que si, il l’a fait. Il sera d’autant plus difficile à l’accusé d’apporter des preuves à cause de la loi qui interdit de photographier ou de filmer des agents de l’ordre.

Vu sur Rue 89, 10 janvier 2014

[Poitiers] Rassemblement de solidarité avec les femmes espagnoles

Rassemblement de solidarité avec les femmes espagnoles

Le gouvernement espagnol Rajoy vient d’annuler ce vendredi 20 décembre la loi autorisant l’avortement, sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ». Pour rassurer sa base électorale et consolider sa position de fervent défenseur des valeurs traditionalistes et fondamentalistes religieuses, il fait ainsi passer au second plan les problèmes économiques qui touchent de plein fouet les espagnolEs

Au mépris des recommandations des textes internationaux de l’OMS et ONU, le conseil des ministres espagnol est revenu sur une avancée majeure pour les femmes : la loi de 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse – 22 pour raison médicale -.

En renouant avec des pratiques déniant la liberté de choix, c’est le mépris des droits humains fondamentaux des femmes et des couples à maîtriser leur fécondité et à décider de leur vie que le gouvernement espagnol vient de signer. Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission !

Après l’offensive des opposants aux droits des femmes contre le rapport Estrela, rejeté le 10 décembre dernier au Parlement européen, cette démarche du gouvernement espagnol vient s’inscrire dans le mouvement européen réactionnaire et conservateur qui n’a toujours pas accepté le droit des femmes à de disposer de leur corps, et les considère comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes.

Le combat des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Soyons nombreux et nombreuses à Poitiers pour manifester notre soutien aux femmes espagnoles !

11 H – PLACE DU MARCHE NOTRE DAME

SAMEDI 11 JANVIER – POITIERS

Vu sur le site du NPA 86, 7 janvier 2014

[Poitiers] Autodéfense contre la répression !

[Poitiers] Autodéfense contre la répression !

À Poitiers,  trois cent personnes ont défilé dans les rues du centre-ville pour  rendre hommage à Clément et exprimer leur rejet de l’extrême-droite et  de ses idées. À l’issue de cette manifestation, la police de Poitiers,  prétextant un outrage (provoqué par un slogan : « Flics porcs  assassins »), a placé deux personnes en garde-à-vue. La première personne  a déjà été reconnue coupable d’outrage et s’est vue condamnée à une  amende. La deuxième passe en procès le 7 janvier prochain à 16 heures au  palais de justice de Poitiers – l’audience est publique, si vous avez  un peu de temps, venez voir comment on rend la justice, c’est riche  d’enseignement…

Le 5 juin dernier, Clément, un militant anticapitaliste et anti-autoritaire, était tué à Paris par un fasciste. Le lendemain, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France. À Poitiers, trois cent personnes ont défilé dans les rues du centre-ville pour rendre hommage à Clément et exprimer leur rejet de l’extrême-droite et de ses idées. À l’issue de cette manifestation, la police de Poitiers, prétextant un outrage (provoqué par un slogan : « Flics porcs assassins »), a placé deux personnes en garde-à-vue. La première personne a déjà été reconnue coupable d’outrage et s’est vue condamnée à une amende. La deuxième passe en procès le 7 janvier prochain à 16 heures au palais de justice de Poitiers – l’audience est publique, si vous avez un peu de temps, venez voir comment on rend la justice, c’est riche d’enseignement…

Nous, collectif autonome s’organisant pour l’abolition de toutes les formes d’exploitation et de domination, appelons à la solidarité avec le copain qui passe en procès, et avec toutes les personnes qui font face à la répression et l’enfermement. Ce procès constitue une nouvelle tentative de briser les gens qui tentent de lutter en dehors des cadres institutionnels. Car, malgré les discours pacificateurs et le catéchisme social-libéral, des gens prennent acte de la guerre quotidienne et diffuse qui leur est faite et tentent de riposter en conséquence. Les classes dominantes, leurs avatars parlementaires et leurs chiens de garde en uniforme, utilisent tous les jouets légaux à leur disposition pour les faire rentrer dans les rangs. Pas question de se laisser faire, ni de se laisser crever à petit feu.

Organisons-nous et détruisons ce qui nous détruit !

Vu sur Indymedia Nantes, 6 janvier 2014